Molière, Le Malade imaginaire, 1673
Fiche de lecture : Molière, Le Malade imaginaire, 1673. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar o1909 • 20 Mars 2023 • Fiche de lecture • 1 275 Mots (6 Pages) • 191 Vues
Molière, Le Malade imaginaire, 1673
Acte I, scène 1
Introduction
Le Malade imaginaire est une comédie ballet. Ce fut la dernière pièce de Molière car il est décédé le 17 février 1673, lors de la quatrième représentation, alors qu’il jouait lui-même le personnage principal. La pièce raconte l’histoire d’Argan, le malade imaginaire, qui est tellement obsédé par la maladie qu’il veut marier sa fille à un médecin.
L'extrait étudié est la scène 1 de l’acte I, la scène d’exposition, qui est en fait un monologue d'Argan. Cette scène est précédée par un prologue en musique qui a un côté plutôt fantastique.
Je vais maintenant procéder à la lecture du texte.
En quoi cette scène d'exposition est-elle comique ?
Tout d'abord, de la ligne 1 à la ligne 10, Argan fait ses comptes et reçoit à la baisse les factures de son apothicaire. Puis, de la ligne 10 à 22, il clôt ses calculs en faisant un bilan étonnant de son état de santé. Enfin, il appelle à l'aide en utilisant la sonnette.
Analyse linéaire
Dans le premier mouvement du texte, on retrouve Argan qui fait ses comptes, seul sur scène. Il n’y a aucune information sur l’intrigue mais uniquement sur le malade, lignes 1 à 10.
Argan analyse et comptabilise les factures de son pharmacien. La didascalie dit qu’il utilise des jetons pour faire ses calculs, ce qui donne un aspect visuel aux propos tenus dans ce monologue. Ce dernier repose sur une longue suite de calcul. Le malade fait des additions de traitements sans jamais nommer la maladie. Ces additions sont représentées par une accumulation de nombres qui se suivent : “Trois et deux font cinq, et cinq font dix, et dix font vingt. Trois et deux font cinq”, lignes 2 à 3. Un des sujets principaux de la pièce surgit ici : l’argent. Le décompte pointilleux souligne le caractère obsessionnel et ridicule d’Argan.
Les traitements sont définis par des adjectifs qualificatifs qui se veulent savants. Le vocabulaire très compliqué qu’emprunte Argan à ses médecins renvoie aux excréments : “un petit clystère insinuatif, préparatif, et rémollient, pour amollir, humecter, et rafraîchir les entrailles de Monsieur”, lignes 4 et 5. Molière donne une image dévalorisante de la médecine en la réduisant à des points purement scatologiques.
Argan tient en outre un compte détaillé, mais ce monologue contient plusieurs effets comiques et ironiques. Le premier tient au dialogue imaginaire, ce qui n’est pas banal pour un monologue. Il s’installe avec le pharmacien, monsieur Fleurant. Argan parle pour refuser le paiement qu’il trouve excessif : “je suis votre serviteur”, ligne 8, “en langage d’apothicaire, c’est-à-dire dix sols” lignes 9 et 10. Malgré son obsession pour sa santé, Argan n’est pas dupe de ses médecins, mais son hypocondrie l’emporte.
La pièce s'ouvre sur une entrée en matière comique : un vieillard fait ses comptes minutieusement, ce qui revêt un caractère assez ridicule. De plus, le double sujet de l'argent et de la médecine, nœud de l'intrigue, est introduit.
Le second mouvement de l'extrait est marqué par la surenchère constante de frais médicaux et de prescriptions médicales et donc par la première critique des excès de la médecine.
Chaque facture explique les raisons du traitement avec des prépositions de but “pour” suivi de verbes : “pour balayer, laver, et nettoyer le bas-ventre de Monsieur” ligne 12. On entre dans une logique médicale qui s’associe à une logique arithmétique.
Argan se révèle une nouvelle fois avare et se lance même dans des négociations en proposant à plusieurs reprises un rabais : “Avec votre permission, dix sols" lignes 12-13.
À la ligne 13, la surabondance de termes savants
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