Quelle place donner aux animaux ?
Dissertation : Quelle place donner aux animaux ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar julie_pujol • 14 Avril 2021 • Dissertation • 483 Mots (2 Pages) • 453 Vues
Quelle place donner aux animaux ?
Introduction :
« Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. » Longtemps les hommes s’en sont tenus aux paroles de Dieu, rapportées dans la Bible (Genèse), quant à la place à donner aux animaux. Cette place a été déterminée selon l’ordre de la création. L’homme, créé en dernier, se place ainsi au sommet de la hiérarchie, tandis que les animaux se positionnent en bas de l’échelle. Ainsi, c’est la supériorité ontologique de l’homme sur les animaux qui est à l’origine de ce pouvoir qu’il détient quant à la place qu’il choisit de leur octroyer, comme lui a demandé Dieu. Mais cette supériorité ontologique est-elle suffisante pour justifier que ce soit à l’homme de décider de la place à donner aux animaux ? Le risque est que l’homme instrumentalise cette place au nom de ses propres intérêts, comme celui de trouver le sens de son humanité : pour être authentiquement humain, l’homme se doit d’accorder une place aux animaux. En effet, ces derniers seraient dépourvus d’oratio, c’est-à-dire de la capacité à prendre la parole, à exprimer une pensée grâce au langage. Or, comme le disait Montaigne, « ce défaut qui empêche la communication entre eux et nous, pourquoi ne serait-il pas autant le nôtre que le leur ? [...] Nous ne les comprenons pas plus qu’ils ne nous comprennent. C’est pourquoi, ils peuvent tout autant nous estimer bêtes que nous le faisons [...] ». Ainsi, cette supposée supériorité ne justifie en rien que les animaux se voient imposer une certaine place dans la société, que celle-ci soit celle d’un quelconque objet, ou bien d’un alter ego. Ainsi, ne peut-on pas fonder la place accordée aux animaux sur le simple fait qu’il s’agit, comme nous, d’êtres vivants doués de sensibilité ? En 2015, l’Assemblée nationale a voté en lecture définitive le projet de loi relatif à la modernisation du droit. Les animaux sont désormais reconnus comme des « êtres vivants doués de sensibilité » dans le Code civil et ne sont plus considérés comme des « biens meubles ». La place des animaux semble ainsi gagner du terrain dans le domaine juridique. La place des animaux, entendue comme leur statut dans la société, pourrait donc devenir la même que celle de l’homme. Pourtant, même si les animaux sont de plus en plus reconnus, l’homme se pose toujours comme un être supérieur à eux, les utilise dans son propre intérêt et établit des distinctions selon chaque animal. Or, la place accordée à chacun d’entre eux ne devrait-elle pas être la même ? C’est en effet ce que semble souligner le singulier « quelle place ». Finalement, en quoi la question de savoir quelle place donner aux animaux se pose-t-elle ?
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