La résilience
Fiche : La résilience. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Radia24 • 13 Mars 2018 • Fiche • 1 103 Mots (5 Pages) • 543 Vues
LA RESILIENCE[1]
Depuis le début du millénaire, la « résilience » occupe une position critique et nodale dans plusieurs études (Berkes, 2007, Gaillard, 2010)[2]. Wilson a identifié trois approches clés permettant de conceptualiser la résilience. A la fin des années 1960 et au début des années 1970, la recherche s’est concentrée, en premier lieu, sur la notion de « résilience écologique» en mettant l’accent sur la réponse des écosystèmes aux perturbations. Brand et Jax (2007) ont suggéré que cette recherche était largement descriptive et non normative, mais qu’elle a depuis été, depuis ce temps, redéfinie pour promouvoir la recherche entre les disciplines. En second lieu, la recherche sur la résilience, entre la fin des années 1970 et les années 1990, s’est concentrée sur une définition de la résilience écologique étendue qui a permis d'examiner si la résilience écologique pouvait être appliquée aux systèmes humains sous l'égide de la «résilience socio-écologique». Brand et Jax (2007) ont soutenu que cela marquait le début de la notion de résilience en tant qu' «objet de frontière » entre les sciences naturelles et les sciences sociales.
La définition généralement acceptée de la résilience a été la capacité d'un système à absorber les perturbations et à se réorganiser tout en subissant le changement pour conserver essentiellement la même fonction, structure, identité et rétroactions (Walker et Salt, 2006). La résilience a été donc considérée dans ce contexte comme une propriété émergente - un attribut relatif caractérisé par des réponses aux perturbations qui ne peuvent être évaluées qu'en regardant les changements d'un système dans le temps. Les qualités de résilience sont évidentes dans la notion de capacité d'adaptation, qui est généralement utilisée pour analyser comment un système réagit ou non aux changements endogènes et exogènes, elle est définie comme «la capacité d'un système à s'adapter au changement, modéré les effets et faire face à une perturbation » (Cutter et al., 2008, page 600). Un système caractérisé par la diversité, le potentiel de changement, la redondance et la connectivité (rétroactions, flexibilité) a généralement une meilleure capacité d'adaptation (Folke, 2006).
Cependant, le cadre de résilience socio-écologique a été souvent critiqué parce qu'il s'appuie trop lourdement sur des hypothèses comportementales déterministes et positivistes fondées sur des sciences naturelles qui ne sont pas forcément vraies pour la résilience des systèmes humains (Hastrup, 2009). En effet, les spécialistes des sciences sociales se sentent particulièrement mal à l'aise avec les notions de linéarité et de réponses «mesurables» de la résilience qui sont présumées être également présentes dans les systèmes sociaux et écologiques. Comme l'a souligné Adger (2000), «il n'est pas clair si les écosystèmes résilients permettent la résilience des communautés». Davidson (2010) a fait valoir que l'approche de résilience socio-écologique "implique qu'en absence de perturbations, les systèmes tendent vers une complexité croissante [mais] plusieurs problèmes surgissent avec le transfert de ce modèle aux systèmes sociaux ", et " l'application du cadre de résilience socio-écologique aux systèmes sociaux exigera une meilleure articulation des « Relations multiples » entre la complexité et la perturbation d'une manière moins déterministe que celle qui est offerte par les systèmes écologiques ».
A la suite de ces critiques, émerge un troisième volet de résilience axé sur la résilience des systèmes et des communautés humaines, appelée «résilience sociale» (Brand et Jax, 2007). Celle-ci a été définie comme «la capacité des groupes ou des communautés à faire face aux stress et aux perturbations externes résultant de changements sociaux, politiques et environnementaux» (Adger, 2000,). Folke (2006) a particulièrement insisté sur le fait que la résilience sociale repose sur la nécessité des systèmes humains d'apprendre à gérer par le changement et qu'elle implique que «l'incertitude et la surprise font partie du jeu». Bien que la compréhension des interactions entre l'homme et l'environnement continue de constituer une composante cruciale de ces approches, la recherche sur la résilience sociale repose souvent sur une approche ascendante fondée sur la compréhension des facteurs humains et des indicateurs de résilience au niveau communautaire, dont les interactions homme-environnement ne sont que l’un de nombreuses composantes. Rival (2009) a donc soutenu qu'il fallait "interroger les théoriciens de la résilience sur le manque d'attention aux relations de pouvoir, à la politique et à la culture". En conséquence, la recherche sur la résilience sociale se concentre davantage sur l'importance de la politique, du pouvoir et des paramètres socio-économiques, psychologiques et moraux par rapport à la recherche de résilience socio-écologique «traditionnelle» (Adger, 2000).
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