La Nature
Compte Rendu : La Nature. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Aless0106 • 25 Novembre 2014 • 1 203 Mots (5 Pages) • 648 Vues
Variabilité des couleurs. — Nature et importance du sujet. — Origine des couleurs. — Classification des couleurs; M. Chevreul. — Harmonie des couleurs; couleurs complémentaires. — Contraste simultané. —Nomenclature de la transparence, des couleurs, des tons et de l'éclat.
La nature est comme une toile sur laquelle le pinceau de la lumière serait partout et continuellement en monvement; les couleurs varient toujours, dans le ciel, les eaux, les animaux et les plantes. Les organes se distinguent entre eux par les couleurs, et leur intérieur est même d'une nuance différente de celle de la surface; la coloration change pendant les périodes successives de la végétation des feuilles et des fleurs. De même les animaux ont des pigments variables, suivant l'âge et le sexe, le climat et les saisons : beaucoup de mammifères quittent leur livrée en devenant adultes; la mue des oiseaux change la forme et le coloris de leur plumage; les mollusques et les insectes sont diaprés d'une foule de nuances combinées entre elles avec une diversité infinie. Chaque espèce a sa coloration particulière et au sein de chacune d'elles surgissent des variétés où la colorisation est indéfinie. En un mot, le tableau de la nature se renouvelle sans cesse; ses couleurs ne semblent être soumises à aucune loi et vouloir se dérober à toute analyse.
Mais cette continuelle mutation, au lieu de nous décourager, doit au contraire nous révéler l'extrême perfection et l'étonnante sensibilité de notre réactif des couleurs, l'œil. Combien de phénomènes ne nous paraissent uniformes et simples que par l'imperfection de nos sens qui laissent échapper la nature sans que nous puissions la poursuivre!
Les questions que nous abordons dans ce mémoire, forment comme un vaste champ inculte, mais dont la terre est fertile et ne demande que fort peu de soins pour donner les plus beaux fruits. En effet, la coloration des végétaux n'a, en général, occupé les savants, qu'incidemment et elle a rarement fait l'objet d'études spéciales. Lorsqu'on l'envisage sous un point de vue étroit, elle ne présente il est vrai qu'une minime importance; la couleur, en tant que phénomène physique, est le sujet d'études, très vastes sans doute, mais dont les résultats et les applications ont peu de valeur chez les végétaux. On s'est néanmoins souvent arrêté à ce point, on a observé les couleurs des plantes, on les a vu se modifier dans un même organe et l'on a voulu étudier ces faits par les lois de la physique, comme Newton, Biot, etc. Mais l'investigation doit être poussée beaucoup plus loin, et il faut, pour bien apprécier la chromurgie végétale, appeler à son aide la chimie, la physiologie végétale et l'anatomie la plus rigoureuse. Chacune de ces sciences a déjà provoqué de bons et utiles travaux: l'anatomie végétale, à laquelle Mohl a fait faire d'immenses progrès, possède surtout une foule de données importantes sur les matières colorantes. Mais les faits que ces diverses sources de connaissances nous ont acquis, n'ayant pas encore été rassemblés ni coordonnés, il règne dans cette partie de la science une grande indécision et une certaine obscurité. Nous espérons cependant démontrer l'importance de ce quelque chose de si superficiel et de si fugace, la couleur. La coloration est en effet soumise chez les plantes aux lois les plus fixes et les plus importantes : color facillime variât a dit Linné, mais il faut l'entendre du phénomène physique; pour le physiologiste, les couleurs ne changent pas chez les végétaux, elles se remplacent, c'est-à-dire qu'un même principe ne modifie pas successivement sa couleur, mais qu'un pigment succède à un autre quand les tissus remplissent de nouvelles fonctions ou que les organes sont soumis à des influences spéciales. Dans la classification des plantes et la morphologie des organes, les caractères de coloration
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