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Albert Thomas à Turin

Commentaire de texte : Albert Thomas à Turin. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  19 Février 2024  •  Commentaire de texte  •  2 356 Mots (10 Pages)  •  137 Vues

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Albert Thomas à Turin :

L’Italie au travail

Luigi Contu déclarait à Paris en 1938 que le régime de Mussolini était « indemne, dès sa naissance, de toute influence capitaliste et de tout lien de classe » ; et que « dans ces conditions, il était impossible que les travailleurs italiens pussent considérer le nouvel Etat en formation comme étranger à eux, comme leur ennemi. Il était au contraire logique et naturel qu’ils aspirassent vivement à en faire partie intégrante ».

L’auteur de cette citation fut une figure importante du syndicalisme fasciste, il a entre autres été sous-secrétaire d'État au ministère des corporations. L’enjeu pour lui, à cette conférence, c’est de montrer que la politique sociale de Mussolini n’est nullement opposée aux intérêts des travailleurs ; et que bien au contraire elle épouse naturellement les revendications du prolétariat italien.

Mais en réalité, la construction du régime fasciste en Italie a été très défavorable aux travailleurs. Mussolini s’est attaqué au droit du travail et aux syndicats ; dans un pays qui a connu un très fort climat d’agitation sociale après la première guerre mondiale.

Et c’est dans ce contexte qu’Albert Thomas fait un voyage à Turin, et visite les usines de Fiat. C’est un socialiste, et c’est un homme qui s’est distingué lors de la première guerre mondiale comme organisateur de la production d'armements et du travail ouvrier. Après la guerre, il travaille pour l’organisation internationale du travail.  Le document est d’ailleurs issu des archives du bureau international du travail, qui est le secrétariat de l’OIT.

[Le premier directeur du Bureau international du travail à Genève  le secrétariat permanent de l'Organisation internationale du travail].

Et ce qui nous intéresse dans la vie dans la vie d’Albert Thomas, c’est le voyage qu’il fait après la guerre à travers l’Europe ; pour observer les conditions de vie et de travail des ouvriers. Dans ses carnets, il consigne ses réflexions.

Le 3 novembre 1925, il fait une visite à Fiat. On reviendra sur l’importance et le développement de cette entreprise ; mais Fiat est l’emblème de l'industrie automobile italienne et une entreprise tout simplement massive.

L’auteur note l’encadrement à la fois pratique et paternaliste imposé aux 32 000 ouvriers ; et s’étonne du fonctionnement des syndicats fascistes. L’intérêt principal du texte, c’est qu’il montre comment évolue le travail en Italie après la guerre, sous l’action du régime fasciste et du patronat.

Nous pouvons ainsi nous interroger sur la manière dont ce récit de la visite d’Albert Thomas à Turin présente les politiques sociales de Fiat et de l’Etat italien […].

[pic 1]

1. Séduire

Donc on aura une 1ère partie sur la séduction, sur les tentatives de séduction qui sont mises en place par l’entreprise telles qu’elles sont décrites par Albert Thomas.

11.

En 1ère sous-partie j’ai choisi de revenir rapidement sur le développement de Fiat ; parce que c’est justement la taille qui fait qu’elle peut mettre en place une politique paternaliste.

Albert Thomas fait référence dès les 1ères lignes à l’usine de Lingotto, qui était une usine absolument gigantesque de plus de 500 mètres, et qui se démarquait par sa forme de lingot et par sa structure en 5 étages avec une piste d’essai au sommet. C’est un chef-d'œuvre dans l'application du fordisme.

Lorsqu’Albert Thomas fait son voyage, l’usine de Lingotto est la plus grande et la plus moderne des usines d’Europe ; elle est l’emblème de la l'industrie automobile italienne.

Le Français explique aussi que la production de Fiat s’est diversifiée : […].

Alors ce que ne dit pas l’auteur du texte, c’est que les usines de l’entreprise ont été occupés à l’occasion du Bienno Rosso quelques années plus tôt. Et ça a été vécu par la direction comme une humiliation. C’est important de le rappeler, parce que les politiques dont on va parler juste après peuvent être vues comme un moyen d’éviter que se reproduisent de telles occupations.

12.

Ce qui est intéressant en Italie c’est qu’il y a eu une politique paternaliste nationale. Le régime crée en 1925 l’œuvre nationale du temps libre (Opera Nazionale Dopolavoro en italien). Cette association a pour objectif : « L'élévation morale et physique du peuple » à travers le sport, le tourisme, l'éducation artistique, l'hygiène, etc. Le régime opère une rationalisation des loisirs.

Mais ce qui est intéressant par rapport au texte, et à Fiat ; c’est que l’entreprise n’a pas entendu la création du Dopolavoro pour avoir sa propre politique paternaliste.

Il y a deux volets de cette politique - d’abord l’amélioration des conditions de vie et de travail de la main-d’œuvre.

On a de multiples exemples :

- Comme les ouvriers habitent loin, Albert Thomas explique que « la Fiat a d’ailleurs établi un système de tramways spéciaux ».

- Le Français parle aussi d’un « ancien palais aristocratique acheté par la Fiat pour ses œuvres sociales », doté de magasins pour les ouvriers où les ouvriers sont très bas.

- Dernier exemple : « Les ouvriers touchent une indemnité de maladie de 8 lires par jour. Les ouvriers touchent une indemnité de maladie de 8 lires par jour. »

Ce n’est pas par générosité qu’il y a ces mesures […

13.

L’autre volet de la séduction présent dans le texte - ça fait une 2ème sous-partie - c’est le hors-travail, c’est-à-dire l’encadrement des ouvriers par des associations.

C’est que [...] après la première guerre mondiale, le temps de travail quotidien baisse.

En Italie, les travailleurs obtiennent la journée de 8 heures en 1919, avant même l’explosion du Bienno Rosso. Albert Thomas le dit d’ailleurs : « Le régime de travail est la journée de huit heures ». Cela laisse davantage de temps pour des loisirs.

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