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L'éducation Dans La Grèce Ancienne, L'exemple De Sparte Et D'Athènes

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Par   •  18 Mars 2013  •  2 899 Mots (12 Pages)  •  2 660 Vues

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Les spartiates impressionnaient à l'étranger, tant pour leur supériorité au combat que pour leur répartie, admirée par Platon. L'un des éléments qui font l'originalité de la cité spartiate peut se trouver dans son système éducatif, radicalement opposé à celui d'Athènes.

Athènes est une ancienne cité de l'Attique. Le système éducatif de cette cité est très différent du modèle spartiate, d'ou l'interêt de cette comparaison.

Sparte est un ancienne cité située dans le Péloponnèse, sur l'Eurotas, dans la plaine de Laconie. C'est l'une des cités les plus puissante de la Grèce ancienne.

On se concentre principalement sur la fin de la période archaïque (VIIIe – Ve siècle).

Quelles peuvent être les différences fondamentales qui séparent les modèles éducatifs des deux Cités ?

Nous aborderons d'abord l'éducation à Sparte, puis l'éducation à Athènes. Enfin, nous traiterons dans une dernière partie de l'éducation féminine, les deux premières parties se concentrant sur l'éducation masculine.

I. L'agôgè spartiate

1) Origines et fonctions de l'agôgè

a. Les origines de l'agôgè spartiate

Les Anciens attribuaient l'agôgè au législateur Lycurgue. Plutarque estime que «la paideia (éducation) était [son] oeuvre la plus importante et la plus belle» (Vie de Lycurgue, 14, 1). Mais, Lycurgue reste un personnage semi-légendaire.

Selon Claude Mossé, ça serait la crainte d'une révolte hilote qui aurait participé au replis de Sparte sur elle-même. Grande civilisation sur le plan culturel, Sparte aurait alors renforcé l'autorité étatique, et mit en place un système éducatif dont l'unique objectif est la formation du citoyen-soldat.

b. Finalités de l'agôgè

L'agôgè spartiate a pour but de séléctionner une élite. Les jeunes spartiates sont à la fois formés à leur futur rôle de citoyen (homoioi), et à leur futur métier d'hoplite.

La participation à l'agôgè est obligatoire pour obtenir la citoyenneté. C'est plus précisément l'une des trois conditions requises, les deux autres étant la filiation paternelle citoyenne, et la participation aux syssitia (repas collectifs). Les jeunes spartiates qui ne supportaient pas l'agôgé devenaient des inférieurs, des citoyens aux droits restreints, «méprisés par la cité» selon Xénophon.

2) L'enfance

L'agôgè commence dès la naissance. Un conseil d'Anciens intervient pour l'examiner l'enfant. Si ce conseil le juge trop faible, ou qu'il n'y voit pas un futur hoplite, le nouveau né est immédiatement jeté dans un gouffre proche du Taygète (chaine montagneuse dominant la ville de Sparte), les Apothètes.

Mais les spartiates tuaient-ils vraiment les nouveaux-nés qui ne leur convenaient pas ? On peut en douter. Il y a quelques temps, un groupe de chercheurs, dirigés par Théodoros Pitsios, anthropologue à la faculté de medecine d'Athène, a fouillé ce gouffre pendant cinq ans. Les archéologues n'ont retrouvé que des restes d'individus ayant entre dix-huit et trente-cinq ans. Quoi qu'il en soit, personne n'est réellement en mesure de dire s'il s'agit d'un mythe, ou si cette macabre cérémonie a réellement existée.

S'il a été jugé apte, l'enfant est laissé aux soins de sa mère jusqu'à ses huit ans. A ce moment, il est enlevé à sa famille, et va vivre en groupe avec des enfants de son âge. Ses liens avec sa famille sont rompus. Au début, les enfants sont mis sous la surveillance de celui qu'on nomme le paidonome, magistrat spécialisé assisté par des porte-fouets (mastigophoroi). Ils doivent s'organiser entre eux, et ont un chef de leur âge. Ils doivent apprendre à jouer et à travailler ensemble, ainsi qu'à obéir sans se plaindre. Les jeunes spartiates apprennent aussi à lire et à écrire. Mais, selon Plutarque, «leur étude des lettres se borne au strict nécessaire».

Le vocabulaire rapporté témoigne d'un réel «dressage» : les enfants sont répartis dans des unités de bases appellées les bouai (boua), ce qui signifie «troupeau de bovins». Plusieurs bouai forment une agéla (agélai), signifiant «troupeau». Plusieurs agélai forment une ila (ilai), ce qui veut dire «section de soldats». Le mot agôgè lui-même peut se traduire par «conduite d'un troupeau».

3) L'adolescence

Lorsque l'enfant atteint sa douzième année, tout change radicalement. Il devient un pais. Ils est désormais sous les ordres d'une personne plus agée que lui. Il doit vivre dans des conditions déplorables, est constemment fouetté, punis, et ne mange pas à sa faim. Il doit avoir les cheveux rasés, et il marche nu. Il ne se lave que très rarement, et n'a aucun loisir. Parralèlement, il doit s'entraîner à la ruse, et à la hardiesse, en volant de la nourriture (ce qui est d'ailleurs nécessaire puisqu'il est insuffisamment nourri).

C'est également à partir des douze ans que sont autorisées les relations amoureuses entre les enfants et des adultes. «Entre l'amant et l'enfant qu'il avait distingué s'établissait une étroite solidarité ; l'amant servait à la fois de tuteur et de modèle, et ces liens [...] créaient une émulation qui servait à développer encore la valeur guerrière.». (P. Roussel).

On développe une mise en concurrence des jeunes, en les faisant participer à des combats à mains nues. La formation militaire se déroule au gymnase. On apprend aux jeunes à manier les armes et à manoeuvrer en phalange. La musique occupe une place importante dans l'éducation, non pas au sens culturel, mais au sens militaire (les armées grecques marchent au son de la flute). Les jeunes reçoivent aussi une formation intellectuelle, consistant principalement à apprendre à s'exprimer de manière laconique (prononcer de fortes paroles en peu de mots). Citons Plutarque :

«On apprenait donc aux enfants à tenir des propos piquants, empreints de grâce et donnant beaucoup à penser dans leur brièveté. [...] Lycurgue [voulait que] dans une parole simple et courte [...] on mît un sens riche et profond.»

La seizième année constitue une étape clé dans la vie du jeune spartiate.

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