L’éruption du Mont Vésuve, Pierre-Jacque Volaire
Commentaire d'oeuvre : L’éruption du Mont Vésuve, Pierre-Jacque Volaire. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar Lalariri • 16 Avril 2025 • Commentaire d'oeuvre • 1 221 Mots (5 Pages) • 23 Vues
Histoire de l’art
L’éruption du Mont Vésuve
Pierre-Jacque Volaire
Note 15/20
L’esthétique du Sublime qui apparait au cours du XVIIIe siècle est un concept désignant un sentiment qui transcende le sentiment du beau, selon les philosophes Burke et Kant. C’est un sentiment qui naît de la contemplation de la nature déchaînée devant laquelle un être vivant est impuissant. L’océan et ses tempêtes capables de soulever d’énormes vagues, les tremblements de terre, les inondations, les incendies, toutes ces catastrophes naturelles créent en nous un sentiment d’horreur et parallèlement un sentiment de fascination. Plusieurs peintres paysagistes se sont inscrits dans ce mouvement et ont réalisé de nombreuses oeuvres pittoresques et impressionnants, frappant par leur réalisme et puissance. Parmi eux le peintre Pierre-Jacques Volaire qui a vécu au XVIIIe siècle et dont l’oeuvre L’Éruption du Mont Vésuve est proposée à analyser dans ce devoir n 2. Volaire a été issu d’une famille de peintres. Il a travaillé pendant plusieurs années avec un peintre de marines, très réputé à l’époque, Joseph Vernet, pour sa série de Ports de France dont il s’est beaucoup inspiré. Ce tableau L’Éruption du Mont Vésuve a été réalisé sur une toile, avec l’huile, dans les années 1770. Les dimensions de ce tableau sont 56 x 76 cm, il se trouve dans une collection privée. Dans cet analyse, nous chercherons à démontrer en quoi cette Éruption du Mont Vésuve est caractéristique de l’esthétique du sublime qui voit le jour à la fin du XVIIIe siècle. Afin de répondre à la problématique posée, il serait intéressant d’analyser en premier lieu la mise en place du sublime dans cet oeuvre, puis, en seconde lieu, les sentiments qui naissent en contemplant ce tableau.
Dans un premier temps, il sera pertinent d’examiner la beauté effrayante de la nature déchaînée qui est une des caractéristiques essentielles de la notion du sublime. Cette notion a été théorisée par deux philosophes: le philosophe irlandais Edmund Burke et le philosophe allemand Emmanuel Kant. Burke, dans sa Recherche sur le sublime et le beau, écrivait qu’est source de sublime tout ce qui est terrible et qui peut susciter en nous une émotion la plus forte que l’âme est capable de ressentir. Pour lui, les idées de douleur, de la terreur sont plus puissantes que celles qui viennent du plaisir. Dans ce tableau, concrètement, nous observons une soirée chaude et agréable d’un été. Une belle pleine lune éclaire la baie de Naples. Les habitants vaquent à leurs occupations, certains se reposent au bord de la mer. L’éruption du volcan a été tellement soudaine que les gens n’ont même pas eu le temps de se rendre compte d’un événement tragique. La nature s’enrage en coloriant la baie en vermillon, contrastant avec une partie de la baie encore froide sous la lumière bleue de la pleine Lune. Cette juxtaposition du rouge et du bleu accentue davantage la situation dramatique qui se déroule. Les personnages du côté gauche ont l’air terrifiés et aussi émerveillés, avec leurs bras levés vers le ciel, comme si ces flammes incarnaient une apparition divine en face d’eux. Cette image catastrophique est fascinante et attirante par ses couleurs danses et vigoureuses, par cette immensité et puissance destructrice.
Le deuxième philosophe qui a traité du sublime, Emmanuel Kant, décrivait l’expérience esthétique du sublime, née du sentiment d’être dépassé par la nature. Selon lui, le déchaînement de la nature réduit notre pouvoir de résister à une petitesse insignifiante et que plus le spectacle est effrayant, plus il est attirant, mais, seulement, à condition que le spectateur se trouve en sécurité. En effet, le peintre a choisi le format vertical ce qui renforce l’ampleur écrasante de l’éruption et souligne la petitesse des personnages au bord de la mer.
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