Étude d'un poème de Joachim du Bellay
Thèse : Étude d'un poème de Joachim du Bellay. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar VernisRoug • 23 Juin 2013 • Thèse • 727 Mots (3 Pages) • 876 Vues
V3 : Le locuteur, qui est ici le poète, avec la comparaison « comme un agneau » est comparé à un agneau, symbolique judéo-chrétienne : l’agneau est l’animal sacrifié, une victime inoffensive et appréciée des dieux. Le locuteur suggère donc son innocence, sa fragilité.
V2 : On observe une relation filiale entre la France, la mère nourricière et le poète qui la tutoie. Il met en exergue un lien unique et fusionnel entre la France personnifiée et son « enfant ».
V1 : Ce vers souligne le lien phonétique entre certains termes par jeu d’assonances en [a] et d’allitérations en [r]. On peut trouver un rapprochement phonétique entre « arts » et « armes » : c’est donc une paronomase. Par cet élan patriotique, le poète fait une attaque directe à l’Italie dans laquelle il séjourne, que l’on considère traditionnellement comme la mère des arts et des armes. Ce vers peut donc avoir une dimension polémique, sous l’apparence très solennelle, presque emphatique et pompeuse (impression notamment donnée par l’apostrophe « France »). Selon le poète, alors qu’il est en Italie, c’est à la France que reviennent finalement plus ces qualités.
V5 et 6 : La phrase interrogative est une question rhétorique adressée à la France. Le registre et la tonalité pathétique sont mises en évidence par l’apostrophe « Ô cruelle ». Le « Ô » invocateur est un appel à l’aide.
V12 : « Tes » est un pronom possessif permettant au poète de renouer le « dialogue » avec la France peu présent dans le tercet précédent. Les autres français ne manquent de rien et sont dans une position confortable contrairement à lui et on peut en déduire qu’il s’agit d’une forme de jalousie de la part de l’auteur.
V13 : Le poète a placé dans ce vers une accumulation de termes négatifs qui renvoient à certains vers précédents : le nom « loup » a déjà été cité au vers 9 et « vent » et « froidure » renvoient au champ lexical du froid du vers 10 (« l’hiver », « froide haleine »), insistant sur ces côtés péjoratifs de l’Italie et créant une continuité dans les idées évoquées par Du Bellay.
Comment l’exil est-il vécu par le poète ?
V7 et 8 : Pour Du Bellay, l’exil est synonyme de souffrance. Le poète se livre à un appel au secours, un cri du cœur. Le rythme lancinant et les répétitions de l’apostrophe « France » font que le pays natal du poète devient le thème obsédant, le leitmotiv du sonnet. Cela donne l’impression d’une prière scandée, faisant apparaître le registre élégiaque. Au V8 l’« Echo » est personnifié, en référence à la mythologie Grecque : il s’agissait de la nymphe amoureuse de Narcisse qui fut condamnée à toujours appeler son amoureux sans jamais obtenir de réponse. Le fait que des références mythologiques nourrissent la parole poétique est un topos de la poésie humaniste.
V9 : La métaphore « Loups cruels » désigne de manière péjorative les habitants de Rome, les italiens. L’adjectif dépréciatif et hyperbolique « cruel » insiste sur l’opposition entre l’innocence du poète, victime de la méchanceté, et l’hypocrisie des courtisans qu’il côtoie. L’opposition entre le pluriel de « loups », et le singulier « je » souligne le danger que cours le poète, seul contre tous. Le poète transforme sa douleur
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