Voyage Musical De Charles Burney
Note de Recherches : Voyage Musical De Charles Burney. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Jonini • 2 Avril 2014 • 2 618 Mots (11 Pages) • 1 319 Vues
Le Texte que nous allons présenter est un extrait de l'ouvrage Voyage musical dans l’Europe des Lumières, écrit par Charles Burney, , traduit par Michel Noiray, à Paris aux éditions Flammarion en 1992. directeur de recherche à l'Institut de recherche sur le patrimoine musical en France, il est également professeur des universités de Paris IV-Sorbonne et de Tours. Il est spécialiste d'historiographie musicale relative au XVIIIe siècle. Son engouement pour Charles Burney n'est pas dû au hasard puisque ce dernier est un compositeur et musicologue qui, au travers de nombreux voyages, a rencontré de nombreux artistes européens du XVIIIe siècle. Charles Burney est né à Shrewsbury le 7 avril 1726, issu d'une famille modeste son don pour la musique lui permit de composer plusieurs opéras comiques dont la traduction et l'adaptation de l'opéra Le Devin du village de Jean-Jacques Rousseau en 1766 qu'il produit au théatre Drury Lane sous le titre de The Cunning Man. Passionné par tout ce qui touche à la musique il décide en 1770 de partir découvrir les grandes villes d'Europe et visiter les théâtres, les concerts, les églises. Il fît la rencontre de nombreux musiciens aussi bien professionnels qu'amateurs, il fréquenta notamment une grande partie de l'élite européenne. Son journal de voyage est une source riche d'informations, des chants grégoriens aux orgues de Paris, Burney épluche méthodiquement l'histoire musicale de l'Europe au XVIIIe siècle et nous dépeint les conditions du voyage dans le siècle des Lumières. Ainsi, nous pouvons donc nous demander, en quoi le récit de voyage de Charles Burney est révélateur des conditions de voyage de l'époque ? Pour répondre à cette question nous analyserons dans un premier temps, le voyage au XVIIIe siècle, un avantage synonyme d'enrichissement social. Dans un second temps nous étudierons l’enrichissement culturel par la visite des grandes villes d'Europe de l'époque à la découverte de nombreux savoirs. Pour finir nous nous baserons sur l'expérience de Charles Burney, un programme culturel planifié par un voyageur critique.
Le journal de voyage de Charles Burney est une immense source d'informations en ce qui concerne les conditions de voyage au XVIIIe siècle mais il nous renseigne également sur l'identité des voyageurs de l'époque. En effet ce périple n'est pas à la portée de tous, voyager coûte cher et nécessite une bonne organisation. Charles Burney en a d'ailleurs fait les frais « J'arrivai à Lille un jour après le départ de la diligence pour Paris; il n'y en avait pas d'autre avant le dimanche 10 » l-1 Si un voyageur manquait un départ il devait attendre le suivant or le nombre de départ des voitures à l'époque était faible, il y en avait parfois que 2 par semaine. Bien qu'au cours du siècle quelques progrès ont été réalisés notamment en ce qui concerne le développement des voies de communication et l'extension du réseau routier, le nombre de départs ne fût que de très peu augmenté, on note par exemple qu'en 1775 il n'existait que 2 diligences de Paris à Lyon et de Paris à Lille. Le voyage de Charles s'effectuant en 1770 nous pouvons imaginer la faible proportion des départs proposés par les compagnies de voitures à l'époque. L'auteur nous communique également le moyen de transport qu'il a utilisé pour effectuer son voyage « un jour après le départ de la diligence », en effet, plusieurs moyens de transports étaient disponibles à l'époque, certains plus coûteux que d'autres.
Nous pouvons voir par ce tableau la différence en 1777 entre les tarifs des commissionnaires et ceux du roulage de France. Il en va de même en 1770 entre les fourgons qui étaient « la voiture des pauvres » peu adaptée aux longs voyages et les carrosses qui étaient les moins chers mais également les moins rapides. La diligence quant à elle présente plusieurs avantages, elle est couverte mais aussi plus rapide et mieux aménagée que le carrosse. Voyager en diligence représente un coût non négligeable, il n'est donc pas permis à toute la population de se permettre un voyage en Europe comme a pu l'entreprendre Charles Burney. Le voyage concernait donc les classes sociales les plus aisées. Partir en diligence faire le tour de l'Europe était donc un moyen de montrer son appartenance sociale. S'est notamment pour cette raison que ce mode de transport était risqué, en effet, ne transportant que des personnes aisées les diligences étaient souvent la proie des voleurs qui n'hésitaient pas à dévaliser les clients de leurs bijoux et de leurs objets précieux. De plus l'état de certaines routes laissait à désirer et entraînait parfois des accidents, il est arrivé que des diligences se retournent ou tombent dans des fossés. Charles Burney ne l'évoque pas mais la faible vitesse des moyens de transports rendait la durée des trajets très longue, cela pouvait être de quelques jours comme de quelques semaines suivant l'état des routes et le type de voitures utilisées.
Si ce déplaçait de ville en ville à travers l'Europe est fort coûteux, vivre au sein même des villes ne l'en ait pas moins.
Afin de profiter pleinement d'un voyage il est plus facile d'avoir été « recommandé » au préalable, par des connaissances à des habitants de la ville dans laquelle le voyageur souhaite séjourner. En effet encore une fois être issu d'un milieu social élevé permet de trouver plus facilement un endroit où loger, par exemple dans le milieu de la musique Charles Burney a pu être recommandé par des musiciens londoniens à des musiciens européens pour être hébergé, bien que ce ne fût pas le cas à Lille puisqu'il n'avait pas prévu d'y rester si longtemps. « Il est vrai toutefois que cette méthode, là où je n'étais recommandé à personne, me coûta quelque argent, un peu de hardiesse, et beaucoup de démarches. » l-48. Il est donc coûteux de trouver un logement en ville que ce soit dans des auberges ou des hôtelleries. Ces lieux étaient conçus pour accueillir les voyageurs, ils disposaient très souvent d'une écurie pour y abriter les chevaux, les auberges et les hôtelleries proposent aux voyageurs de quoi se sustenter et mettent à disposition des chambres pour que les voyageurs puissent se reposer. Bien évidemment ce service représente un coût, plus le séjour est long plus les dépenses se cumulent, il est donc préférable de loger chez l'habitant, encore faut-il avoir des connaissances chez qui se présenter. Disposer d'un réseau social
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