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Compte rendu de lecture Les Américains de Kaspi

Fiche de lecture : Compte rendu de lecture Les Américains de Kaspi. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  6 Novembre 2023  •  Fiche de lecture  •  2 750 Mots (11 Pages)  •  192 Vues

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Né à Béziers dans l’Hérault le 15 octobre 1937, André Kaspi est un historien spécialiste des Etats-Unis. Ancien élève du Lycée Henri-IV et de l’Université Paris-Nanterre, il obtient en 1961 l'agrégation d’histoire. Poursuivant son cycle universitaire, il est l’auteur de deux thèses. L’une qu’il soutient en 1969 sous la direction de René Rémond, portant sur La mission de Jean Monnet à Alger. Directeur de sa première thèse, René Rémond restera pour André Kaspi une influence majeure dans ses réflexions et ses méthodes. La seconde, intitulée Le concours américain à la France en 1917-1918, annonce son engagement tout au long de sa carrière pour les questions nord-américaines. De 1988 à 2006, il enseigne l’histoire de l’Amérique du Nord à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et devient le directeur du Centre de Recherches d’Histoire Nord-Américain (CRHNA). En parallèle de ses activités universitaires, André Kaspi occupe des fonctions au sein du CNRS où il préside notamment le Comité pour l’histoire du CNRS. Historien reconnu et accessible pour le grand public, il intervient fréquemment dans les médias pour de la vulgarisation ainsi que des analyses sur la politique américaine. Il a émis, par exemple, une analyse assez critique des présidents Donald Trump et Barack Obama. Ayant pris sa retraite en 2006, il entre dans la sphère politique à partir de 2008 en tant qu’adjoint à la culture dans la municipalité UMP de Saint-Maur-des-Fossés et participe au Comité Balladur institué par N.Sarkozy. Son engagement politique se conclut après sa défaite aux élections législatives de 2017, alors investi par Les Républicains.

Bibliographie sélective :

L'indépendance américaine, 1763-1789. Gallimard, 1976. 256 p.

Franklin Roosevelt. Fayard, 1988. 647 p.

Les Juifs pendant l'Occupation. Seuil, 1991. 432 p.

Kennedy : les mille jours d'un président. Armand Colin, 1993. 339 p.

Les Juifs américains. Plon, 2008. 332 p.

En 2009, paraissent chez Seuil dans la collection Points histoire les deux volumes de son Histoire des Etats-Unis de 1607 à nos jours qu’il avait publié en 1986. Le volume 1 de cet ouvrage, dans le format poche, est organisé en deux grandes parties : La naissance des Etats-Unis (1607-1815) et L'accession à la puissance (1815-1945) avec 10 sous-parties. Parallèlement, l’ouvrage dispose d’une chronologie et de nombreuses illustrations et de tableaux statistiques qui sont annexés à la fin de l'ouvrage. La bibliographie de l’ouvrage est située à la fin du tome 2 intitulé : Les Etats-Unis de 1945 à nos jours.

Premier partie : La Naissance des Etats-Unis (1607-1815) :

1/ La fondation des colonies anglaises d’Amérique du Nord

La création et l’histoire de l'Amérique sont fondamentalement liées à l’Angleterre. Après avoir été devancée par d’autres nations européennes dans la découverte de l’Amérique et n’ayant ni les moyens ni le désir de participer à cette aventure, la puissance britannique franchit le pas dans les quarante premières années du XVIIe siècle. Ces premiers colons anglais fondent des colonies et s'installent sur ce nouveau territoire qui concentre environ 40 000 personnes soit 1% de la population anglaise. En moins d’un demi siècle, disséminées le long de la côte atlantique, se sont implantées treize colonies avec des raisons variées (volonté de s’enrichir, désir de glorifier dieu et de tenter des expériences sociales et religieuses différentes). Ainsi les souverains anglais se considèrent propriétaires d’un continent qu'ils ne connaissent pas et transmettent aux populations leurs fantasmes pour celui-ci.

2/ Indiens et colons, deux mondes antagonistes et complémentaires

Ce nouveau territoire n’est pas une “terre vierge”. Depuis des millénaires, les indiens vivent sur ce continent. Ils n’ont certes pas édifié les grands empires de l'amérique du sud mais chassent, pêchent, cueillent et parfois cultivent. Avant la description des interactions entre ces deux mondes, André Kaspi rappelle la place particulière qu'ont occupé les indiens dans l’historiographie. Parfois mis sur le même plan que la forêt, ou que la faune, les indiens ont été relégués et méprisés. A l’inverse, parfois les indiens auraient été des victimes perpétuellement innocentes. L’auteur montre dans cette sous-partie la complexité de ces civilisations et écarte les raisonnements binaires et caricaturaux. Pour les colons blancs, les indiens représentent d’abord une curiosité avec une couleur de peau inconnue et un langage incompréhensible. Dans les premières années de la colonisation, les anglais étaient démunis de tous, et les premiers contacts avec les indiens ont permis de sauver de la mort l’ensemble de ces nouveaux venus. Les indiens étaient d'excellents connaisseurs de leurs territoires et échangeaient des matières premières contre de l'artisanat européen. Certaines colonies échangèrent des armes ce qui sera proclamé interdit à partir de 1622. Les sociétés indiennes se sont très rapidement affaiblies par des maladies importées par les colons, ainsi que par le déclin de leurs valeurs spirituelles et les effets des guerres entre tribus ou contre les colons. Ainsi à la fin du XVIIIe siècle, la menace indienne s’est éloignée et les tribus côté atlantique ont été soumises.

3 /La société coloniale

Ce territoire devient peu à peu le joyau de l’empire, à la veille de la Révolution sa population équivaut à un tiers de la “mère patrie” et lui fournit de nombreuses ressources. La population est d'abord marquée par l'accroissement naturel puis par de nombreux immigrants venus d’Europe (huguenots, écossais, allemands). Ainsi l’Amérique est pluri-éthniques. Parallèlement, il ne faut pas oublier l’immigration contrainte des esclaves africains qui sont intégrés dans le commerce triangulaire. La société coloniale est divisée certes géographiquement entre celle des activités commerciales du nord et celle des plantations du sud. André Kaspi explique qu'il faut mieux analyser l'Amérique par “les deux dimensions essentielles de la société : le monde de la terre et le monde du commerce”. L’impression de cette analyse montre une société fragmentée dans laquelle le nord s’oppose au sud, le centre se distingue de la frontière, où chaque colonie cultive

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