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"Courage" de Paul Éluard - commentaire composé

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Par   •  13 Janvier 2020  •  Cours  •  2 254 Mots (10 Pages)  •  4 874 Vues

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Courage

de Paul Éluard

Commentaire composé

 

        Paul Éluard, poète et Résistant, publie clandestinement « Courage », extrait du recueil « Au rendez-vous allemand », en 1943, sous l’Occupation allemande. Lors de cette époque trouble pour la France, Paul Éluard estime qu’il est de son devoir de mettre son talent de poète au service de la lutte contre le nazisme : ainsi, ses vers deviennent des armes. Dans ce poème aux envolées de plaidoyer patriotique, il exhorte le peuple français à garder espoir.

Après avoir décrit, dans les premiers vers, l’oppression dont Paris est victime, Paul Éluard fait, dans un deuxième temps, l’éloge de Paris, puis, à la fin, il adresse le peuple un message d’espoir et un appel à la résistance.

En quoi ce poème de Paul Éluard appelle-t-il à la résistance?

        

L’évocation fidèle de Paris sous l’Occupation est mise en évidence à travers l’insistance du poète sur la misère et le dénouement que subissent les Français, menant, tout naturellement, aux inégalités et à l’injustice.

Ne se contentent pas d’un simple constat, Paul Éluard fait l’apologie de Paris, cette ville qu’il admire tant, en usant de la personnification de la ville, mais aussi du jeux de contrastes.

Poète engage, s’il en est, Éluard lance un appel directement aux Français, en leur adressant un message d’espoir et en les incitant à la Résistance.  

        

        

        Dans la première partie du poème « Courage », le poète constate la misère subie par les français. Ce dénuement est souligné à travers un riche champ lexical de la pauvreté : « froid », « faim », « ne mange plus », « dans la rue », « vieux vêtements de vieille », « dort tout debout sans air » (v. 1 à 4), « pauvres » (v. 5), « travailleurs affamés » (v. 10), « nudité », « pâleur », « maigreur » (v. 13-14).

L’emploi du présent d’énonciation indique que la situation constatée est actuelle, rendant le poème saisissant, réel et concret : « Paris a froid Paris a faim », « Paris ne mange plus », « Paris dort tout debout » (v. 1 à 4).

Les allitérations en « f », en « v », en « d » et en « p » traduisent bien l’ambiance morose qui règne sur Paris. On croit en effet entendre les cris de désespoir du peuple affamé: « Paris a froid Paris a faim » (v. 1), « Paris a mis de vieux vêtements de vieille », « Paris dort tout debout sans air dans le métro » (v. 3-4), « Plus de malheur encore est imposé aux pauvres » (v. 5).

Le poète utilise aussi la personnification et prête à la ville des attributs humains comme ceux de porter de vêtements ou de dormir : « Paris a mis de vieux vêtements de vieille », « Paris dort tout debout » (v. 3-4), « Paris malheureux » (v. 7). Ainsi, il donne de la force à son évocation. Paris est le symbole même de la France qui souffre.

        Le poète évoque l’inégalité entre les Parisiens et les soldats nazis et souligne les injustices engendrées par l’Occupation : « Tu ne supportes pas l’injustice », « Pour toi c’est le seul désordre » (v. 19-20). Le poète insiste également sur la souffrance dont le peuple est victime : « Plus de malheur encore est imposé aux pauvres » (v. 5). L’hyperbole est utilisée ici pour souligner une discrimination encore plus grande vis-à-vis des plus pauvres, qui, impuissants, subissent la misère.

Les inégalités, l’injustice et le désordre transparaissent à travers le rythme irrégulier et la syntaxe chaotique du poème. En effet, les vers ont tous des longueurs différentes : Octosyllabes (vers 1, 6, 10, 11, 13-14, 20-21, etc.), Alexandrins (v. 2, 3, 4, 5, 15, 17, 31), Vers hexasyllabiques (v. 7, 8, 16, 18, 23, 25), Tétrasyllabes (v. 37, 39) et d’autres longueurs de vers.

        Si, dans un premier temps, le poète pointe la pauvreté et l’injustice à Paris sous l’occupation allemande, il n’en fait pas moins un éloge de la ville et de son peuple auquel il se sent très attaché. Paul Éluard cherche ainsi des raisons d’espérer, car il sait que derrière les malheurs, Paris existe toujours et il ne suffit que d’un petit quelque chose pour qu’il revive.

        Du début à la fin du poème, Paris est mis en lumière de différentes manières. Le procédé le plus employé, la personnification, est une technique qui renforce sans doute l’évocation, mais démontre surtout l’attachement que le poète a pour la ville : « Tu es vivant d’une vie sans égale » (v. 12), « Tout ce qui est humain se révèle en tes yeux » (v. 15). Bien sûr, Paris désigne, par métonymie, les Parisiens et plus largement, le peuple français. Cette personnification de Paris est renforcée par les comparaisons : « Fine comme une aiguille forte comme une épée » (v. 17), « Paris tremblant comme une étoile » (v. 22). La ville est ainsi ressuscitée grâce à la verve poétique.

On sent à travers ce poème une très forte implication du poète, un certain lyrisme avec la volonté de faire passer des sentiments, mais également une admiration pour une ville qui malgré l’accablement, n’a rien perdu de son pouvoir de fascination : « Tu es vivant d’une vie sans égale » (v.12 ) avec une allitération en V et deux mots de même famille et « Tout ce qui est humain se révèle en tes yeux » (v.15 ).

        Malgré la façon positive utilisée pour décrire Paris : « C’est la beauté c’est la bonté » (v. 9), « ma belle ville » (v. 16), l’éloge est cependant contrasté. En effet, de nombreuses antithèses sont employées pour dépeindre la ville et frapper l'esprit du lecteur: « froid » (v. 1) et « c’est le feu » (v. 8); « sans air » (v. 4) et « C’est l’air pur » (v. 8); « Et la sagesse et la folie » (v. 6), « Fine comme une aiguille forte comme une épée », « Ingénue et savante » (v. 17-18). Ces associations ne dévalorisent pourtant pas Paris, bien au contraire. En montrant ces contrastes, le poète veut signifier que la ville reste belle et forte malgré la misère qu’elle subit, et garder ainsi allumée la flamme de l’espoir.  

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