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Pensez-vous que la maison puisse toujours être un refuge ?

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Par   •  30 Juin 2022  •  Dissertation  •  930 Mots (4 Pages)  •  7 119 Vues

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Pensez-vous que la maison puisse toujours être un refuge ?

La maison est un lieu de vie qui peut être à la fois un espace protecteur propice à la détente et au bien-être, mais ne peut-il pas devenir parfois une prison, un lieu où se cachent des secrets et des exactions. La maison généralement source de bonheur et de sécurité n’est-elle pas susceptible d’être aussi un lieu d’angoisses et de frayeurs ?

Notre maison est un lieu clos où l’on se sent en sécurité. Elle nous protège contre toutes les formes d’agressions extérieures et répond aux besoins de chacun de mettre ses biens et sa famille à l’abri. Ce lieu confortable nous permet de satisfaire certains besoins primaires comme manger, dormir, se laver. Cet abri est essentiel à l’équilibre de l’individu.

Pour un enfant la maison familiale est l’endroit où il évolue depuis sa naissance, et où il se sent bien et où il doit pouvoir grandir sereinement pour devenir un adulte équilibré. C’est le lieu de l’apprentissage, de la sociabilisation à l’abri des dangers du monde extérieur. Quand vient l’adolescence et la différenciation qu’elle implique, l’enfant devient le créateur de ses propres références dans l’espace qui lui est concédé. Sa chambre devient alors souvent son univers, le lieu ou s’exprime ses premiers combats et ses premières expériences. Même si la maison devient le théâtre de ses premières rebellions contre ses parents, elle reste le lieu où il fait bon vivre et où il se sent protégé.

Pour le reste de la famille, la maison est également synonyme de bien-être. C’est l’endroit où l’adulte peut se libérer des contraintes sociétales et être lui-même en toute liberté, ne plus être obligé de plaire à personne, pouvoir assumer ses opinions sans avoir peur d’être jugé. Il se sent protégé par les murs de sa demeure. Pour la majorité d’entre nous, le logement est synonyme de retrouvailles avec la famille, d’intimité et du bonheur de rentrer chez soi. Dans les moments difficiles de l’existence comme la maladie ou le chagrin, et même à l’approche de la mort, l’homme aspire à être entouré des siens dans le lieu protecteur que représente pour lui sa maison.

Le rôle de protection de l’habitat est inscrit dans l’histoire de toutes les civilisations. D’abord un simple abri pour se protéger des aléas climatiques, il évolue avec elles et les progrès techniques. Quelle que soit l’époque et la configuration de l’habitation, celle-ci a toujours servi de refuge pour l’homme et lui a souvent permis d’échapper aux persécutions pendant les périodes troublées de l’histoire. De nombreuse demeures ont, par exemple, contribué à sauver de nombreuse vies en servant de cachette aux juifs persécutés pendant la deuxième guerre mondiale. Plus récemment, pendant la pandémie de Covid 19, la maison est devenue en urgence un repaire de survie, un rempart contre la menace virale venant de l’extérieur et le moyen de protéger sa famille.

La maison joue le rôle de cocon protecteur. Elle nous protège des risques extérieurs, mais ne peuvent-ils pas venir aussi de l’intérieur ?

Ce lieu clos, à l’abri des regards indiscrets peut devenir la scène de conflits, de violence, source d’angoisse, véritable prison et parfois même enfer. On estime aujourd’hui, que chaque année, environ deux cent dix mille femmes et cinquante mille enfants sont victimes de violences qui se déroulent au sein de la cellule familiale et donc le plus souvent à l’intérieur de la maison. A l’abri des regards indiscrets, les coups pleuvent parfois jusqu’à la mort et c’est dans leur propre chambre que de nombreux enfants sont victimes de violences sexuelles. La demeure devient alors le lieu de toutes les violences, de toutes les peurs et de toutes les angoisses et de tous les secrets. Elle abrite également les conflits du quotidien, par exemple au moment de l’adolescence de l’un des enfants, quand il cherche à s’émanciper des règles établies ou quand le couple traverse une crise. Le logement demande de l’entretien au quotidien. Les tâches ménagères, l’entretien du jardin, les travaux d’aménagement ou de rénovation peuvent être vécus comme des contraintes. La maison n’est plus alors un lieu de détente, mais de sacrifice.

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