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Sous L'Orage

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Par   •  4 Décembre 2013  •  1 744 Mots (7 Pages)  •  702 Vues

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Pourquoi un travail de recherche sur la maladie sacrée ?

Au commencement, étant moi-même épileptique donc atteinte de ce que les anciens appelaient la maladie sacrée, j'ai voulu comprendre ce qui se cachait derrière cette appellation. Pourquoi sacrée ? Intervention divine ? Possession par un Dieu ? Les croyances moyenâgeuse penchaient en ce sens. Possédée par le diable. Toutefois, avant le Moyen-Age se trouvait l'Antiquité. C'est donc vers cette période que j'ai cherché des réponses.

J'ai ainsi trouvé le traité attribué à un auteur du corpus hippocratique De la maladie sacrée. Surprise, alors que les pré-socratiques attribuaient bien cette maladie à une intervention divine, l'auteur avait déjà compris ce que notre science contemporaine déterminerait, à savoir que cette maladie est liée à un dysfonctionnement du cerveau.

Ainsi il m'a semblé nécessaire d'étudier cette science.

Au fil des lectures, j'ai découvert, notamment grâce au traité de ce même corpus, Maladies des jeunes filles, que cette maladie touchait les parthenoi, ces filles qui, bientôt, allaient se marier.

Ainsi fut défini mon sujet. Restait à savoir ce que l'étude des parthenoi chez les Hippocratiques allaient apporter comme pierre à l'édifice de la science.

Ce travail a donc deux axes majeures, l'étude de la médecine dite hippocratique et la parthenos dans le corpus du même nom.

Comment définir des limites chronologiques ? On aurait pu tenter un travail mettant en parallèle les croyances traditionnelles et les croyances hippocratiques. Comme toujours en histoire ancienne, l'apprenti chercheur propose et les sources disposent. Cette lapalissade se trouve ici confirmée. Des époques antérieures, on ne trouve qu'un papyrus égyptien décrivant la crise et seul le texte du corpus hippocratique Maladie sacrée, nous renseigne sur les causes que l'on donnait antérieurement à cette maladie. Par conséquent, les limites chronologiques se sont imposées d'elles-mêmes : ce serait la période classique, qui correspond au Vème et IVème siècle avant Jésus-Christ. Ainsi, quand une date sera donnée dans ce mémoire, il ne sera pas rappelé qu'elle concerne la période avant notre ère, ceci allant de soi au vu du sujet choisi.

Cette délimitation m'amenait à m'interroger sur la médecine rationnelle.

« Je recommande, pour ma part, aux jeunes filles qui sont atteintes d'une telle affection de se marier au plus vite ; car si elles deviennent enceintes, elle guérissent. »1(*)

C'est en procédant de la sorte que l'auteur de Maladies des jeunes filles entendaient mettre un terme aux éventuelles crises d'épilepsie qui guettaient les parthenoi, vision opposée à la tradition populaire qui attribuait ces crises aux divinités auxquelles il était nécessaire de faire des offrandes pour faire cesser la maladie.

Le Vème siècle vit l'éclosion des sciences en Grèce. La médecine ne dérogea pas à la tendance générale qui considérait que chaque phénomène avait un cause naturelle, sans rapport avec l'intervention des dieux. Ainsi se trouve défini la médecine hippocratique : la maladie est le résultat de l'influence du milieu sur l'homme, les maladies proviennent de l'extérieur et non de l'influence des dieux. A ce titre, il est nécessaire de l'aborder avec les moyens d'observation que nous avons à notre disposition. C'est la promotion de la médecine par les cinq sens. Tout phénomène a une cause naturelle.

Un des auteurs appartenant au courant de cette nouvelle médecine, se pencha sur la maladie dite sacrée. La croyance populaire considérait qu'elle était le résultat de la possession du corps du malade par un dieu. Le traité sur cette maladie nous est parvenu. Dans une première partie, l'auteur critique ceux qui, les premiers, par ignorance et étonnement, ont fait croire que cette maladie était due aux dieux. Puis, il expose ce qu'il considère, comme étant la cause de cette maladie.

Même si le Vème siècle est la période de la recherche rationnelle, on s'aperçoit que des anciennes croyances sont encore vivaces. Que dire de cet utérus mobile, petit animal vorace dont la femme est l'esclave ? Héritage de Pandora ou motif pour justifier l'asservissement de la femme à l'homme ? Il faut croire que les progrès de la médecine s'arrêtaient là où commençait l'intérêt de la société. Comment comprendre qu'une jeune fille de quatorze ans soit considérée comme une adulte ? Cette théorie, peut être fantaisiste pour nous autres contemporains était loin de l'être aux yeux des classique. A la recherche d'un optimum biologique et, bien que dénonçant les mariages avec des filles trop jeunes, Aristote préconisait une différence d'âge entre l'homme et la femme de quinze à vingt ans. Un homme devenant un citoyen accompli à trente ans, âge auquel il pouvait entrer dans les différentes assemblées où siégeaient les citoyens, on peut donc déduire que la fille devait avoir entre dix et quinze ans. Et pour appuyer cette démonstration, quoi de mieux que les discours médicaux ?

Cette évolution de la pensée a eu un impact sur la société du Vème siècle, même si les anciennes croyances restèrent en vigueur. Puisqu'on voyait dans la maladie sacrée une maladie qui touchait principalement les jeunes filles, que les causes de l'épilepsie étaient considérées comme fausses par les médecins hippocratiques, il est nécessaire d'étudier l'impact, si impact il y a eu, de cette nouvelle

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