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Mésopotamie et écriture

Dissertation : Mésopotamie et écriture. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  11 Mars 2023  •  Dissertation  •  1 571 Mots (7 Pages)  •  370 Vues

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Pourquoi inventé l’écrit et comment évolua-t-il en Mésopotamie?

        L’écriture naît en Mésopotamie, au IVe millénaire avant notre ère, soit en 3300 avant Jésus-Christ, à Sumer, territoire situé entre le Tigre et l’Euphrate. C’est dans la cité d’Uruk que l’on voit les premiers signes d’écriture, cette région a déjà un long passé et une organisation sociale élaborée : elle est l’une des plus grandes puissantes métropoles.[1] Mais pourquoi les Sumériens ont-ils inventé l’écrit et comment ont-ils modifié ce système? Je crois que la création de l’écriture est tout d’abord d’ordre administratif : les gens voulaient un système pour noter leurs échanges, il ne s’agissait que d’aide-mémoire au début du système.  Premièrement, un survol général de la Mésopotamie sera présenté, suivra ensuite les facteurs qui ont contribué à l’invention de l’écriture et pour terminer, il sera question de l’évolution de ce système.

        Tout d’abord, il semble important d’identifier les deux peuples qui habitaient le territoire mésopotamien à l’époque qui nous concerne, ainsi que leurs familles linguistiques. Le sud du pays était habité par les Sumériens, peuple parlant : «une langue qui n’est ni sémite ni indo-européenne»[2], alors qu’au nord se retrouvaient les Akkadiens, qui eux parlaient une langue sémitique[3]. Par ailleurs, ce sont les Sumériens qui laisseront les premières traces d’écriture, cependant les Akkadiens se doteront de ce système un peu plus tard dans l’histoire et l’adapteront. En bref, deux peuples ayant des cultures différentes habitent la région de la Mésopotamie.

Ensuite, l’écriture naît de deux motifs, l’un étant un facteur urbain alors que le second est d’ordre économique, soit la nécessité de comptabilité. Comme les cités-États prennent de l’expansion au cours du IVe millénaire avant notre ère, les surfaces à cultiver deviennent de plus en plus importantes. Il devient alors difficile de maintenir une administration efficace.  La population, étant urbanisée, se voit dans l’obligation d’entretenir des liens économiques avec les autres[4]. C’est ainsi qu’apparaît les calculi, soit des jetons, des bâtonnets de taille et de forme différentes selon la valeur contenue, symbolisant des chiffres; ceux-ci étant conservés dans des bulles d’argiles. Sur la surface de cette bulle on imprimait l’empreinte d’un sceau-cylindre. Ainsi, si une personne confiait 18 moutons et 3 chevaux à une personne, lorsque le berger ramenait le troupeau à la personne concernée, il suffisait de briser la bulle de terre pour vérifier qu’aucune bête ne manquait. En somme, les débuts de l’écriture sont d’origine administrative en raison du développement considérable des cités-États.[5]

        Vers 3300 avant Jésus-Christ, le peuple réinvente son système de comptabilité. En effet, le peuple va maintenant apposer directement un résumé du contenu de la bulle d’argile sur la surface de celle-ci. Il est donc inutile de casser la sphère argileuse puisque aucun jeton numérique ne s’y trouve à l’intérieur. Les bulles de terre vont alors se transformer, passant d’une forme sphérique à une forme plate. De plus, comme l’utilisation des calculi est maintenant chose du passé, les premiers chiffres vont enfin voir le jour. Cependant, ils «ne sont que des encoches plus ou moins fines, plus ou moins grandes selon la valeur attribuée, des empreintes en forme de cône ou de cercle».[6] En bref, ces modifications apportées au système seront d’une importance capitale pour la suite des changements apportés à l’écriture.

 Vers 3100 avant J.C., un véritable système d’écriture apparaît : il ne s’agit plus seulement d’activités comptables. On utilise désormais des tablettes d’argiles molles pour transcrire les informations importantes. Pour comprendre et relire leurs données, les scribes utilisent des pictogrammes et des idéogrammes. Les pictogrammes sont de simples dessins permettant de représenter schématiquement la chose en question. L’idéogramme pour sa part, est l’association de deux pictogrammes pour représenter une action ou idée. Ainsi, la combinaison des pictogrammes de «femme» et de «montagne» évoquait le mot «esclave» à l’époque.[7]  En somme, cette évolution technique a de grandes répercussions sur l’évolution de l’écriture.

Les premiers textes retrouvés étaient essentiellement écrits sur des tablettes d’argiles et ils étaient de prime abord liés à la gestion des biens particuliers où encore à la gestion de l’État.[8] Les comptables utilisaient des calames, soient des roseaux taillés en pointe, pour dessiner sur l’argile les personnes et les choses impliquées dans la situation en question.  Les plus anciennes traces d’écriture découvertes étaient dans le temple d’Uruk : des tablettes d’argile avec des signes placés en colonne comptabilisaient le bétail et les grains. [9]

De plus, les premiers pictogrammes possédaient des formes courbes. Comme il n’était guère aisé de dessiner sur des tablettes d’argile, les scribes mésopotamiens eurent l’idée de transformer l’écriture : dorénavant les signes n’étaient plus de forme courbe, ils représentaient les objets au moyen de clous ou de coins, d’où l’appellation cunéiforme. De plus, ils inventèrent une nouvelle technique : «au lieu de dessiner» les pictogrammes ils se mirent à les imprimés à l’aide de roseaux taillés en biseau dans la glaise. [10]

        Les formes des objets devinrent de plus en plus stylisées jusqu’à perdre complètement leur apparence d’origine.  De plus, pour simplifier l’écriture, les scribes vont réduire le nombre de signes, ainsi le même idéogramme évoquait alors plusieurs choses ou actions voisines. Les pictogrammes sont alors utilisés pour leur valeur phonétique : on utilise désormais le rébus. Ainsi, en utilisant le pictogramme de «chat» et de «pot» on obtient le mot chapeau. On obtient alors une écriture syllabique.  En bref, l’utilisation de rébus va ainsi faciliter l’écriture pour les scribes. À ses débuts, le système comptait près de deux milles pictogrammes[11], et «à partir du moment où les signes ne représentent plus qu’eux même leur nombre diminue, ils ne sont bientôt que six cents». [12]

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