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Le réalisme

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Par   •  15 Janvier 2022  •  Cours  •  606 Mots (3 Pages)  •  292 Vues

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Un mouvement littéraire et culturel européen: Le réalisme

Un mot de ralliement

    Le concept de réalisme donne une « étiquette » commode à un courant d'inspiration et à des manières d'écrire diffus dans la sensibilité, l'idéologie et les pratiques littéraires des années 1850-1870. « Coincé » entre les deux autres concepts « vagues » de romantisme et de symbolisme, il fut en somme un mot de ralliement dans lequel crurent se reconnaître tous ceux qui, à l'ombre des grands maîtres (Balzac, Stendhal puis Flaubert), conçurent l'oeuvre littéraire ou plus généralement l'oeuvre d'art dans un rapport nouveau avec le réel, qu'il fût naturel, historique ou social.

Le réalisme militant

    En fait, l'adjectif réaliste s'est d'abord trouvé appliqué précisément par ses adversaires aux tableaux de Gustave Courbet (1819-1877), dont L'Enterrement à Ornans (exposé au Salon de 1851) fit scandale. Autour du peintre agitateur, le mouvement fit alors boule de neige, relayé sur le plan théorique par des écrivains eux-mêmes amateurs ou critiques d'art. (...)

      Mais dans cette sorte de militantisme réaliste, le premier rôle revint à Jules Champfleury (1821-1869). Défenseur et même « porte-plume » de Courbet et de Daumier, ce romancier et critique d'art avisé s'efforça, à partir de 1857, de doter le mouvement d'un corps de doctrine et d'une dimension internationale , « en annexant » des personnalités aussi diverses que Dickens, Gogol ou Tourgueniev. Dans ses écrits, s'expriment nettement l'ambition d'une mimesis (ou reproduction) attentive, exhaustive et toutefois « personnalisée » des choses (en latin res), du monde et de l'histoire.

Le credo réaliste

   De Balzac à Flaubert, l'émergence du réalisme, en tant que volonté de représenter, dans un texte littéraire, la réalité humaine, sociale ou « naturelle , se fait par adhésion à quelques principes que l'on peut qualifier « d'oecuméniques » en dépit des génies particuliers ou des convictions individuelles de chaque écrivain:

1. Il faut préférer le réel au romanesque.

2. Tout en laissant place à l'imagination et à l'investissement affectif personnel, le romancier réaliste professe l'objectivité.

3. La condition première de cette objectivité sera le recours à une documentation (références livresques, notes, enquêtes, ...), qui servira en quelque sorte de caution ou de garant de l'oeuvre.

4. La fidélité aux exigences d'objectivité et de rigueur impose la science comme une sorte de modèle d'approche et de démarche.

5. Il ne saurait y avoir de réalisme romanesque sans écriture réaliste. Au-delà du simple souci de la « science des détails », comme le disait George Sand, c'est d'une attention constante à la forme  (questions du point de vue ou de la description) que devra faire preuve l'écrivain.

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