Fiche Vincent Molinier, Les Faux monnayeurs
Fiche de lecture : Fiche Vincent Molinier, Les Faux monnayeurs. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Amandinedu38 • 25 Avril 2018 • Fiche de lecture • 856 Mots (4 Pages) • 1 053 Vues
Exposé littérature :
Vincent dans les faux monnayeurs
- Vincent et les femmes : Lady Griffith
Il est difficile de parler de Vincent sans parler du personnage de Lady Griffith car leur relation occupe une place clé dans les Faux Monnayeurs. D'un point de vue onomastique, Lilian Griffith est un anagramme (Lilith Griffant), première femme d'Adam avant Ève dans la tradition juive et qui symbolise un danger pour les enfants et les femmes enceintes. Le personnage apparaît pour la première fois au 5e chapitre de la première partie, lorsque avec Robert de Passavant, elle attends son jeune amant Vincent Molinier. À sa façon de s'exprimer, on comprends rapidement qu'il s'agit d'une mondaine aguerrie de part ses manières raffinées (« elle lui caressa le visage avec les plumes de son éventail fermé » p.59), mais également une adepte d'un franc parler assez inédit lorsqu'elle se moque ouvertement de la perte de cheveux de Robert de Passavant par exemple. C'est une femme paradoxale à travers l'écart qu'il y'a entre son statut social et sa manière d'accéder au luxe en se prostituant (Passavant, pas d'affecte, relation intéressée). Quoiqu'il en soit, Lilian est assez complexe et paradoxale et Gide construit un personnage vicieux et manipulateur qui accompagne Vincent dans sa déroute : « le caractère de Lady Griffith est et doit rester comme hors du livre. Elle n'a pas d'existence morale » , c'est l'un des principaux faux monnayeurs au sens moral du récit.
Un personnage fondamentalement sombre mais non sans qualités :
Lady Griffith est une femme forte, toujours entourée d'hommes dans le roman, et qui use de ses charmes en permanence pour obtenir ce qu'elle désire. Si l'on retrouve dans ce personnage une certaine rudesse de caractère dans sa façon d'être autoritaire, on y découvre à travers sa relation avec Vincent une forme d'aisance sociale qui lui permet d'être une confidente hors pairs. C'est le cas lorsqu'elle partage avec lui l'épisode du naufrage de la bourgogne, épisode d'individualisme brut où elle l'incite à se méfier des autres et lui rappelant qu'il ne peut compter que sur lui même.
Si Gide préfigure la nature conflictuelle de leur relation (« ces deux amants sont faits pour se haïr » p.83 JFM), Gide insiste sur la confiance vouée par Vincent à son amante en qui il trouve une certaine fraîcheur (p.158 : près de Lilian, également, il se sentait dépaysé » FM). De plus, si Lilian avoue avoir été profondément jalouse de Laura, c'est pourtant elle qui veut rendre l'argent à Laura ce que Vincent ne réussira pas à accomplir finalement, il y'a donc malgré tout du bon elle.
Seulement, son côté sombre l'emporte nettement car sa relation avec Vincent est assez malsaine finalement. Il y'a une relation de dominant et de dominé, Vincent est manipulé par Griffith comme un outil de divertissement et c'est grâce à sa position de séductrice qu'elle attire Vincent vers le mal. C'est d'ailleurs de cette façon qu'elle influence et pousse Vincent vers le luxe et surtout l'addiction au jeu. Vincent a du mal à décider, et Griffith tient une proie facile. La relation de dominant/dominé se retourne d'ailleurs contre elle lorsque Vincent lors de son voyage en Afrique décide de faire preuve de cet individualisme si bien enseignée en l'assassinant. Les deux amants entretiennent une relation conflictuelle qui mène Vincent au péché et à la folie, tandis que Lilian meurt noyée, une mort d'ailleurs assez symbolique et lourde de sens (// descente dans les abysses, speech de Vincent sur les créatures des fonds marins)
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