Commentaire de la scène 4 de Huis clos
Commentaire de texte : Commentaire de la scène 4 de Huis clos. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mathilde Chapeau • 22 Juin 2017 • Commentaire de texte • 1 364 Mots (6 Pages) • 3 022 Vues
I. Le portrait d'une sainte et d'un héros
A. Une scène de procès
• Inès = le procureur qui veut établir la vérité + pose questions : « pourquoi », « qu'avez-vous », « Pour qui », ne tourne pas autour du pot, pose une question directe sur les actions d'Estelle : « qu'avez-vous fait ? » = comme une accusation. Porte sur l'acte (« fait »), idem Garcin (« vivre selon ses principes »)
• + CL procès, faute, jugement : « faute » X nbses fois, « reprocher », « payer », « bourreau »
• Estelle et Garcin = les accusés, répondent aux questions + nient les faits + cherchent à se disculper (question oratoire pour se disculper : ). Prétendent ne pas connaître les raisons de leur condamnation
• Puis Estelle contre-attaque : « erreur » + mépris pour « subalternes », « employés sans instruction » : répétition de « erreur » (3x) + « se tromper » + « faute » et recommande cette hypothèse d'erreur aux autres, ce qui les enfermerait dans dans un déni commun (on est plus forts à plusieurs).
B. Portrait de la sainte et du héros
• Estelle raconte son histoire : registre pathétique + dévouement => se donne le beau rôle (ce qu'Inès qualifiera de « petite sainte »)
• Mais elle se sent en faute : « je n'ai rien à cacher » l.37 + « qu'auriez-vous fait à ma place ? » l.41 + « est-ce qu'il ne vaut pas mieux croire que nous sommes là par erreur ? »
• Quant à Garcin : registre épique + courage => se donne le beau rôle aussi (ce qu'Inès qualifiera de « héros »)
Garcin = faux dupe (juge) d'Estelle tout comme Estelle fausse dupe (juge) de Garcin : ils agissent exactement de la même manière : disculpent l'autre pour se disculper par la même occasion. D'ailleurs, ils se reconnaissent et sentent qu'ils peuvent se fier l'un à l'autre. C'est à Garcin et non pas à Inès qu'Estelle demande de nier la faute (« A Garcin » l.50), idem, c'est à Estelle et non à Inès que Garcin de mande de nier sa faute (« et vous » l.53): ils sont lâches (n'assument pas les conséquences de leurs actes)
• E :« croyez-vous que ce soit une faute ? » → G : « certainement non »
• G : « où est la faute ? » → E : « Il n'y a pas de faute »
Mais les failles du discours d'Estelle : « je n'ai rien à cacher » qui est une antiphrase.
Et celles du discours de Garcin : la répétition de « Où est la faute ? » + il fait mine de frapper Inès alors qu'il se prétend pacifiste !
C. Un juge qui n'est pas dupe
Inès sait qu'il s'agit d'une comédie : « comédie » + « ironiquement » + « ne souriez pas » + « je vois » + « c'est tout ce que vous avez à nous dire ? » =>
Elle est lucide : elle parle et jette des mots sans équivoque possible : « assassins », « enfer », « damnés » + les répète avec violence (exclamations l.84). Elle avoue par la même occasion qu'elle, elle est un assassin : « entre nous … entre Assassins ». Elle est la plus honnête de tous.
Elle comprend qu'il y a une logique bien établie à deviner : « nous sommes en enfer », « il n'y a jamais d'erreur » « on ne damne jamais les gens pour rien ». Répétition de « jamais » => insistance sur l'impossibilité de l'erreur => réfute la seule défense d'Estelle.
+ « ma petite » = méprisant, lui montre qu'elle la domine (elle est toujours dans le rôle du procureur)
+ martèle la vérité sur le lieu et son corolaire incontournable : « damnés »
+ ironise sur les paroles d'Estelle et de Garcin : « petite sainte » et « héros sans reproche » => montre qu'elle, elle n'est pas dupe.
Inès met en balance la vie avec « plaisir », « amusait beaucoup » et la mort : « souffert », « mort », « payer », tout en s'incluant dans l'utilisation du « nous », qui inclut aussi Garcin et Estelle.
II. Procès qui révèle les règles de l'enfer
A.
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