Extrait Un grand débat

Un grand débat

1. Yvain a tué le mari de Laudine, pourtant cette dernière ne peut cesser de penser à lui toute la nuit. Alors qu’elle avait violemment refusé les conseils de sa servante, elle se livre maintenant à un débat intérieur en se demandant si celle-ci n’avait pas en réalité raison. Pourtant, le fait qu’elle soit intriguée par le vaillant chevalier est déchirant car celui-ci aura beau mérité le respect de Laudine par des gestes de bravoure, c’est en tuant son ancien amour qu’il a réussi à en arriver là. Un ancien amour d’ailleurs fou, mais qui s’est malheureusement terminé par la mort.

1. Yvain est un preux chevalier qui sait se comporter noblement. C’est un homme civilisé qui sait se battre, mais qui se retrouve contraint de tuer le mari de Laudine. Pourtant, même lorsque celle-ci plaide contre lui, on ressent qu’il est à son service et qu’il tente de la consoler, comme quoi il n’avait pas le choix de se défendre s’il ne voulait pas être tué. Ainsi, Yvain est un brave chevalier avec des manières.

1. Laudine était d’abord en désaccord avec sa servante, au point de la gronder, premièrement en la blâmant puis en la maltraitant. Cette gradation permet de nous montrer sa colère grandissante. Pourtant, Laudine se demande tranquillement si, au fond, sa servante n’avait pas raison. En effet, elle n’avait aucune raison de lui conseiller d’épouser Yvain. La forme négative permet de repousser toutes ces possibilités qui, en fait, ne semblent faire aucun sens : « ce n’était ni pour salaire ni pour récompense ni pour quelconque affection (…) » (l.6). On peut même retrouver une certaine forme d’opposition dans les sentiments de la servante lorsque Laudine affirme que celle-ci préfère de loin son amie au chevalier. Finalement, Laudine arrive à la conclusion qu’elle s’était bel et bien trompée sur sa servante.

1. Laudine est comparée à une bûche qui s’enflamme sans que personne n’ait besoin de souffler dessus. En effet, à présent elle avait accepté par elle-même le fait que sa servante avait raison et qu’il serait une bonne idée d’épouser l’homme qui avait tué son mari. Elle avait réussi à clore le débat à l’intérieur d’elle en se prouvant à elle-même qu’elle n’avait pas le droit d’haïr cet homme. Maintenant, elle était déterminée à réparer son erreur, en commençant d’abord par se renseigner auprès de sa servante sur le fameux chevalier.

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