Fiches de révisions textes bac oral français 2021

TEXTE 1:  Les Confessions,  Jean-Jacques Rousseau

INTRO :

Jean Jacques Rousseau est un philosophe, écrivain et musicien genevois, du siècle des Lumières, né en 1712 et mort en 1778. Le texte que nous allons étudier est tiré de l’incipit des Confessions, un ouvrage où Rousseau s’adresse à Dieu et ses lecteurs en se présentant comme un homme sincère et lucide.

Après lecture de ce texte, nous pouvons alors nous demander s’il se montre véritablement humble et sincère conformément au genre des Confessions ou s’il ne cherche pas plutôt à manipuler ses lecteurs en effectuant son propre plaidoyer.

Tout d’abord, nous verrons que J-J Rousseau semble s’engager dans ce que Philipe Lejeune appellera plus tard le « Pacte autobiographique » et à se montrer honnête; puis nous montrerons que son examen de conscience aboutit finalement à l’affirmation de sa différence par rapport aux autres hommes. Et enfin, nous verrons que l’auteur va jusqu’à recourir à la fiction afin de se justifier et se poser en exemple auprès de ses semblables.

DÉVELOPPEMENT :

1ère partie : l.1 à 2 —> Rousseau s’engage à se montrer honnête et humble dans ses Confessions

1. - Confessions —> aveu de ses pêchés (sens religieux) et action de se confier.[pic 1]

• On s’attend à ce que Rousseau nous avoue ses torts et fasse son introspection avec humilité et honnêteté.
•  Texte est précédé de la citation « Intus et in cute » (= « intérieurement sous la peau »)—> laisse présager l’accès au lecteur de l’intériorité de l’auteur (ressentis, pensées, émotions.)

2)  - Marques de l’énonciation qui relèvent l’importance du « je ». —> 1ère P. aux 2 premières lignes : « je », « j’ », « moi » et déterminants possessifs : « mon ». [pic 2]

—> le narrateur parle en son nom (narrateur=auteur=personnage) & est en position de sujet des phrases.

- « Je veux montrer à mes semblables » (l.1) —> destinataire du texte au début = lecteur.

3) - Déclaration d’intention : « je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple » (l.1); elle commence par l’expression du « moi ».[pic 3]

4) - Oeuvre qui commence au présent d’énonciation —> volonté pleine d’assurance : « je veux montrer ».[pic 4]

5) - Projet qui semble délicat : « une entreprise qui n’eut jamais d’exemple » (l.1)—> sonne comme un défi adressé à tous les auteurs d’ouvrages autobiographiques. [pic 5]

—> rythme binaire avec les 2 relatives : « qui n’eut jamais d’exemple » et « dont l’exécution n’aura point d’imitateur »; reliées par la conjonction de coordination « et » —> fait ressortir une volonté de produire une oeuvre originale et innovante.

6)  - Projet qui semble modeste car Rousseau veut « montrer un homme dans toute sa vérité de sa nature » (l.1 à 2). Le terme « nature » (l.2) montre qu’on veut étudier l’Homme (correspond bien au siècle des Lumières). [pic 6]

—> évolue vers le cas particulier de Rousseau avec le pronom tonique « moi » à la fin du 1er paragraphe.

7)  - 1ère intention de Rousseau est didactique (l. 1 à 2).[pic 7]

•  Ambition presque scientifique —> parait passer un contrat avec ses lecteurs, peut amener à croire qu’il va respecter le pacte autobiographique tel que Phillippe Lejeune l’a définit plus tard.

2ème partie : l. 3 à 5 —> L’affirmation de sa différence

1. Trop de marques de P1 : Rousseau est-il vrm humble ? [pic 8]

- Le pronom « moi » dans le 1er para. revient au début du 2ème para en anadiplose (finit et commence une phrase).

—> forte présence du « moi », égocentrisme, examen de soi-même : « je sens mon cœur » (l.3).

—> affirmation de sa dif : « Je ne suis fait comme aucun de ceux que j’ai vus » (l.3) et « J’ose croire n’être fait comme aucun de ceux qui existent » (l.3 à 4) —> le « je » présent dans les 2 para. s’oppose à l’humilité de la confession.

- Rousseau souligne sa dif par rapport aux autres : « si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre ».

2)  Un auteur qui se présente positivement et nous invite à ne pas le juger trop vite [pic 9]

• « nature » (l.4) à nouveau employé —> annonce implicitement que R est « naturellement » bon.
• Infinitif passé « après m’avoir lu » (l.5) —> invite le lecteur à lire, à ne pas le juger sans avoir examiné la totalité de son être.

3)   Un auteur qui se sait supérieur aux autres[pic 10]

• Phrase pronominale « moi seul » (l.3) —> renforce l’égocentrisme.
• Rousseau utilise encore un rythme binaire « Je sens mon coeur et je connais les hommes » (l.3) —> lien entre lui et ses semblables=lecteurs. (=envie de continuer à lire).
• Autre rythme binaire : « Je ne suis fait comme aucun de ceux que j’ai vus, j’ose croire n’être fait comme aucun de ceux qui existent » (l.3 à 4) —> R. met en valeur sa différence : clairement exprimée : « Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre » (l.4).

4)   Un manipulateur: [pic 11]

• Rousseau se veut simple —> voc de base : « être » et « faire » souvent employés —> volonté de se confesser sans se cacher derrière des artifices.
• Métaphore du « moule brisé » (l.4) —> R. affirme qu’il est donc unique.

3ème partie : l.6 à 12 —> Un auteur pas forcément sincère qui recourt à une fiction pour se justifier et se poser en exemple auprès de ses semblables

1) - Tentative de la fiction : «ornements» (l.8)—> tente de combler la potentielle défaillance mémorielle par l’imagination, l’embellissement.

2) - Auteur qui se pose en exemple : « qu’ils écoutent mes confessions, qu’ils gémissent (…) je fus meilleur que cet homme là.» (l.11 à 12) —> subjonctifs à valeur d’ordre, conseils donc se pose en exemple. [pic 12]

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