Lecture analytique : Molière, Le Misanthrope (1667), Acte II, scène 1

Lecture analytique n°2 :

Molière, Le Misanthrope (1667), Acte II, scène 1

Introduction :

L’extrait que je vais vous présenter, est tiré d’une pièce de théâtre, c’est une comédie en 5 actes écrites par Molière et publiée en 1667. Écrite en vers comme une tragédie, cette pièce s’écarte du comique farcesque et tend, à faire rires d’honnêtes gens.

L’oeuvre et son contexte :

Afin de recontextualiser l’oeuvre, on peut évoquer :

Succès de L’école des Femmes de 1662, ainsi que le scandale de Tartuffe datant de 1664

à la sortie : guerre de religion → tension subsistent

Enfin comédie jusqu’au 17ème siècle : considéré comme genre mineur

L’arrivée de cette nouvelle comédie : mitigée

L’histoire se déroule : aristocratie parisienne

Tend à peindre de manière naturelle + vraisemblable :

Moeurs + situations quotidiennes de l’hypocrisie mondaine

Si on s’intéresse au titre : le misanthrope ou l’atrabilaire amoureux

Titre :

Qqn qui hait les hommes : plutôt en marge société

Atrabilaire renvoie : Hippocrate + sa théorie des 4 humeurs :

Caractères s'expliquerait par équilibre / déséquilibre des 4 humeurs :

le sang : venant du cœur (caractère jovial, chaleureux)

la pituite ou flegme : rattachée au cerveau (caractère flegmatique)

la bile jaune : venant du foie (caractère colérique)

l'atrabile ou bile noire : venant de la rate (caractère mélancolique, anxieux).

Ici : Alceste = victime d’une surabondance de bile noire

→ conduit à l’excès dans toutes ses émotions ( passe dépressif à colère)

Je vous parle d’Alceste mais je n’ai pas encore présenté l’extrait : alors

Situation de l’extrait : Acte II, scène 1

Acte I :

Apprend caractère Alceste + son dilemme

Aime Célimène : qui évolue dans grande société

Mais ne supporte pas l'hypocrisie de l’aristocratie

Acte II : Première apparition de Célimène

Juste avant d’annoncer PB + Plan je vais vous lire cet extrait :

lecture

Ce passage nous permet de soulever la problématique suivante :

La jalousie, est-elle un dérèglement du rapport amoureux ?

Afin d’y répondre suivre plan suivant :

1èrement nous allons voir en quoi la colère d’A illustre ce dérèglement de l’amour

Puis dans un 2nd temps quel est le rôle de la crainte de l’abandon dans cet extrait, si cela ne serait pas l’expression de la jalousie

Développement :

La colère d’Alceste :

Alceste, un atrabilaire amoureux :

on peut qualifier A d’ atrabilaire amoureux

Au vers 449 “Contre elles, dans mon cœur, trop de bile s'assemble,”

L’adverbe trop : hémistiche + placé avant le gp syntaxique sujet/verbe :

Mets en avant souffrances corporelles d’A

Insatisfaction dont il fait part à C = cause de ses douleurs : localisées ds son coeur

Organe symbolique, mis en valeur par allitération en “c” : intensifie la source de son mal d’amour

Les souffrances semblent difficilement supportables

Vers 489 : “Qu'injustement, de lui, vous prenez de l'ombrage!”

Métaphore souligne comment A = en proie anxiété

Misanthrope = perso sombre, seul, renfrogné

Contrairement à C : évolu ds haute société avec élégance (acquisition° codes mondains)

Enfin assonance en “i”

Vers 448 “vos façons d'agir”

V. 449 “ bile”

V. 450 “rompions”

V. 451 “oui”

V. 452 “indubitablement”

forme d’insistance + plainte

Si on doit faire un bilan du portrait d’Alceste dans cet extrait, il semble être en proie à la mélancolie, atrabile, bile noire. A est mécontent et il le fait savoir à C par différents procédés. Il se plaint de maux d’amours violents, il semble victime de la société, tel un misanthrope contrairement à C. On constate un déséquilibre dans ce couple, qui, s'avère être de la jalousie.

Avant de parler plus en profondeur de cette jalousie, je vais poursuivre sur l’exaltation de cette colère :

Un discours emporté : quand Alceste menace Célimène

En effet bien qu’il se donne un rôle de victime, il joue également l’agresseur :

A apostrophe C : quest° rhétorique

V.447 “Madame, voulez-vous que je vous parle net ?”

Répétition sonorité “vous” = figure d’instance : valorise “net” (que l’on comprend comme) : franchement, avec véhémence, sans hypocrisie

V.448 “De vos façons d’agir…”

Métonymie : il faut entendre “de vous” = accusation

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