Projet D'animation AMP
Dissertation : Projet D'animation AMP. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar empereur • 26 Novembre 2012 • 1 234 Mots (5 Pages) • 6 272 Vues
Je travaille depuis le 10 mars 2010 en tant qu’AMP en formation en alternance dans un FAM (Foyer d’Accueil Médicalisé) avec hébergement. On y accueille des adultes en situation de handicap psychique souffrant principalement de psychoses maniaco-dépressives ou psychoses hallucinatoires, de troubles du comportement, voire de paranoïa.
J’ai effectué mon animation lors de mon stage dans un EHPAD au sein d’un hôpital local de 206 lits, se composant entre autre de :
- une section EHPAD comprenant
75 lits pour personnes âgées non ou peu dépendantes au service «Arc-en-Ciel»
40 lits pour personnes plus dépendantes au service « Les Heures Bleues »
19 lits destinés à la prise en charge de la grande dépendance.
- un service animation de 3 personnes (dont une AMP, Melle M)
- une équipe pluridisciplinaire (que je pourrais vous décrire ultérieurement)
Mme L. est une femme âgée de 81 ans, cheveux courts et frisés, de nature frêle. Elle est en fauteuil roulant suite à une amputation de la jambe gauche due à une gangrène diabétique. La perte de sa famille fait que Mme L. n’a plus de personne aidante à ses côtés. Incapable de gérer seule son quotidien (difficulté à mouvoir son fauteuil, faire sa toilette, subvenir à ses besoins physiques et physiologiques), Mme L. est placée aux « Les Heures Bleues» en 2001. Elle a des difficultés à s’intégrer aux autres usagers et ne sort pratiquement plus de sa chambre. Elle se replie sur elle-même, et devient de plus en plus dépendante.
J’ai effectué une partie de mon stage au service animation aux côtés de Melle M. qui guide M. B., atteint de cécité, lors de sa promenade hebdomadaire. Je suggère alors d’emmener aussi Mme L., que je n’ai encore jamais vu participer à une activité. Après accord, je monte à sa chambre, frappe et lui propose de sortir. « Je ne sais pas, pour quoi faire ?» me dit-elle d’un ton monocorde. « Eh bien, pour prendre l’air ! Il fait grand soleil aujourd’hui» lui dis-je et Mme L. accepte sans plus de conviction. Voyant qu’elle porte un chausson troué, je lui propose d’en changer, mais Mme L. me répond « je n’en ai pas d’autre, il faut que j’en achète ». Je fais donc part de cette demande d’achat à l’équipe soignante et nous rejoignons Melle M. et M. B. pour la promenade.
Une fois dehors, Mme L. regarde de tous les côtés, s’émerveillant devant des fleurs qui s’épanouissent. D’habitude silencieuse, Mme L. se met à dialoguer, parlant de son passé ou de sa sœur disparue, en m’attrapant la main dès qu’elle le peut (m’indiquant chez elle, un manque de contact avec autrui). Un large sourire se dessine sur ses lèvres, son visage s’éclaire et ses yeux pétillent. De retour dans sa chambre, je demande à Mme L. si elle a apprécié cette sortie. « Oh oui, c’était bien, on pourra recommencer ? Et il faut acheter mes chaussures.»
Le lundi matin je vois dans le bureau des animateurs (qui se chargent des achats des résidents à mobilité réduite) « chaussons pour Mme L. ». Je repense alors à la joie et au bien-être qu’avait procuré la promenade à Mme L., d’après ses dires, ses réactions, et son désir d’acheter de nouveaux chaussons. Je me pose alors quelques questions :
Des promenades plus régulières seraient-elles agréables, voire bénéfiques à Mme L. ?
Est-ce que Mme L. est en capacité d’exprimer ses désirs, ses choix ?
Mme L. est-elle en capacité de gérer son budget et faire ses propres achats ?
Saura-t-elle dialoguer avec la vendeuse ?
Aussi l’idée me vient de joindre ʺl’utile à l’agréableʺ, en emmenant Mme L. jusqu’au village acheter elle-même ses chaussons. J’en parle donc à la Psychologue et, forte de son appui, je soumets l’idée à l’équipe pluridisciplinaire afin d’obtenir leur aval et les autorisations nécessaires, (budget, sécurité pour traverser
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