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Qu'est-ce que la pauvreté ?

Étude de cas : Qu'est-ce que la pauvreté ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  10 Décembre 2016  •  Étude de cas  •  2 955 Mots (12 Pages)  •  1 252 Vues

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Qu'est-ce que la pauvreté ?

1- Définition économique-statistique

La définition statistique de la pauvreté est une définition essentiellement monétaire c’est à dire qu'elle s'appuie sur le montant des revenus d'une personne. On distingue deux façons d'aborder la pauvreté :

- la pauvreté relative : notion utilisée surtout dans les pays développés où on calcule le revenu médian qui partage la population en deux parties égales. Ensuite, on calcule un seuil de pauvreté relative en fonction d'un pourcentage du revenu médian. Ce seuil est égal à 60% du revenu médian en France par exemple et donne un taux de pauvreté relative égale à 14,2% de la population en 2014. Ce seuil dépend du niveau de vie d'un pays et sert plus à mesurer les inégalités que le taux de pauvreté

- la pauvreté absolue et seuil de pauvreté absolue : il est calculé pour les pays en développement même si les Etats-Unis et le Canada l'utilisent également. Pour cela, on définit un panier de biens considérés comme indispensable à la survie, on calcule son prix et on estime le nombre de personnes qui ont un revenu journalier inférieure à ce prix. En 2015, la Banque Mondiale établit à 1.90$ par jour le seuil de pauvreté absolue dans le monde.

 Il existe aussi d'autres indicateurs comme par exemple celui de PNUD appelé IPH qui varie en fonction des pays qu'ils soient développés ou pas et qui prend en compte différents paramètres tel que le taux d'analphabétisme, le pourcentage de décès avant un certain âge, le taux de chômage ou encore l'accès à l'eau potable.

 L'hypothèse sous-jacente de cette définition est la suivante : les différences de revenu ou de consommation permettent de rendre compte des différences de conditions de vie

2- Des approches économique originales

Amartya Sen né en Inde en 1933 et prix Nobel d'économie en 1998 et à l'origine de l'IDH, a une approche de la pauvreté qui repose sur la notion de "capabilités" au sens de capacité à être ou à faire, illustrée dans son livre "Pauvreté et famines" paru en 1981. Il considère que la définition de la pauvreté comme manque de ressources monétaires est très réductrice et qu'elle ne prend pas en compte la condition physique de l'individu et surtout les circonstances extérieures. En étudiant par exemple la famine en Afghanistan en 2000-2001, il apparaît qu’en plus des sécheresses successives entre 1999 et 2001 qui ont fait baisser la production céréalière de 37%, il y'a aussi l'interdiction faite par les talibans de la culture de pavot ce qui a diminué le pouvoir d'achat des cultivateurs les rendant incapables d'accéder à la nourriture. En plus de leur manque de ressources donc, c'est la "non capabilité" des cultivateurs de faire valoir leur droit et liberté qui ont participé à la famine.

3-Définition sociale

La sociologie s'intéresse plus aux pauvres qu'à la pauvreté et tous les sociologues s'accordent à dire que l'existence de ce groupe d'exclus est une rupture du lien sociale. Georg Simmel définit les pauvres comme les personnes qui reçoivent ou qui devraient recevoir de l'assistance et il ajoute que ce groupe possède une caractéristique passive c à d qu'il n'est pas définit grâce à l'interaction de ses membres mais du fait du comportement collectif que le reste de la société adopte à son encontre.

4- La pauvreté en Tunisie (d'après le texte)

En Tunisie, il y a eu deux concepts complémentaires pour analyse la pauvreté :

- famille-pauvreté qui s'apparente plus à une définition individualiste de la pauvreté et qui prend surtout en compte l'indicateur du revenu et qui est très proche de la première définition que l'on a vue.

- zone d'ombre-pauvreté : il s'intéresse à la localisation géographique des pauvres et à son manque d'infrastructure et de moyen de production des richesses et on pourrait le rattacher au concept de "capabilité" de Sen

LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ EN TUNISIE

L’amélioration des conditions de vie et l’allégement de la pauvreté ont toujours été au centre des préoccupations des pouvoirs publics en Tunisie. L’État consacre aux secteurs sociaux plus de la moitié de son budget. Les différents programmes orientés vers la lutte contre la pauvreté peuvent être classés en quatre catégories :

  1. Les programmes d’aide et d’assistance sociale
  2. Les programmes de soutien à l’emploi et à la création de sources de revenus
  3. Les programmes d’amélioration des conditions et du cadre de vie
  4. Les programmes de défense et d’intégration sociale
  1. LES PROGRAMMES D’ASSISTANCE SOCIALE : LE PNAFN

Les programmes d’aide et d’assistance sociale sont initiés essentiellement par Ministère des Affaires Sociales et de la Solidarité (MASS) et l’Union Tunisienne de la Solidarité Sociale (UTSS). Plusieurs programmes sont mis en œuvre et revêtent un caractère permanent ou occasionnel (fêtes religieuses et nationales et des rentrées scolaires) selon les catégories sociales concernées et qui comportent les familles nécessiteuses, les enfants issus de familles nécessiteuses et les handicapés et personnes âgées nécessiteuses. Près de 900 000 personnes sont concernées chaque année par ces aides qui représentent une enveloppe globale de plus de 85 M DT. Les aides accordées aux personnes âgées et aux handicapés sous forme de prise en charge dans les centres ou au sein des familles, d’acquisition d’appareillage, de soutien à la création de sources de revenus et subventions aux associations s’élèvent en moyenne à 10 M DT.

  1. LES PROGRAMMES DE SOUTIEN À L’EMPLOI

Les Programmes de soutien à l’emploi et à la création de sources de revenus comprennent plusieurs dispositifs et mécanismes visant l’insertion professionnelle des jeunes et la promotion des microprojets créateurs de sources de revenus. Les principaux programmes œuvrant dans ce cadre sont les suivants :

  • Le Fonds National de l’Emploi (FNE) a été créé en 2000 en vue de promouvoir l’emploi et de financer les opérations susceptibles de développer la qualification des demandeurs d’emploi. Depuis sa création, et jusqu’à la fin de 2002, une enveloppe de 300 M DT a été allouée au Fonds National de l’Emploi. Ses interventions ont porté sur 218 000 bénéficiaires, essentiellement de jeunes.
  • Le Fonds de Solidarité Nationale (FSN) crée en 1993, intervient essentiellement dans le domaine de l’amélioration des conditions de vie des populations défavorisées. L’intervention du FSN porte sur une enveloppe de l’ordre de 88 M DT au profit de près de 65 500 bénéficiaires.
  • Le Programme régional de développement (PRD) mis en place en 1987 est une émanation du Programme de développement rural (PRD) créé en 1973 et cibles les populations défavorisées des régions rurales, urbaines et périurbaines dans le domaine de la formation, de la création et de la consolidation des postes d’emplois et de l’amélioration des conditions de vie. L’enveloppe annuelle consacrée est de l’ordre de 6 M DT touchant environ 13 000 bénéficiaires.
  1.  LES PROGRAMMES D’AMÉLIORATION DES CONDITIONS ET DU CADRE DE VIE

Les programmes d’amélioration des conditions et du cadre de vie comportent deux volets essentiels : la promotion de l’habitat social et l’amélioration du cadre de vie dans les quartiers populaires ou dans les « zones d’ombre ».

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