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L'euthanasie

Dissertation : L'euthanasie. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Mars 2023  •  Dissertation  •  1 520 Mots (7 Pages)  •  294 Vues

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On s'interroge sur le droit au malade de décider quand sa vie n'est plus acceptable car la douleur est trop intense.

Le mot « euthanasie » vient du grec ancien « εὐθανασία / euthanasía » : du préfixe εὖ / eû qui signifie « bonne » et θάνατος / thánatos signifie « mort ». L’euthanasie désigne donc le fait d’avoir une mort douce, que cette mort soit naturelle ou provoquée. On peut le traduire par « mort dans de bonnes conditions ». L'euthanasie est une pratique qui consiste à provoquer la mort d'un patient pour des raisons médicales, notamment l'incurabilité d'une pathologie associée à une souffrance ou des douleurs insupportables à la demande du patient et pratiqué par un tiers. L’euthanasie n’est pas à confondre avec le suicide assisté qui est l’acte de fournir les moyens ; les substances nécessaires à un malade victime d’une pathologie incurable pour qu’il mette fin à ses jours par lui-même.

Cependant certains, tel Hippocrate, avaient une conception autre des choses et, dans le Serment d'Hippocrate, il est interdit aux médecins toutes les formes d'aide au suicide :

« je m'abstiendrai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai à personne du poison, si on m'en demande, ni ne prendrai l'initiative d'une pareille suggestion »

En France, ce serment a été réactualisé en 1996 par le professeur Bernard Hoerni pour tenir compte des évolutions de la technique, notamment en ce qui concerne le concept d'acharnement thérapeutique :

« Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. »

Le mot a été inventé par le philosophe anglais Francis Bacon (1561-1626), et apparaît dans un texte de 1605 :

« L'office du médecin n'est pas seulement de rétablir la santé, mais aussi d'adoucir les douleurs et souffrances attachées aux maladies ; et cela non pas seulement en tant que cet adoucissement de la douleur, considérée comme un symptôme périlleux, contribue et conduit à la convalescence, mais encore afin de procurer au malade, lorsqu'il n'y a plus d'espérance, une mort douce et paisible ; car ce n'est pas la moindre partie du bonheur que cette euthanasie [...].

Le point culminant de ces pratiques d'euthanasie est leur première réalisation à grande échelle par le Troisième Reich : le programme Aktion T4. Ce programme aboutit à l'assassinat systématique de plus de 100 000 « aliénés » et handicapés.

Il existe deux formes d’euthanasie. L’euthanasie active et passive.

  • L'euthanasie active désigne l'acte d'un tiers par lequel une substance létale est administrée à un patient atteint d'une maladie incurable dans l'intention de provoquer sa mort immédiate.
  • L'euthanasie passive consiste à refuser des soins médicaux, à ne pas donner de nourriture ou de liquides artificiels, ce qui peut plonger le patient dans le coma et entraîner sa mort au bout de quelques jours.

Cette dernière est employée afin d’empêcher l’acharnement thérapeutique qui désigne l'utilisation de traitements thérapeutiques trop lourds et disproportionnés pour un patient dont le cas est en général considéré sans espoir par les médecins. L’euthanasie est légale lorsque la technique utilisée consiste à soulager les douleurs physiques et émotionnelles du patient par l’arrêt des médicaments ou appareils qui le maintiennent en vie. Cet acte peut être considéré comme non-assistance à personne en danger, même s’il est dépénalisé.

Par ailleurs, l'euthanasie est également classée par types de consentement. On distingue donc :

- l'euthanasie volontaire : lorsque l'individu a la capacité mentale et physique de demander de l'aide pour mourir et qu'il le demande.

- l'euthanasie non volontaire, dite "acceptation 1" : lorsqu'un individu n'a plus la capacité mentale et physique de demander de l'aide pour mourir mais a précédemment exprimé une telle volonté.

- l'euthanasie non volontaire, dite "acceptation 2" : lorsqu'un individu n'a plus la capacité mentale et physique de demander de l'aide pour mourir ou de s'y opposer et qu'on ignore quelle aurait été sa volonté.

La loi française condamne et interdit l'euthanasie sur son territoire. De la même manière, le suicide assisté, forme nuancée de l'euthanasie, est lui aussi proscrit. La loi Leonetti de 2005 autorise cependant un patient, lorsqu’il juge que le traitement qui lui est administré relève d’une “obstination déraisonnable », a arrêté ces traitements. La législation offre cette faculté aux équipes médicales pour les patients ne pouvant plus exprimer leur volonté. La loi Claeys-Leonetti, votée en 2016, donne la possibilité de formuler des “directives anticipées” ou de demander une sédation profonde jusqu’au décès. Dans un avis publié le 13 septembre 2022, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) ouvre la voie à une légalisation du suicide assisté, à condition de développer les soins palliatifs et l’accès à la sédation profonde. Le comité évoque la possibilité d’un accès légal à l’euthanasie destiné seulement aux personnes qui ne sont physiquement plus aptes au suicide assisté, sous la condition d’un pronostic vital engagé à un horizon de moyen terme.

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