L'essor d'un nouvel esprit scientifique et technique
Rapports de Stage : L'essor d'un nouvel esprit scientifique et technique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nanalina • 17 Mars 2014 • 1 905 Mots (8 Pages) • 1 109 Vues
CAPITRE 9 : L'essor d'un nouvel
esprit scientifique et technique
Introduction
La période xvie au xviiie siècle marque un tournant en termes de technique et de savoirs dans l'histoire européenne des sciences. De nouvelles méthodes scientifiques sont mises au point, les savants échangent et confrontent leurs connaissances, et de nouvelles découvertes voient le jour dans un contexte d'ouverture au monde.
Ce nouvel esprit scientifique passionne les élites et les cours des souverains. Les innovations scientifiques auront aussi des répercussions dans d'autres domaines comme l'architecture ou l'économie…
Nous pouvons ainsi nous demander en quoi les découvertes et les inventions du xvie au xviiie ont-elles révolutionné la connaissance que l'on avait notamment du monde et de l’homme ?
Nous allons voir tout d'abord comment des savants innovants étaient à l’origine de nouvelles méthodes scientifiques au XVIe siècle, ensuite, nous comprendrons comment est-ce qu'ils passaient d'une sciences théorique à des innovations techniques. Enfin, nous étudierons l'accélération de la diffusion des savoirs du XVIIe au XVIIIe siècle.
I. Des savants innovants à l'origine de nouvelles méthodes scientifiques au xvie siècle
1. Un contexte favorable d'ouverture au monde
• Avec l'ouverture de routes maritimes tout autour de la planète, les Européens découvrent un monde plus complexe que celui qu'avaient décrit les anciens. (carte)
• Le contact avec de nouvelles cultures, de nouvelles civilisations fondées sur des valeurs et des modes de vie différents alimente la réflexion de certains philosophes et penseurs sur la place de l'homme dans l'univers, mais aussi sur le fonctionnement des sociétés (Thomas More : L'Utopie ; Montaigne : Les Essais).
• Les capitaines des navires marchands européens qui sillonnent la planète sont chargés de ramener en Europe de nouvelles plantes, de nouvelles espèces. En effet, dès le début, grâce aux découvertes scientifiques, certaines plantes américaines rencontrent au cours des siècles un grand succès auprès des populations : le tabac, en particulier, devient une plante indispensable pour de nombreux Européens ; plus tard le maïs, la tomate, la pomme de terre et le chocolat deviendront des aliments recherchés.
• Des savants naturalistes étudient ces nouvelles espèces et sont amenés à remettre totalement en cause les anciennes classifications des espèces.
• De même, les avancées des mathématiques, de la physique et la découverte de nouveaux horizons confirment la remise en cause de la vision ancienne du monde et du ciel.
2. Les savants prennent du recul par rapport au savoir des anciens et se heurtent à la tradition
• Avant l'époque moderne, la vision européenne du monde et de l'univers était basée sur deux types de sources :
Les écrits des savants de l'Antiquité, et en particulier l'ouvrage de Ptolémée(mathématicien, astronome, savant d'Alexandrie en 110 ?/160 ? après J.-C.) qui considère que la Terre est immobile au centre de l'univers et que les étoiles tournent autour : on parle de géocentrisme. Le système de Ptolémée est basé sur la physique d'Aristote et reste la référence jusqu'au xvie siècle.
La Bible et les croyances de l'Église catholique qui refuse une remise en cause de certains de ses dogmes (ce qu'il faut croire dans une religion) par les découvertes scientifiques.
• Le géocentrisme des anciens, soutenu par les thèses de l'Église, réexaminé par les observations de savants comme Copernic et Galilée. C'est vers 1513 que Copernic, un savant, mathématicien et astronome polonais, publie anonymement pour la première fois sa théorie d'une Terre, planète comme les autres, tournant autour du soleil (héliocentrisme) : le système copernicien. Mais il faudra attendre 1543 pour que sa théorie soit officiellement publiée. Elle rencontre d'emblée l'hostilité des protestants (luthériens) et de l'Église, mais aussi de la plupart des savants de l'époque. C'est en effet une révolution : elle remet non seulement en cause le géocentrisme, mais aussi les bases de la physique de l'époque.
• Adopter la théorie de Copernic, c'est donc aussi revoir la physique. C'est ce que fait Galilée qui exploite les innovations techniques de l'époque (la lunette astronomique) pour défendre la théorie copernicienne. Son travail sur la physique inspirera Isaac Newton, cependant son travail en astronomie lui vaudra la condamnation du tribunal de l'Inquisition en 1633 (il ne sera pas exécuté grâce au soutien de hauts dignitaires de l'Église, mais terminera sa vie reclus dans sa villa ; il est réhabilité par l'Église en 1992). Mais ses idées remportent un grand succès auprès des scientifiques de l'époque.
• Cette critique des anciens modèles se retrouve aussi dans le domaine de la médecine qui avance, là encore, contre l'Église (celle-ci interdit les dissections de cadavres) : les médecins Ambroise Paré etVésale rejettent les anciennes théories sur la circulation des « humeurs » et sur l'anatomie du Grec Galien (iie siècle après J.-C.).
• Les xvie et xviie siècles sont donc une période de transition : les idées et théories anciennes continuent d'être enseignées et soutenues par les conservateurs, tandis que les théories nouvelles s'imposent peu à peu et tournent la page de la science antique et médiévale.
3. De la méthode empirique à la méthode expérimentale
• Les progrès en matière de méthode scientifique ouvrent de nouveaux horizons. Les savants de l'époque moderne sont, comme les humanistes, attachés à un travail méthodique et rigoureux, nécessaire selon eux pour étudier le plus précisément possible la nature et développer les sciences. Ils sont en rupture avec le savoir empirique uniquement basé sur l'observation et l'interprétation de phénomènes arrivant par hasard.
• En s'inspirant des travaux de certains savants, le philosophe et homme politique anglais Francis Bacon (1560 ou 1561-1626) affirme que « les mêmes causes produisent les mêmes effets » : pour trouver une loi physique ou scientifique, il faut recommencer
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