Le théâtre de Pierre Corneille
Étude de cas : Le théâtre de Pierre Corneille. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Louise Collet • 5 Février 2017 • Étude de cas • 4 201 Mots (17 Pages) • 1 071 Vues
Le théâtre au XVIIe siècle
A la fin du 16e siècle, le genre de la tragédie a été exploré par certains écrivains et a progressivement remplacé les Mystères du Moyen Age, représentations théâtrales vivaces mais qui relevaient du théâtre religieux. Représentations de ces premières tragédies n’étaient pas très populaires. Va s’élaborer une dramaturgie nouvelle, triomphe avec Corneille. Période extrêmement féconde.
Théâtre baroque dans la première moitié du 17e : A. HARDY contribue à la définition et triomphe du genre de la tragi-comédie : tragédie dont le dénouement est heureux, exubérance, outrance, complexe, démesure. Les Coriolan, emprunte a la l’histoire ancienne.
J. MAIRET, privilégie le genre de la pastoral : spectacles pouvant s’agrémenter de balais ou de chants, décor chimériques, bergers, nymphes… Tragédie également, auteur important dans son évolution. Sophonisbe. Chef de fil de la nouvelle génération de dramaturges.
J. ROTROU, Antigone.
Le théâtre de Pierre Corneille
1606-1694 : incarne l’évolution littéraire et dramatique, longévité et production abondante. Va travailler la scène 45 ans. Première scène en Mélitte en 1629, quitte la scène avec Suréna en 1694. A composé 33 pièces. A expérimenté différents genres, s’est d’abord fait connaître en tant qu’auteur de comédies, jusqu'à 1644 il écrit 8 comédies. Le Cid conçu d’abord comme une tragi comédie puis remanié. Dénouement heureux des tragédies de Corneille.
Sujets tirés de l’histoire romaine : Horace, Cinna. Polyeucte, thème chrétien.
Œuvres d’inspiration baroque, évoluent vers le classicisme. Deux tendances présentes au sein d’une même ouvre chez Corneille : Le Cid. Tantôt a imposé un gout nouveau, tantôt a suivi : souvent figure de précurseur. Non seulement il a composé des œuvres très variées mais il a pris soin de les éditer, et de s’en expliquer dans Discours et examens en 1660.
Auteur de génie et penseur du théâtre, projet esthétique. Divergences avec l’Abbé d’Aubignac, qui a contribué à la définition des règles classiques.
Bien souvent on considère que corneille, contrairement à Racine, n’est pas un auteur classique : n’écrit pas conformément aux fameuses règles qui voient le jour au 17e siècle. Par exemple, on peut affirmer que Corneille privilégie le vrai à la vraisemblance : la vérité historique qui peut parfois paraître invraisemblable (Horace). Le Corneille baroque des débuts a continué a prévaloir alors que même que s’installer le gout classique concernant la bienséance, qui n’est pas respecté par Corneille : meurtre sur scène dans Horace. Difficulté à se plier aux règles de son époque.
Succès du Cid en 1637, rencontre entre l’auteur et son public, attaqué au sujet de la pureté de sa pièce par le public de docte. En phase avec le public populaire, adaptation au gout de son époque. Il a contribué a l’instauration d’un certain nombre de règles (jugées nécessaires a la réussite d’une œuvre théâtrale, pas arbitraires mais réflexion sur les textes, spectacles et leur réception). Conception d’une dramaturgie réfléchie. Image de Corneille parfois erronée. Rivalité entre Corneille et Racine : Corneille était un géant à son époque, alors que Racine lorsqu’il se fait connaître, ne peut pas ne pas écrire en ne tenant pas compte de ce que Corneille écrivait jusqu’alors. Emporte l’adhésion à partir de Bérénice. Madame de Sévigné préfère Corneille. Son œuvre a souffert des interprétations qui en ont été faite au 19e siècle et de l’enseignement dont elle fut l’objet. Au 20e siècle on a redécouvert cette œuvre et sa richesse.
Corneille né à Rouen, et continue d’y vivre toute sa vie : foyer théâtral actif, ouvert aux influences de la littérature espagnol : La Comédie espagnole de Tirso de Molina, Vega, Calderon, La vie est un songe.
Bourgeois né d’une famille de magistrats, formation jésuite d’avocat : place de la rhétorique, son gout pour les beaux discours, la pompe, l’art de la déclamation et de l’argumentation.
On pense souvent que la prédilection de l’héroïsme (honneur, vertu, gloire) est au détriment de l’amour. Place essentielle de l’amour, mais se conception ne correspond pas à nos représentations les plus fréquentes de l’expérience amoureuse. On pense souvent que chez Corneille, l’amour est une faiblesse qu’il faudrait dépasser, alors que l’amour bien souvent exalte les personnages, est au service de l’héroïsme et n’est pas aliénant et s’inscrit dans la vision optimiste de Corneille. Personnages très jeunes qui se déterminent et s’affirment au cours de l’action.
Son frère, Thomas Corneille est l’auteur du plus grand succès du 17e siècle, Timocrate.
L’Illusion Comique, 1636
6e comédie de Corneille, 8e pièce. Longtemps considérée inferieure aux grandes pièces (tragédies) de Corneille. Pièce originale, inclassable. On pourrait l’associer a la comédie car dès le début on est prévenu que l’action aura une fin heureuse. Personnages typiques du genre de la comédie par leur rapport les uns aux autres : rapport père-fils entre Pridamant qui s’inquiète au sujet de son fils Clindor dont il n’a plus de nouvelle depuis qu’il a quitté la maison familiale. Intrigue amoureuse : Clindor est un séducteur, fait la cour a la servante Lise. Personnage de Matamore, issu de la farce : assume en grande partie la dimension comique de la pièce. Univers pastoral.
Epitre dédicatoire et examen. Présente sa pièce comme un « monstre étrange », pièce « capricieuse », « galanterie extravagante ». 1er acte une sorte de prologue, actes 2, 3 et 4 relèvent d’une comédie, et le 5e tragédie. « Tout cela cousu ensemble forme une comédie ».
Caractère baroque, il n’est pas question de se préoccuper de l’unité de ton, d’unité d’action (on suit le parcourt de Clindor dans plusieurs lieux et sur plus de deux ans). Goût pour la variété, la surprise, la féérie (insistance sur le visuel du magicien Alcandre).
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