Biographie et étude de la sculpture Le baiser, de Constantin Brancusi
Fiche de lecture : Biographie et étude de la sculpture Le baiser, de Constantin Brancusi. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ayram • 22 Mars 2015 • Fiche de lecture • 959 Mots (4 Pages) • 1 055 Vues
Constantin Brancusi est né en Roumanie en 1876, dans un petit village d’Olténie aux pieds des Carpates, au sein d’un monde rural et archaïque. Très jeune il quitte son village natal et, en 1894, entre à l’Ecole des arts et métiers de Craïova où il est admis l’année suivante dans l’atelier de sculpture puis dans celui de sculpture sur bois. En 1898, il entre à l’Ecole des Beaux-arts de Bucarest.
Dès son arrivée à Paris, il poursuit sa formation à l’Ecole des Beaux-arts dans l’atelier d’un sculpteur académique reconnu : Antonin Mercié. En 1906-1907, diplômé des beaux-arts, il expose au Salon d’Automne. Auguste Rodin, président du jury, remarque son travail et lui propose de devenir metteur au point dans son atelier. A cette époque Rodin jouit d’une reconnaissance internationale et près de cinquante assistants travaillent pour lui.
Un mois dans l’atelier de Rodin lui suffit pour estimer qu’« il ne pousse rien à l’ombre des grands arbres ». Suit une période difficile pour définir son propre engagement d’artiste : « Ce furent les années les plus dures, les années de recherche, les années où je devais trouver mon chemin propre ».
ŒUVRES
LE BAISER, 1908 -1945
Le premier Baiser de 1907-1908 représente une rupture essentielle dans l’œuvre de Brancusi. Avec cette œuvre, Brancusi se dégage de Rodin. Il cherche une nouvelle réalité plastique. Pour lui, la sculpture a une fonction spirituelle qui ne réside pas dans l’apparence mais dans un principe de réalité inscrit au cœur de la matière. Il doit respecter la vocation formelle de la pierre ou du bois en travaillant à la taille directe, sans ébauche préalable, pour révéler « l’essence cosmique de la matière ».
Le Baiser se présente comme un bloc de pierre à peine dégrossi, dans lequel s’inscrivent deux bustes vus de profil et accolés l’un à l’autre. Seuls la différence des chevelures et le sein légèrement apparent de la femme permettent de percevoir la présence des deux êtres. La jonction parfaite des bouches et des yeux et l’enlacement des bras métamorphosent les corps en un être unique vu de face. Cette double présence accentue fortement l’unité du bloc de pierre et apparaît comme une métaphore de l’artiste face à sa matière.
Quand, en 1910, Brancusi reprend le thème du baiser pour un monument funéraire en souvenir d’une jeune fille russe qui s’est suicidée par amour, les bustes des deux corps sont prolongés par leurs jambes accolées, rappelant une tradition roumaine selon laquelle deux arbres plantés l’un à côte de l’autre, près d’une tombe, évoque la force de l’amour face à l’éternité. « J’ai voulu évoquer non seulement le souvenir de ce couple unique mais celui de tous les couples du monde qui ont connu l’amour avant de quitter la vie », dit-il.
La Porte du Baiser, réalisée par Brancusi en 1938 pour le monument aux morts de Târgu Jiu, dans sa province natale, sera l’accomplissement de ce thème.
LA MUSE
La Muse endormie est emblématique de la relation de Brancusi avec sa création. Elle incarne sa volonté de s’extraire de toute expression ou sentiment personnel vis-à-vis de son modèle, pour privilégier une forme élémentaire, universelle et intemporelle.
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