Analyse d'une situation

I - Description de la situation

A) La structure

J'effectue mon stage de première année au sein d'un institut médico-éducatif (IME). Cette structure accueille des jeunes âgés de 12 à 20 ans, cependant, avec l'amendement Creton [permettant le maintien des adolescents et des jeunes adultes dans leur établissement médico-social], des jeunes ayant 21 ans ou plus sont présent également dans l'établissement. Dans cet IME il y'a une majorité de jeunes ayant des troubles liés à l'autisme et aux troubles envahissants du développement mais également beaucoup de jeunes atteint de déficience intellectuelle.

B) Le contexte

Durant ce stage, ma semaine est divisée en deux : le lundi et le vendredi je suis sur un groupe de SIPFP (section d'initiation et de première formation professionnelle) avec 7 jeunes de 17 ans et plus. Du mardi au jeudi je suis sur un groupe de SEHA (section pour enfants avec handicaps associés) avec 6 jeunes âgés de 17 à 21 ans.

Sur ce deuxième groupe, les jeunes présentent une déficience intellectuelle moyenne avec ou sans troubles associés et pour certains d'autres pathologies (maladies génétiques, troubles psychiques...). Ils ont une autonomie sociale limitée, et un décalage entre l'âge réel et la maturité affective.

La situation que j'ai choisie se déroule au sein de ce groupe avec un jeune en particulier. Nous appellerons ce jeune Dylan pour préserver son anonymat. Dylan a 20 ans et présente une déficience intellectuelle. L'entente s'est tout de suite faite entre lui et moi. C'est un jeune qui communique très bien, avec qui nous pouvons avoir de bonnes discussions. Cependant, il a du mal à garder sa place au sein du groupe et a souvent une attitude déplacée vis à vis des adultes. Il me sollicite souvent, me pose des questions sur ma vie privée mais je sais lui dire quand cela n'a pas lieu d'être.

Le jeudi avant le repas, nous avons pour habitude d'aller passer trois quarts d'heure en salle sensorielle. Dans cette salle, les jeunes ne doivent pas parler, seulement s'allonger et se relaxer. Après une vingtaine de minutes de repose, les éducateurs proposent à chaque jeune un massage des pieds, des mains ou de la tête. Les premières fois, je ne prenais pas part aux massages car je n'étais pas encore très à l'aise, mais au fil des semaines j'ai commencé à moi aussi y participer. Seulement, je n'ai jamais massé Dylan malgré plusieurs demandes de sa part.

C) La situation

Un mardi matin, alors que je reviens sur l'IME après trois semaines de formation, Dylan vient me saluer très gentiment comme à son habitude et nous prenons part autour de la table pour le moment d'accueil. Je sens son regard porté sur moi avec une certaine insistance. Pas très à l'aise, je fuis un peu le contact avec lui jusqu'au moment où il demande à une des éducatrices s'il peut poser une question. Sa question est : "Pourquoi Manon ne me masse jamais les mains et les bras le jeudi en salle sensorielle ?". Prise de court, je n'arrive pas à répondre. De nature assez timide lorsque l'attention est portée uniquement sur moi, je ne sais pas quoi faire et une gêne s'installe autour de la table. Finalement, voyant que je ne suis pas à l'aise, un de mes collègues décide de prendre la parole à ma place et explique à Dylan que nous aurons une conversation à ce sujet plus tard. Seulement, quand Dylan à une question qui le taraude ou une situation qui le gêne, il n'arrive pas à faire abstraction et reste focaliser sur le sujet. Je sens donc que son regard est encore insistant et une quinzaine de minutes plus tard, il repose la question. Le jeudi qui suit, en salle sensorielle, il insiste à nouveau et demande à ce que je le masse.

II - Compréhension et analyse de la situation

Suite à cet évènement, j'ai ressenti une sorte de blocage

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