Ancien français - Morphologie nominale (Fiches)

Fiche n°0 : Les altérations du radical

Altérations du radical : modifications qui se produisent lorsque le radical d’un mot entre en contact avec certaines lettres (aussi appelées « variantes combinatoires »).

1. Les altérations du radical au contact du -s de flexion

• -r, -n ou -e + -s = aucune altération.

• -é, -t ou -ng (ou -n derrière consonne) + -s = z, son [ts].

• -al ou -ol + -s = [l] ⭢[u], -us ou -x.

• -el + -s = [l] ⭢[u], -eus, -eaus, -iaus ou -ex, -eax ou -iax.

• -c, -f, -p, -ul ou -il + -s = disparition de la consonne finale. 

⭢ si étymon sans d ou t = aucune altération :  roi + s = rois (< regem) ; Dieu + s = Dieus (deum)

⭢ si étymon avec d ou t = z, son [ts] : escu + s = escuz (< scutum) ; merci + s = merciz (< mercedem).

• • -ail, -eil ou -oil + -s = -uz, diphtongue au, eu et ou ou triphtongue ieu, son [ts]. 

1. Les altérations du radical de l’adjectif biforme

• Sonorisation de la consonne finale au féminin : [f] ⭢ [v] / [t] ⭢ [d] / [s] ⭢ [z]

• Production d’un son chuintant au féminin : [ʃ]

1. Évolution jusqu’au FM

○ Simplification des affriquées : [ts] ⭢ [s] et donc -z ⭢ -s

○ Réapparition des consonnes finales : rétablissement des consonnes c, f, p et l dès la fin du Moyen-Âge. Ces consonnes ne sont plus prononcées en AF, mais certaines sont rétablies dans la prononciation également au cours de la Renaissance (saufs mais cerfs / secs mais porcs / ceps mais draps / nuls mais gentils)

○ Réfection : pour les mots en -el, le singulier a été refait par souci de cohérence sur la base du pluriel en -eaus qui s’est généralisé au détriment de -iaus (oisel ⭢ oiseau ; chevel ⭢ chevel). Il existe cependant des exceptions (bel/beau et vieil/vieux). Certains mots en -oil ou -ol sont également refaits sur la base du pluriel (fol ⭢ fou), mais les deux formes en -ol et -ou peuvent subsister si chaque forme acquiert une autonomie sémantique suffisante (col et cou).

• Le -x marque du pluriel : le -x s’est imposé comme marque du pluriel pour les mots en -al et -el (sauf certaines exceptions : festival ⭢ festivals). Dans le cas des mots en -ail, le -x s’impose parfois (travail ⭢ travaux, mais bétail ⭢ bétails).

Fiche n°1 : Les substantifs

Les substantifs regroupent les noms propres et les noms communs. En AF, ils s’organisent en fonction du genre. L’AF étant une langue à déclinaisons, ils se déclinent en nombre et en cas.

I) Les substantifs masculins

La structure morphologique des substantifs masculins dépend du nombre et de la fonction syntaxique du substantif (c’est elle qui détermine le cas). Elle se compose d’une ou deux bases et d’un morphème -s porteur des informations de genre, de nombre et de fonction syntaxique (il joue un rôle morphologique essentiel) ou d’une marque vide (Ø). Un type dominant de structure à base unique (Type 1) regroupe l’essentiel des substantifs de la langue médiévale. Deux types secondaires concernent un petit nombre de cas : l’un à base unique (Type 2), l’autre à deux bases (Type 3).

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