Felice Varini
Cours : Felice Varini. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Julie Klein • 29 Décembre 2024 • Cours • 2 261 Mots (10 Pages) • 13 Vues
Felice Varini
- Biographie
Felice Varini est un artiste peintre et plasticien contemporain, né le 9 mars 1952 à Locarno en Suisse. Très jeune, il commence à s’intéresser à l’art, aux peintures dans les églises et aux musées. De ses 20 à 26 ans, il est acteur et participe à la réalisation de décors. Il s’est alors familiarisé avec la scénographie, les jeux de lumière, ainsi que les déplacements dans l’espace. Ce sont des éléments qui l’on par la suite beaucoup influencé dans son travail.
Il s'installe à Paris en 1978, ce qui marque le début de sa vie artistique. Il est devenu célèbre pour ses œuvres d’art in situ et éphémères qui utilisent comme support l’architecture des espaces dans lesquels il travaille. Ses œuvres, généralement à grande échelle, sont conçues de manière à créer des formes géométriques depuis un point de vue spécifique. Elles prennent place dans des espaces intérieurs comme extérieurs, un peu partout en France (ici c’est par exemple une œuvre qu’il a réalisé à Versailles). Mais il s’est également fait connaître dans le monde (c’est notamment le cas de cette grue qu’il a peinte à Shanghai).
- Art optique et Anamorphose
Felice Varini fait partie du mouvement de l’art optique, également appelé « Op Art ». C’est une forme d’art essentiellement abstrait, impliquant le spectateur, tout en jouant avec les limites de la perception humaine. Il est caractérisé par l’utilisation d’illusions d’optique, de motifs géométriques, et de couleurs vives soigneusement agencés, créant des effets visuels inattendus. C’est ce que fait Varini avec le principe d’anamorphose.
L'anamorphose, dérivé du grec « anamorphoun » qui signifie « transformer », est une technique artistique qui repose sur la déformation d’une image pour tromper l'œil et créer des illusions visuelles. Ainsi, l’œuvre d’art n'est pas reconnaissable immédiatement à partir de n'importe quel point de vue. Elle nécessite un point de vue spécifique depuis lequel la distorsion est corrigée, permettant à l’image de prendre forme. Cette technique remonte à la Renaissance, où elle était utilisée pour créer des fresques dans des églises et des cathédrales. L'anamorphose permet aux artistes de jouer avec la perspective et de donner une dimension interactive à leurs œuvres, car les spectateurs doivent se déplacer pour découvrir l’ensemble de la composition. Cette approche crée un dialogue entre l'œuvre d'art, l'observateur et l'espace environnant, offrant une expérience visuelle unique et engageante.
Processus de réalisation
Avant de concevoir son œuvre, Felice Varini analyse le lieu, son architecture, ses matériaux, ses jeux d’ombre et de lumière, son histoire et sa fonction. Il définit ensuite avec précision un point de vue à partir duquel l’œuvre prendra tout son sens. Généralement placé à hauteur des yeux et dans un passage très fréquenté, le point de vue va fonctionner comme un point de lecture de l’œuvre, à partir duquel la forme peinte sera cohérente. C’est à partir de ce point de vue que Varini va imaginer un motif qui interagit avec le lieu et l’architecture. Il utilise des formes géométriques simples telles que des carrés, triangles, ellipses, cercles, rectangles et lignes.
Une fois le dessin établi, il est imprimé sur un film transparent et projeté sur les façades du lieu, généralement de nuit, permettant de placer des repères. Pour accéder aux différentes façades plus ou moins hautes, la réalisation de l’œuvre nécessite parfois de grands moyens tels que des techniciens sur nacelle ou des grimpeurs. Une fois les repères placés, le motif est soit peint directement sur les surfaces, soit construit avec des bandes adhésives colorées pour des œuvres éphémères, afin de ne pas nuire à l’architecture. Une fois la forme géométrique réalisée, c’est au spectateur de trouver le bon point de vue pour la voir. Il peut alors avoir l’impression de se trouver devant une photo, sur laquelle a été ajouté le motif.
Ses œuvres
Très rapidement après son installation à Paris, Felice Varini décide d’abandonner la toile et la peinture bidimensionnelle pour explorer d’autres supports. Il débute sa carrière artistique par de petites interventions dans un appartement parisien situé quai des Célestin, en représentant des formes jaunes en anamorphose sur un fond bleu. Pour ses anamorphoses, Varini n’utilise principalement que des couleurs primaires et aime jouer avec. Ici on a donc le bleu et le jaune mais également le rouge avec le sol en tomettes. Il a réalisé ces œuvres avec des formes géométriques comme des ronds, des cercles et des lignes. Par la suite, Varini va continuer de représenter des formes simples mais va les intégrer dans des lieux plus complexes.
- Tour de la Bâtiaz
En 1986, il a par exemple dessiné un cercle sur la tour du château de la Bâtiaz qui se trouve dans le canton du Valais en Suisse. Cette réalisation à plus grande échelle, nécessite plus de moyens tels des nacelles comme on en a parlé avant. Pour apercevoir ce ruban blanc comme un cercle, il faut se placer à un point de vue précis, ici au pied du château. Si l’on se déplace de quelques mètres, le cercle se décompose alors en plusieurs fragments difficiles à interpréter. (De ce point de vue, on peut voir l’effet d’anamorphose avec les lignes les plus éloignées du point de vue qui sont plus épaisses que celles qui sont plus proches pour que le spectateur les voit de la même taille lorsqu’il est placé au bon endroit.)
- Couloir des illusions
Il lui est également arrivé plusieurs fois de travailler avec des miroirs, notamment pour le Couloir des illusions réalisé en 1993 au château d’Oiron en Nouvelle Aquitaine. Dans ce couloir, le principe est le même : des lignes sinueuses sur les murs et le plafond formant des tracés quelconques. Cette œuvre est particulière car pour la comprendre, le spectateur doit se placer devant un miroir au sol reflétant les lignes tracées sur les murs. Il peut alors y apercevoir ces lignes former un cercle bleu. Il y a en tout, sur les façades du couloir, quatre tracés de ce type, donc 4 reflets de cercle et 4 points de vue différents. Pour les découvrir, le spectateur doit se déplacer autour du miroir pour trouver les bons angles de vue. Le miroir est ici un moyen de passer de traits tridimensionnels à des traits en 2 dimensions, donc sur une surface plane, facilitant ainsi la compréhension du spectateur.
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