L'Ecole néoclassique
Fiche de lecture : L'Ecole néoclassique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ichrak • 31 Août 2014 • Fiche de lecture • 1 749 Mots (7 Pages) • 2 619 Vues
L’Ecole néoclassique, née dans les années 1870, regroupe des économistes rattachés au courant marginaliste. Ses théories sont en grande partie encore dominantes aujourd’hui et elles se basent sur les notions d’utilité marginale et d’équilibre du marché et sur une conception de l’individu en tant qu’Homo œconomicus.
L’Ecole néoclassique emploie une base microéconomique fondée sur l’individualisme méthodologique : elle analyse les comportements des individus et en déduit des phénomènes collectifs, notamment l’offre, la demande et l’équilibre sur le marché.Ce même présupposé théorique se retrouve aussi dans la théorie des choix publics.
Libéraux, les économistes néoclassiques s’opposent à l’intervention de l’Etat dans l’économie. Ils font confiance au marché pour allouer efficacement et justement les ressources.
Parmi les critiques de l’approche néoclassique on retrouve les régulationnistes.
Auteurs et écoles
Dans les années 1870, trois économistes développent presque simultanément et sans se concerter le concept d’utilité marginale. Ils sont à la base d’un courant de pensée économique, le marginalisme, et sont considérés comme les fondateurs de l’Ecole néoclassique.
L’anglais William Stanley Jevons (1835-1882) publie en 1871 « Théorie de l’économie politique« . Il propose une version utilitariste du marginalisme. Il est à l’origine de la théorie de l’équilibre partiel. Ses successeurs à l’Ecole de Cambridge sont Alfred Marshall, Arthur Cecil Pigou et Francis Edgeworth.
Carl Menger
Carl Menger
L’autrichien Carl Menger (1840-1921), basé à Vienne, est l’auteur de « Fondements de l’économie politique » (1871). On lui doit la version psychologique du marginalisme: la théorie subjective de la valeur se base sur les motivations psychologiques des individus. Il est le père de l’Ecole autrichienne, dont les principaux représentants seront Eugen von Böhm-Bawerk et Friedrich von Wieser, puis Ludwig von Mises et Friedrich von Hayek.
Le français Léon Walras (1834-1919) écrit en 1873 « Éléments d’économie politique pure« . Il propose une version mathématique du marginalisme et élabore un modèle d’équilibre général. Son successeur à l’Ecole de Lausanne est Vilfredo Pareto.
Ces auteurs et écoles vont développer des éléments théoriques différents dont la plupart sont encore dominants aujourd’hui.
Positionnement dans l’histoire de la pensée économique
Les Néoclassiques sont à la fois en continuité et en rupture avec les auteurs classiques. Ils ont en commun la croyance dans la supériorité du libéralisme économique: le marché, soumis à la libre-concurrence (sans intervention de l’Etat), permet une situation optimale pour tous. En revanche, les Néoclassiques rejettent les théories de la valeur-travail et de la répartition qui étaient à la base de l’analyse classique (du moins pour Smith et Ricardo).
Le courant néoclassique apparaît au moment de la seconde révolution industrielle et de l’émergence des mouvements ouvriers. Ceux-ci sont notamment inspirés par les idées de Marx, qui publie « Le Capital » en 1867. Marx s’appuie sur les théories classiques de la valeur-travail et de la répartition des revenus pour dénoncer le capitalisme et l’exploitation des travailleurs. En rejetant Marx et la lutte des classes, les néoclassiques opèrent également une rupture avec les théories classiques jusque-là dominantes.
Méthode et conceptions de l’économie
Un des objectifs des auteurs néoclassiques est de donner une légitimité à l’économie: lui donner le statut de science au même titre que la physique ou la chimie. Les mathématiques apparaissent comme gage de rigueur scientifique, leur utilisation est donc intensive dans les analyses économiques néoclassiques.
Les Néoclassiques accordent une grande importance aux raisonnements microéconomiques: toute la théorie repose sur des postulats concernant les comportements individuels, à partir desquels les phénomènes collectifs sont expliqués. Ils conçoivent la société comme composée uniquement d’individus, contrairement aux Classiques qui envisagent des classes ou des groupes sociaux. Le monde tel que conçu par les néoclassiques exclut aussi l’Histoire et les institutions (celles-ci ne servent qu’à garantir le bon fonctionnement du marché). Le concept d’Homo œconomicus est à la base de la théorie: il s’agit d’une conception abstraite de l’être humain, dans laquelle l’individu agit rationnellement, c’est-à-dire en essayant de maximiser sa satisfaction compte tenu de ses ressources limitées.
La révolution marginaliste
La valeur par l’utilité
La conception objective de la valeur portée par certains auteurs classiques explique que la valeur d’un bien peut être définie par la quantité de travail nécessaire pour sa production (cf. l’Ecole classique). Les Néoclassiques rejettent cette idée au profit d’une théorie subjective de la valeur: la valeur par l’utilité. Carl Menger (cité par Samuelson, 1990, p. 132) affirme que « l’utilité est la capacité que possède une chose de servir à la satisfaction des besoins humains » et que « la valeur n’est pas inhérente aux biens, elle n’en est pas une propriété; elle n’est pas une chose indépendante qui existe en soi. C’est un jugement que les sujets économiques portent sur l’importance des biens dont ils peuvent disposer pour maintenir leur vie et leur bien-être« .
Ainsi le prix d’un produit n’est pas déterminé par la production, mais par le marché: c’est simplement le prix que quelqu’un est disposé à payer pour ce produit. Il s’agit du prix « d’équilibre » du marché.
L’utilité marginale
Les auteurs néoclassiques sont aussi appelés « marginalistes », car ils défendent l’idée que la valeur est proportionnelle à l’utilité marginale. Celle-ci est la satisfaction que procure la consommation
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