Consignes oral Bac

Le désir

Le désir peut-il être source de plaisir ou bien le désir nous condamne-t-il à souffrir ? Le manque peut-il être comblé ou le désir est-il éternellement insatisfait ? Si le manque se renouvelle constamment, n’est-ce pas parce que le désir est infini ? N’est-il pas alors illusoire de prétendre le satisfaire par une incessante possession d’objets ? Mais cette insatisfaction, au lieu d’être vécue comme un fléau, n’est-elle pas l’occasion féconde de s’épanouir et de transformer le monde ? La souffrance liée à l’insatisfaction n’est-elle pas dépassée si le désir est l’effort créatif qui nous constitue ?

→ Les notions La liberté, la morale, le bonheur, le travail

→ Les auteurs Épicure, Platon, Descartes, Schopenhauer. Rousseau

Qu’est-ce que le désir ?

Le désir est l’expression d’un manque

▬ CE QUE RECHERCHE LE DESIR, C’EST LE PLAISIR. Le manque à lui seul ne suffit pas pour qu’il y ait désir. Ce manque doit être ressenti sous forme de souffrance. En effet, « Quand on ne croit pas manquer d’une chose, on ne la désire pas. » dit Platon, dans Le Banquet. Le désir cherche alors à mettre fin au sentiment de frustration. Désirer, c’est chercher à posséder un objet représenté comme source de plaisir.

▬ Le bonheur est spontanément associé à la satisfaction de tous nos désirs et à la suppression de tous les manques (→ le bonheur). En amour, si le désir est réciproque, un sentiment de plénitude d’être apparaît. En « trouvant leur moitié », les amants ont l’impression que tous leurs manques ont disparu. L’amour fusionnel serait l’idéal amoureux. C’est ce que le mythe des androgynes dit dans Le Banquet de Platon : « l’amour […] s’efforce de fondre deux êtres en un seul ». Dans le désir, on cherche à se compléter, comme si l’on ne se suffisait pas à soi-même.

Le désir se distingue du besoin

▬ LE DESIR EST LIE AU SUPERFLU ET A L’INFINI. Il dépasse la nécessité vitale du besoin. Le besoin est une tendance exigeant d’être satisfaite. Peu importe le moyen : avec le besoin, il n’est pas question de faire le difficile. Le premier objet venu soulage du manque.

Le désir, lui, investit un objet en particulier, choisi entre plusieurs objets possibles. Alors que le besoin a une source purement corporelle, le désir a une dimension spirituelle : ce sont nos représentations qui donnent de la valeur à un objet.

▬ Si se nourrir est nécessaire à la survie, manger de la viande ne l’est pas (c’est le désir qui exprime une préférence). Le besoin est facile à satisfaire et limité. Au contraire, le désir est attiré par le superflu. Le désir de manger peut ne pas prendre fin même lorsque la faim est apaisée. Et, sitôt assouvi, le désir se trouve un nouvel objet. Il tend vers l’infini. Nous courrons alors le risque d’être des « éternels insatisfaits ».

Le désir devenu passion s’oppose à la liberté

▬ LA PASSION EST LA MANIFESTATION PAROXYSTIQUE DU DESIR. La passion unifie le désir en se recentrant

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