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Comment l'argumentation indirecte procède-t-elle ?

Dissertation : Comment l'argumentation indirecte procède-t-elle ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Mai 2012  •  545 Mots (3 Pages)  •  4 406 Vues

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La fable et le conte philosophique sont deux types de textes qui, tout en racontant une histoire plaisante, ont pour fonction de délivrer un message ou une leçon, ou plus largement de susciter la réflexion du lecteur. Leur visée est donc à la fois didactique et argumentative, mais ils empruntent, pour convaincre, les ressorts de la fiction. On peut les trouver groupés sous le terme générique plus large d'apologue (court récit qui vise à démontrer ou à illustrer une leçon de morale), et relèvent de ce que l'on appelle l'argumentation indirecte. Quelles sont les caractéristiques de ces formes ?

1. Comment l'argumentation indirecte procède-t-elle ?

Comme un essai ou un texte purement argumentatif, le conte philosophique et la fable cherchent à convaincre, à délivrer un enseignement ou à faire réfléchir, mais de manière détournée : c'est le récit qui est chargé de mettre en scène des idées et des valeurs.

L'argumentation s'exprime à travers une fiction allégorique, ce qui permet d'incarner des principes abstraits dans des personnages qui en retirent une valeur symbolique : dans la fable de La Fontaine « Le Loup et l'agneau », les deux personnages incarnent de façon immédiatement perceptible le principe du mal et celui de l'innocence ; au-delà de cette dichotomie, le lecteur doit s'efforcer de décrypter la scène afin d'en comprendre les enjeux plus vastes.

En principe, la visée pédagogique du conte ou de la fable impose que les situations narratives illustrent sans ambiguïté les valeurs morales défendues par l'auteur. Toutefois, un texte véritablement littéraire ne saurait se satisfaire de cette simplicité. Bon nombre de ces textes ne se réduisent pas à une interprétation univoque, ou en tout cas sèment le doute dans l'esprit du lecteur. Cette tendance est d'autant plus marquée lorsque la morale n'est pas explicite, mais reste implicite, ou lorsque l'auteur recourt à l'ironie, comme par exemple Voltaire dans Candide (1759). Le lecteur averti doit donc se tenir sur ses gardes et prêter attention aux symboles un peu trop évidents. Telle est en effet la différence principale entre une argumentation directe et une argumentation rendue indirecte par la fiction : il ne peut y avoir de stricte équivalence entre les deux, car toute situation fictive, toute symbolisation, rend l'interprétation à la fois plus difficile et plus stimulante. Ainsi, la célèbre fable de La Fontaine « La Cigale et la Fourmi », qui ne comporte pas de morale, peut apparaître comme une critique de l'insouciance (incarnée par la cigale) ou au contraire de la mesquinerie (incarnée par la fourmi).

La fiction permet en effet de contourner plus facilement la censure en offrant un premier niveau de lecture tout à fait inoffensif, qui peut s'avérer très subversif lorsqu'il est interprété

Son objectif n'est pas de délivrer un message unique, mais d'inciter le lecteur à la réflexion.

Le conte comme la fable peuvent aborder tous les sujets et livrer des enseignements dans toute sorte de domaines. La leçon peut aussi bien être morale que sociale, politique ou philosophique.

La fonction ludique ne doit pas être oubliée pour autant. Si la fiction

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