Périclès et la démocratie athénienne

Au Vème siècle av. J.C., la cité d'Athènes se dote d'un régime politique inédit, la démocratie. Il repose sur le principe de l'égalité politique entre tous les citoyens. A partir de 461 av. J.C., Périclès est l'homme politique le plus influent d'Athènes. Il est élu quinze fois de suite stratège. Il transforme la ligue de Délos en instrument de la puissance athénienne. Il est à l'origine de nombreuses réformes politiques pour consolider la démocratie.

Les deux documents, qui sont des extraits d'œuvres, montrent le rôle de Périclès dans la démocratie à Athènes. Le texte de Plutarque, intitulé "Périclès, tout puissant dans la démocratie ?", est un extrait de "Vie de Périclès" écrit au IIème siècle apr. J.C. Le texte d'Azoulay, intitulé "Périclès, un citoyen sous contrôle de la démocratie", est un extrait de "Athènes, citoyenneté et démocratie au Vème siècle av. J.C." écrit en 2016. Ces deux extraits s’appuient sur des propos de Thucydide, un historien athénien contemporain de Périclès. Ils s'accordent sur le fait que Périclès, doté d’un grand talent oratoire, est considéré comme le premier des citoyens dans la vie politique de la cité. Mais ils divergent sur le but recherché par Périclès.

En quoi donc, ces documents montrent-ils le rôle de Périclès dans la démocratie à Athènes ?

Pour cela, nous verrons d'abord comment Périclès fait évoluer les institutions vers la démocratie directe et assure la domination d'Athènes. Puis nous aborderons les relations qui se sont créées entre le stratège et le peuple athénien.

Tout d'abord, Périclès favorise et valorise, dans la démocratie, la participation des citoyens. Il fait évoluer les institutions vers la démocratie directe. En effet, Plutarque cite que " c'est Périclès qui introduisit la coutume de faire participer le peuple aux distributions des terres conquises, et de lui donner de l'argent pour assister aux spectacles et pour s'acquitter de ses devoirs civiques ... pour siéger dans les tribunaux ...". Ainsi, Périclès permet à tous les citoyens, y compris aux plus pauvres, de participer aux affaires de la cité. Il introduisit la misthophorie qui est le versement d’une indemnité journalière de présence aux fonctions de juge ou pour siéger aux assemblées, par exemple. Ces indemnités sont financées par la ligue de Délos, dont Périclès fait transférer le trésor à Athènes en 454 av. J.C.

Ce trésor permet également de financer l’embellissement de la cité. Azoulay cite « L’Odéon, le Parthénon et les Propylées peuvent être attribués à l’initiative de Périclès. ». Ainsi, par ces grands travaux, Périclès assoit la domination de la cité d’Athènes sur l’empire grec.

On pourrait cependant préciser que la démocratie de Périclès est discutable puisqu’il a, lui-même, restreint, en 451 av. J.C., l’accès à la citoyenneté. Celle-ci ne concerne alors qu’une petite partie de la population. Les femmes, les métèques, les esclaves et tous ceux non nés de père et de mère athéniens en sont exclus.

Cependant, Périclès règne-t-il en monarque tout-puissant sur la population, comme le pense Plutarque et Thucydide, ou bien, selon Azoulay, n’est-il pas contrôlé par le peuple ?

Plutarque cite « Périclès distribua au peuple de l’argent … ; et bientôt le peuple fut séduit. » ou encore « Profitant de la supériorité que lui accordait la faveur du peuple, … ». Ainsi, pour Plutarque, en donnant de l’argent au peuple, Périclès s’est rendu populaire face au peuple et s’attire les faveurs de celui-ci. Périclès a donc une grande influence sur le peuple pour mener à bien ses projets comme, par exemple « faire bannir Cimon, par la voie de l’ostracisme », c’est-à-dire que, sur décision de l’Ecclésia, il fait exiler pour dix ans le citoyen Cimon qui est son ennemi politique.

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