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Commentaire Charles d'Orléans

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Par   •  4 Avril 2016  •  Commentaire de texte  •  1 628 Mots (7 Pages)  •  9 176 Vues

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Commentaire Comparé

Charles D'Orléans

        Charles D'Orléans est un prince connu essentiellement pour ses œuvres poétiques écrite lors d'une longue captivité en Angleterre où il est fait prisonnier de Guerre. Ces 25 années d'emprisonnement constituent la plus douloureuse période de sa vie d'après lui, car il fut en proie à l'amertume de la puissance et le manque de sa patrie.Pour tromper l'ennui, il commencera à écrire de la poésie à plein temps. Ainsi, la poésie a été une forme de soutien moral et c'est même un moyen d'évasion mentale pour notre poète. Les deux poèmes que nous allons étudier font parti du recueil de poème intitulé Dans la forêt de longue attente, nous comparerons la ballade 43 avec le rondeau 311 qui traitent tout deux d'un thème commun qui est la Pensée. Il paraît donc assez intéressant d'observer ce qui fait que l'on peut rapprocher ces deux poèmes. Pour cela, nous parlerons dans un premier temps des figures allégoriques récurrentes que l'on retrouvent dans nos deux textes et nous verrons par la suite que l'on retrouve la présence d'un « je » lyrique dans chaque poèmes mais d'une manière différente.

        Tout d'abord, il faut savoir que l'auteur utilise un motif récurrent de l'époque qui est l'emploi de figures allégoriques pour faire passer son message. En effet, dans la langue médiévale, on

emploie facilement des noms abstraits sans déterminants et avec une majuscule comme par exemple Amour, Raison... et cela les prédispose à fonctionner comme des noms propres, c'est un processus de personnification de vocables qui deviendront des personnages à part entière sous la plume de l'auteur.  Comme souvent, la ballade est narrative, elle raconte une histoire, ici la ballade 43 raconte, de manière assez imagée, l'exil et la souffrance du cœur de l'auteur en utilisant donc des figures allégoriques. En effet nous avons la présence de « Pensee » (v.2), « Fortune » (v.3), « Tristesse » (v.6), Lyesse (v.7), « Merencolie » (v.9), « Destresse » (v.17), « Plaisir » (v.30) et « Desconfort » (v.32). On retrouve également des images allégoriques dans le Rondeau 311 avec « Joye » et « Pensee » présentent à plusieurs reprises dans le poème. Pour aller plus loin dans l'analyse de ces poèmes, nous devons parler de leurs sens donc pour ce qui de la ballade, Charles d'Orléans développe l'idée que son cœur est prisonnier de Fortune. On peut y voir ici une allusion possible à son exil en Angleterre. L'idée de solitude est énoncée avec le terme « hermite » (v.1). De plus, on comprend que le cœur est emplit de tristesse du fait de sa solitude et de son enfermement, « Merencolie » est un des motifs les plus récurrent de l'oeuvre et est très fort, de plus il a une place privilégié du fait du marquage sonore induit par la rime. Dans chacun de ces deux poèmes nous retrouvons la présence d'un habitat, dans la ballade cet habitat est « l'ermitage » et dans le rondeau c'est « l'ostellerie » ces termes sont tout deux placés au même vers dans chaque poèmes, c'est à dire au vers 2. De plus, « logier » au vers 10 de la Ballade rappelle « logeis » du premier vers du rondeau. Dans la ballade, on comprend que le cœur est banni de son ancien habitat qui était « Lyesse » et cela nous renvoie une nouvelle fois à son enfermement, le vers 8 traduit bien cela, on pourrait dire que il n'est plus en France et il ne peut aller nulle part sauf « au boye de Merencolie », ceci est une image pour dire que le cœur est emplie de tristesse et ne peut rien faire, il n'a plus de raisons de jouir de bonheur. Il est banni à cause de Fortune (la personnification allégorique de la puissance du destin) qui s'est abattue sur lui. Fortune, qui est également présente dans le rondeau à travers la notion de destin « destinee » (v.11). Le rondeau explique qu'au lieux d'habiter chez Joie , l'auteur doit vivre chez Pensée à cause des officiers chargés du logement des princes (au XV ème siècle), on sait qu'il ne l'a pas décidé lui-même puisque l'on a le verbe « ordonnee » (v.3). A la fin du Moyen-Age c'est la mauvaise fortune qui prévaut et les hommes la craigne, ils ont peur qu'elle s'abatte sur eux, ainsi, Destresse nous renvoie à cela puisqu'elle peut créer un sentiment de crainte. D'ailleurs, il ironise à ce sujet puisqu'il dit qu'elle « lui tient compaignie » ce qui signifie que sa peur ne le quitte pas, il ne parvient pas à se débarrasser de cette crainte. L'auteur va même jusqu'à utiliser une litote pour exprimer le fait que le cœur ne peut échapper à son « ennuy » (v.21), ce qui constitue entre autres, l'esthétique du poème. En opposition à cela, dans le rondeau, l'auteur nous fait comprendre qu'il ne craint plus Fortune (v.10 et 11). Fortune est représentée ici de manière négative, tout comme dans la ballade et l'expression « la tresdepite » (v.3) marque bien le fait que nous parlons de la mauvaise fortune. Celle-ci est donc bien responsable du bannissement du cœur dans la ballade.

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