Etude de la poésie "Obsèque de la lionne" de La Fontaine
Fiche de lecture : Etude de la poésie "Obsèque de la lionne" de La Fontaine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar agustinolo • 28 Mai 2023 • Fiche de lecture • 1 873 Mots (8 Pages) • 181 Vues
TEXTE 1 : La Fontaine, Fables, Les Obsèques de la lionne
La femme du Lion mourut :
Aussitôt chacun accourut
Pour s'acquitter envers le Prince
De certains compliments de consolation,
Qui sont surcroît d'affliction.
Il fit avertir sa Province
Que les obsèques se feraient
Un tel jour, en tel lieu ; ses Prévôts y seraient
Pour régler la cérémonie,
Et pour placer la compagnie.
Jugez si chacun s'y trouva.
Le Prince aux cris s'abandonna,
Et tout son antre en résonna.
Les Lions n'ont point d'autre temple.
On entendit à son exemple
Rugir en leurs patois Messieurs les Courtisans.
Je définis la cour un pays où les gens
Tristes, gais, prêts à tout, à tout indifférents,
Sont ce qu'il plaît au Prince, ou s'ils ne peuvent l'être,
Tâchent au moins de le parêtre,
Peuple caméléon, peuple singe du maître,
On dirait qu'un esprit anime mille corps ;
C'est bien là que les gens sont de simples ressorts.
Pour revenir à notre affaire
Le Cerf ne pleura point, comment eût-il pu faire ?
Cette mort le vengeait ; la Reine avait jadis
Etranglé sa femme et son fils.
Bref il ne pleura point. Un flatteur l'alla dire,
Et soutint qu'il l'avait vu rire.
La colère du Roi, comme dit Salomon,
Est terrible, et surtout celle du roi Lion :
Mais ce Cerf n'avait pas accoutumé de lire.
Le Monarque lui dit : Chétif hôte des bois
Tu ris, tu ne suis pas ces gémissantes voix.
Nous n'appliquerons point sur tes membres profanes
Nos sacrés ongles ; venez Loups,
Vengez la Reine, immolez tous
Ce traître à ses augustes mânes.
Le Cerf reprit alors : Sire, le temps de pleurs
Est passé ; la douleur est ici superflue.
Votre digne moitié couchée entre des fleurs,
Tout près d'ici m'est apparue ;
Et je l'ai d'abord reconnue.
Ami, m'a-t-elle dit, garde que ce convoi,
Quand je vais chez les Dieux, ne t'oblige à des larmes.
Aux Champs Elysiens j'ai goûté mille charmes,
Conversant avec ceux qui sont saints comme moi.
Laisse agir quelque temps le désespoir du Roi.
J'y prends plaisir. A peine on eut ouï la chose,
Qu'on se mit à crier : Miracle, apothéose !
Le Cerf eut un présent, bien loin d'être puni.
Amusez les Rois par des songes,
Flattez-les, payez-les d'agréables mensonges,
Quelque indignation dont leur coeur soit rempli,
Ils goberont l'appât, vous serez leur ami
Introduction :
La Fontaine a commencé à écrire sous le règne de Louis XIV. Cette fable est tirée du second recueil, publiée en 1694. L’une de ses protectrices était la marginale Mme de la Sablière. C’est par les contes, puis par les fables que la Fontaine a connu la gloire. Le second recueil est dédicacé à Mme de Montespan. Les fables de ce recueil sont plus philosophiques, plus longues que celles du premier. En effet, les fables sont liées les unes aux autres de façon fantaisiste : livre 7🡪politique et livre 8🡪 philosophique. La Fontaine est quelqu’un de poétique qui aime beaucoup la solitude, il n’invente pas le sujet, il les adapte.
Dans cet apologue audacieux, La Fontaine mêle récit de fiction mettant en scène des animaux et commentaire critiques, suivant la double visée d’instruire et plaire.
Problématique : en quoi cette fable est-elle construite commet une pièce de théâtre ?
Mouvement 1 : v1 à 16 : premier acte de la comédie
Mouvement 2 : v1è à 23 : parenthèse et intervention du narrateur
Mouvement 3 : v24 à 38 : coup de théâtre, deuxième acte
Mouvement 4 : v39 à 51 : deuxième coup de théâtre, troisième acte
Mouvement5 : v52 à fin : moralité
Conclusion :
En conclusion, dans la fable Les obsèques de la lionne La Fontaine a accordé une grande place à la satire de la cour et du roi, tout en hésitant pas à prendre la parole lui-même et à railler le "peuple singe du maître" et le maître aussi.
Ouverture : relie cette fable à la critique social comme l’ont fait de nombreuses personnes tels que La Bruyère dans les Caractères qui en tant que observateur à la cour du roi écrit des remarques sur les courtisans de la cours de louis XIV en 1688
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Mouvement 1 : premier acte
mouvement 2 : intervention du narrateur[pic 1]
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[pic 2]
Mouvement 3 : le 2e acte
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[pic 3]
Mouvement 4 : 3e acte
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"champ"/"charmes" > allitération pleine de douceur, de chaleur ; on a tout un ensemble de sonorités extrêmement douces.
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[pic 4]
Mouvement 5 : la seconde moralité
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[pic 5]
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