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Qu'est-ce que la démocratie athénienne à l'époque classique ?

Dissertation : Qu'est-ce que la démocratie athénienne à l'époque classique ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  27 Décembre 2023  •  Dissertation  •  1 466 Mots (6 Pages)  •  130 Vues

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Dissertation

Qu'est ce que la démocratie athénienne à l'époque classique ?

INTRODUCTION

Définition du sujet : "la démocratie"

Sens différent en histoire ancienne de ce que nous appelons aujourd'hui démocratie

Le mot "démocratie" (grec démokratia, composé de dèmos "peuple" et kratos "pouvoir") = le pouvoir du peuple

"peuple" est à prendre dans son sens institutionnel (celui des textes officiels transmis notamment par l'épigraphie) : ensemble des citoyens [ ≠ de la population athénienne => métèques, esclaves, femmes ne font donc pas partie du sujet.] à distinguer de son sens idéologique (attesté en Grèce classique dans des textes polémiques, en concurrence avec celui, plus précis de plèthos) : les masses par opposition aux puissants, aux élites.

Délimitation du sujet : "athénienne à l'époque classique"

localisation (Attique) et datation (Ve s.-IVe s. a.C.)

pourquoi traiter Athènes ?

c'est le paradigme de la démocratie antique

c'est , à cette époque, l'une des cités les plus puissantes [=> pb de son impérialisme]

pourquoi l'époque classique ?

la démocratie athénienne, dont les bases sont jetées à la fin du VIe s. par les réformes de Clisthène, s'épanouit au début du deuxième 1/3 du Ve s. et disparaît dans le dernier 1/3 du IVe s. [=> si on peut être amené à parler de la division solonienne en classes censitaires ou des réformes clisthéniennes, ni l'une ni l'autre ne font partie en tant que telles du sujet[1] ; il n'y a pas lieu de leur consacrer un développement ; à plus forte raison il est hors de question de rappeler leur contexte]

Sources : deux sources principales, une analyse, la Constitution des Athéniens d'Aristote, et des textes de la pratiques, le corpus des orateurs attiques.

Problématique : existe-t-il une évolution entre le "siècle de Périclès" et la démocratie de Démosthène ? [ne pas perdre de vue la dimension diachronique du sujet]

Plan :

I. Les principes de la démocratie athénienne

II. Leur traduction dans les institutions

III. La démocratie athénienne est une construction permanente et parfois menacée


I. Les principes de la démocratie athénienne

A. Une définition large du corps civique

Absence de conditions censitaires pour faire partie du dèmos au moins depuis Clisthène, peut-être depuis Solon. ≠ de Sparte où on perd la citoyenneté si on ne peut plus contribuer au syssition. La propriété cesse d'être une condition de la citoyenneté.

Absence de conditions probatoires (≠ agôgê spartiate).

Conditions de naissance restreintes par Périclès en 451.

Condition d'âge très basse : 18 ans contre 30 à Sparte

Accès pour les autres rare et nécessitant un large consensus (vote de l'Ecclésia avec quorum) : cas avorté de Lysias en 401, des Platéens en 427 et en 373, du banquier Pasion en 390 [LYS., Sur le meurtre d'Ératosthène ; PS-DÉM., Contre Néaira.]

B. L'égalité politique des membres du dèmos

Elle est acquise dès les réformes de Clisthène qui fonde un nouveau dèmos (intégration de nouveaux citoyens, mélanges des citoyens par les trittyes, rôle de cellule de base de la démocratie joué par les dèmes). Désormais le dèmos ne repose plus sur des clivages sociaux ou des relations de voisinage susceptibles de faciliter les solidarités de lignage ou le clientélisme [HDT et AR., Const. Ath.]

Cela aboutit à l'isonomie, principe constitutif de la démocratie athénienne. Ce mot (< iso = égal / némein = partager) signifie, davantage que l'égalité de tous devant la loi, le partage égal entre tous de tout ce qui se distribue : délibération, fonctions judiciaires (krisis), prérogatives religieuses (participations au fêtes, sacerdoces), avantages (distributions frumentaires comme celle de 445, partage des revenus des mines avant 483), garanties judiciaires et accès aux tribunaux, commandements (archai), privilèges (droit de propriété foncière).

Une autre manifestation de l'égalité politique est le droit de tous à la parole publique (iségoria). ≠ de Sparte.

C. La nette prédominance du dèmos dans le processus de décision

Le primat de l'Ecclésia sur les autres instances politiques.

Son pouvoir de défense de la démocratie : l'ostracisme (procédure politique démocratique instituée peut-être par Clisthène mais appliquée pour la première fois en 488/7), l'eisangélie (procédure à l'encontre de tout individu ayant commis un délit grave portant atteinte à la sûreté de l'État ou du régime) jusqu'en 355, la graphè paranomôn [ex. ESCHINE, Contre Ctésiphon]

Le primat de l'Héliée sur les autres instances judiciaires à partir des réformes d'Éphialte.

II. Leur traduction dans les institutions

A. Une Assemblée omnicompétente

C'est le dèmos réuni : absence de numerus clausus et, sauf pour les décisions à caractère individuel, de quorum. C'est une démocratie directe et non pas représentative.

Toutes les décisions diplomatiques, économiques, sociales, politiques, administratives, religieuses lui appartiennent.

Elle vote toutes les lois et pourvoit à toutes les magistratures électives. Elle a en outre certaines compétences judiciaires en vertu de la procédure de probolè (sycophantie, comportement préjudiciable au bon déroulement de fêtes religieuses, trahison)

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