Les Fausses confidences : une relation inhabituelle entre maître et valet

Dubois s’appuie sur le physique avantageux de Dorante afin de le rassurer sur ses doutes à propos de leur projet. En effet, il insiste sur sa beauté par la métaphore « votre bonne mine est un Pérou » (rép 12), qui fait référence aux mines d’ors du pays. L’apparence de Dorante apparaît comme une des clés principales de la réussite du mariage entre lui et Araminte. Depuis la perte de sa fortune, son physique est ce qu’il possède de plus précieux, après son mérite.

L’expression hyperbolique du valet met en valeur les qualités de son maître. Ce ton permet aussi de montrer la confiance que Dubois a pour son projet. La négation restrictive et l’image de seigneur « il n’y a point de plus grand seigneur que vous à Paris » (rép 12) accentue le pouvoir que Dorante possède grâce à son apparence. En le qualifiant de « grand seigneur », Dubois attribue à son maître désargenté, une classe sociale plus prestigieuse qu’il ne l’est en réalité, cela met en parallèle l’idée que la position sociale est aussi une question d’apparence « Voilà une taille qui vaut toutes les dignités possibles » (rép 12)

Ainsi, Marivaux défend l’idée que ce n’est pas la classe sociale qui définit une personne, mais c’est son apparence et les relations qu’elle entretient, idée qui va à l’encontre de l’organisation social au XVIIIème siècle.

Le dramaturge illustre cette idée en bouleversant les relations hiérarchiques du maître et de son valet, mais aussi en questionnant les mariages de raisons et de passions.

...