Quelle est la forme du pouvoir sous Charlemagne ?
Dissertation : Quelle est la forme du pouvoir sous Charlemagne ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Srh-- • 20 Octobre 2018 • Dissertation • 1 995 Mots (8 Pages) • 819 Vues
Intro :
Charlemagne, fils de Pépin le Bref et petit fils de Charles Martel, va régner en Europe de 768 à 814. C’est un descendant de la dynastie carolingienne. Avec son frère Carloman, ils sont Rois des francs en 768, jusqu’en 771 où à la mort de ce dernier Charlemagne règne seul. Il devient par conquête Roi des Lombards, un territoire en Italie du Nord, le 16 juin 774. Et il est finalement couronné Empereur d’Occident, à rome, par le Pape Léon III, le 24 ou 25 décembre 800. Or, on sait que cette dignité d’empereur avait disparu depuis 476 suite à la chute de l’empire romain d’Occident. Charlemagne acquiert donc toutes sortes de titres, d’abord roi puis empereur, mais agit il comme dans une monarchie, là où le pouvoir n’appartient qu’au Roi ou règne-t-il comme dans un empire, qui est en quelque sorte une résurgence de la monarchie mais avec à sa tête un empereur qui doit son pouvoir au sacrement militaire.
Suite à cela, on peut se demander quelle est la forme du pouvoir durant le règne de Charlemagne, est ce une monarchie, un empire, une forme de démocratie, ou encore un régime mixte ?
Pour répondre à cette question nous verrons en premier lieu que sous Charlemagne apparait une conception inédite du pouvoir ( I ), puis nous étudierons l’administration de l’empire, toujours sous Charlemagne ( II ).
- Une conception inédite du pouvoir.
Dans cette première partie, nous allons étudier l’essor de l’idée de chrétienté ( A ), puis nous allons nous intéresser à la restauration de l’Empire en Occident ( B ).
- L’essor de l’idée de chrétienté.
La dynastie carolingienne connait un succès immédiat. Ce succès est dû à Pépin le Bref, et surtout à son fils Charlemagne. Le roi carolingien est avant tout un roi chrétien. Donc, dès le début, on va chercher des symboles de légitimation dans la bible. Charles Martel est comparé à Josué, Charlemagne au roi David, qui règne en l'an 1000 avant notre ère. A noter que Pépin le Bref est sacré deux fois (Deuxième fois : 754 par le Pape, à Saint-Denis ; il est oint avec ses deux fils Carloman et Charles) → la légitimité divine concerne désormais toute la dynastie. Par le sacre, le roi tire de la volonté de Dieu un pouvoir sacerdotal, il est en qlq sorte roi et prêtre, dans un système où l’Eglise et l’Etat sont confondus. A partir de 771, Charlemagne devient le seul roi des Francs, suite au décès de Carloman, il va mener un grand nombre d'expéditions militaires contre les lombards en Italie du nord, contre l'Espagne musulmane, contre les germains & les saxons païens à l'Est. Charlemagne devient donc finalement le souverain chrétien de presque toute l'Europe. Charlemagne est donc (pour le remercier), couronné par le Pape Léon III, empereur d'Occident. Or, cette dignité d'empereur avait disparu depuis 476. L'idée de restauration impériale était restée vivace dans l'entourage du Pape.
A partir de là, Charlemagne et par la suite, son fils Louis le Pieux ont à cœur d'exercer une mission quasi divine, comme les rois de l'ancien Israël. Ainsi, on met en avant une idée nouvelle → celle de l'unité du peuple. Les sujets de l'Empereur ne sont plus une simple juxtaposition d'ethnies, de tribus. Ils forment un peuple uni, un seul peuple chrétien.
- La restauration de l’empire en Occident.
Le jour de Noel de l’an 800, Charlemagne est sacré Empereur de rome, donc après plus de 3 siècles, l’empire romain d’occident est restauré. Ce couronnement témoigne de l’ascendant pris par Charlemagne en Occident, qui lui permet d’évincer quelque peu le Pape en oubliant les services rendus par la papauté dans l’avènement de la dynastie. Mais, par la restauration de l’Empire à son profit, le Carolingien donne surtout une nouvelle dimension à son pouvoir, fondé sur l’unité de l’Empire, au renfort de l’unité de la chrétienté, mais aussi sur l’idée d’un ordre public supérieur.
Dés le 9ème siècle, on parle souvent de Francia, et non plus de Gallia. L'idée de territorialité s'associe à celle de chrétienté pour favoriser l'unité du droit. Certains évêques voulaient faire disparaître les lois ethniques, pour les remplacer par une seule loi royale, qui serait calquée sur la loi de Dieu. En pratique, les lois ethniques n'ont pas été abrogées, mais les rois carolingiens vont développer une législation qui se superpose aux droits particuliers. On relève qu'à l'époque carolingienne, il devient très difficile de séparer l'Eglise et l'Etat. C'est le point de départ de ce que l'on appelle le « régime de chrétienté » au plan juridique. Ce régime de chrétienté vise une société dans laquelle l'Eglise recouvre le corps politique. Cela se traduit au plan législatif. Par exemple, la dîme est rendue obligatoire par Charlemagne en 779. Deux pouvoirs veulent diriger la chrétienté : un pouvoir spirituel & un pouvoir temporel. Les modalités de cette confrontation vont poser problème. Les apes vont mettre en avant leur auctoritas : d'après eux, les princes temporels n'ont qu'un simple pouvoir d'exécution : une protestas.
La notion d’utilité commune présentée comme le fondement de l’ordre carolingien est le résultat du croisement de la pensée chrétienne et de la pensée romaine antique. Pour assurer cet ordre, l’Empire est doté d’une structure hiérarchisée de pouvoirs. L’influence de l’Eglise y est encore nettement perceptible, puisque ses membres se retrouvent à tous les niveaux de la hiérarchie des institutions mises en œuvres pour le gouvernement de l’Empire.
- L’administration d’un Empire.
Dans cette seconde et dernière partie, nous allons étudier l’empereur et les modifications législatives qu’il entreprend ( A ), puis nous allons étudier précisément l’administration de l’Empire ( B ).
- L’Empereur et le renouveau législatif.£
Avec l'empire carolingien, on retrouve globalement les éléments du pouvoir des rois mérovingiens. Mais on voir reparaître une certaine notion d'Etat, liée à la notion d'Empire. Par exemple, l'empereur a le pouvoir de ban (= de commandement) : pouvoir judiciaire, militaire, devoir de protection des faibles, … Mais il a un pouvoir législatif en pleine expansion, et on considère que ses textes s'imposent à tous les sujets. En effet, on estime que le principe de territorialité doit atténuer le principe de la personnalité du droit, puisqu'il y a un seul peuple chrétien, et donc une seule loi sur le territoire. On commence à parler de republlica christiana.
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