L'économie de l'immatériel
Fiche : L'économie de l'immatériel. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar andrepout • 27 Janvier 2018 • Fiche • 1 815 Mots (8 Pages) • 574 Vues
L’économie de l’immatériel
Définition et Caractéristiques :
D’après Jean-Pierre Jouyet et Maurice Lévy, dans un rapport adressé au ministre de l’économie, de l’industrie et du travail, le 23 novembre 2006, « l’économie de l’immatériel est une économie en formation, une économie de la connaissance, systémique et fonctionnant en réseau, une économie qui se joue des espaces et du temps » dans laquelle le capital immatériel a succédé au capital matériel. Concrètement, cette économie, apparue dans les années 90, s’appuie sur la capacité et le talent des hommes et des femmes à créer des concepts, à produire des idées et à innover. Dans cette économie, la principale richesse n’est pas concrète, matérielle comme lors des Trente Glorieuses (ex : matières premières dans l’industrie manufacturière) mais elle est abstraite, immatérielle : la création de valeur repose dorénavant sur les savoirs, les connaissances, les nouvelles idées, les modalités d’organisation.
Ce passage d’une économie matérielle à une économie immatérielle résulte de trois ruptures phares qui sont devenus les fondements de l’économie de l’immatériel.
La première rupture est la place croissante que tient l’innovation dans l’économie, l’innovation ne tient plus une place périphérique mais une place centrale dans l’économie comme en témoigne l’essor de centre de l’innovation avec la Silicon Valley ou encore l’essor des GAFA aux rangs des plus hautes capitalisations boursières. Aujourd’hui, dans les pays développés, il ne s’agit plus de copier ou d’imiter ce que les autres entreprises font de mieux (logique de reproduction et de rattrapage technologique avec un investissement massif dans le capital physique) mais il est nécessaire d’innover toujours plus, et toujours plus vite en s’appuyant notamment sur la recherche, l’éducation, la formation et le capital humain. Par ailleurs, l’innovation ne touche plus uniquement le domaine de la recherche et du développement dans les entreprises mais se retrouve dans tous les secteurs d’une entreprise (service commercial, logistique, marketing, communication, finance) : « Innover, ce n’est en effet plus seulement lancer un produit technologiquement plus développé, mais également créer un nouveau service, découvrir un nouveau concept commercial, créer une image de marque, trouver une nouvelle forme d’organisation du travail, concevoir une nouvelle chaîne de travail ou trouver un design révolutionnaire ».
La deuxième rupture est l’émergence des Technologies et de l’information et de la communication (TIC) qui aboutit à une réorganisation de la production des entreprises avec le développement de l’externalisation et qui permet un recentrage sur les activités à plus forte valeur ajoutée. En effet, les entreprises peuvent davantage se recentrer sur les activités à plus forte valeur ajoutée grâce à une meilleure connaissance de la demande, notamment par la mise en place de bases de données et par la mise en place d’outils informatiques qui permettent de suivre les clients et de personnaliser les produits, mais également grâce aux fonctionnements en réseaux qui favorisent la réduction des coûts de transactions et le développement de stratégies communes d’économie d’échelle. Ainsi, entre 1995 et 2000 les TIC seraient à l’origine des gains de productivité des entreprises dans les économies développées, représenteraient environ 60% des gains de productivité des économies américaine et française et auraient contribué à environ un tiers de la croissance du PIB américain sur cette même période.
Enfin, la troisième rupture consiste en la tertiarisation des pays développés, qui reposent sur des économies de services dans lesquelles les idées, les marques et les concepts jouent un rôle essentiel. Cette tertiarisation de l’économie, qui s’est accélérée grâce au développement des TIC (voir plus haut), se caractérise par l’accroissement par les entreprises anciennement industrielles des offres de services complémentaires à leurs produits (ex : développement des services de conseil pour les entreprises produisant des biens informatiques telles IBM qui ne produit plus de machines). Ce phénomène s’accompagne de l’explosion de la demande de services de type culturel et récréatif et de tout ce qui a trait aux médias, à l’information, aux jeux, et au divertissement en général.
Parallèlement à ce triple mouvement, deux autres tendances ont accéléré le recentrage des économies vers les activités à plus forte valeur ajoutée que sont les activités immatérielles : la mondialisation et la financiarisation.
Un exemple de secteur touché par l’économie de l’immatériel :
Le secteur de l’automobile : Auparavant pour devenir un leader de l’industrie automobile, il fallait s’imposer par des critères techniques comme les caractéristiques de la cylindrée. Aujourd’hui, la marque, le concept, le service après-vente ou le degré de technologie intégrée dans les véhicules font la réussite industrielle d’une entreprise automobile. De plus, l’organisation du travail au sein des entreprises se modifie, laissant place à une nouvelle organisation internationale et à la division internationale du processus productif : la production des biens se fait dans des pays à bas coûts de la main d’œuvre tandis que la conceptualisation, la maîtrise du design, des technologies de pointe, la construction de l’offre commerciale ont lieu dans les pays développés.
Les différents types d’investissements et des actifs immatériels des entreprises :
- L’immatériel technologique
- L’immatériel de l’imaginaire
- L’immatériel organisationnel
Ces types d’investissements se répartissent dans les actifs suivants :
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Une économie de moins en moins prévisible
Tout d’abord, l’économie de l’immatériel rend l’économie de moins en moins prévisible en raison de la difficile appréhension de la valeur des actifs immatériels du fait de la nature même de ces actifs. En effet, il s’avère beaucoup plus compliqué de contrôler les actifs immatériels des entreprises que les actifs matériels. Par exemple, il est difficile d’empêcher son capital humain de partir travailler chez les concurrents ou la protection de la propriété intellectuelle (brevets, marques…) est davantage précaire que pour un actif physique car il est plus aisé qu’un concurrent s’approprie une idée, un concept, une innovation ou qu’il détourne un brevet mis en place. En outre, une incertitude demeure quant à la valeur et au prix d’un actif immatériel du fait de la non-existence de marchés de vente ou d’achats d’actifs immatériels. Enfin, un investissement physique conserve toujours une valeur résiduelle alors que les investissements immatériels peuvent être entièrement perdus si l’innovation les concernant se révèle un échec commercial ou qu’une nouvelle innovation la dépasse.
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