La littérature permet-elle de comprendre l’homme de manière universelle et intemporelle, ou offre-t-elle seulement au lecteur une image de l’homme à un moment donné de son histoire ?

I. La littérature nous parle souvent de l’homme universel

- Certains textes s’attachent à la question de l’identité de l’homme (Zoo ou l’assassin philanthrope).

- L’auteur peut utiliser l’argumentation directe pour réfléchir sur des questions universelles qui concernent l’homme (Montaigne dans « Des Cannibales » montre que l’on juge toujours l’autre en fonction de soi, que l’on est plein de préjugés).

- Les maximes relèvent de l’observation de la nature humaine universelle = arguments d’expérience qui ont une valeur de vérité (La Rochefoucauld utilise un présent de vérité générale).

- Il arrive que l’auteur parle de soi, mais il se présente comme un modèle (Montaigne : « tout homme porte en lui la forme humaine de l’humaine condition »).

- Certains textes relevant de l’argumentation indirecte présentent des types humains (portraits de La Bruyère : Champagne = l’homme aisé égoïste). Le roman ou le théâtre donnent aussi à voir des personnages exemplaires (on peut se reconnaître dans Langlois : homme ordinaire + portée générale de la dernière phrase).

→ Mais les écrivains ne proposent pas qu’une réflexion intemporelle, déconnectée de leur temps.

II. La littérature rend aussi compte de l’homme dans l’Histoire

- L’écrivain partage souvent les idées de son temps, ses textes peuvent révéler un certain regard sur l’homme à un moment donné de son Histoire (La Fontaine porte sur l’homme un regard lucide et parfois désabusé qui est la marque de l’époque classique).

- La littérature fournit souvent un témoignage fiable sur une période de l’histoire (les romans naturalistes : la condition ouvrière dans Germinal).

- L’écrivain réfléchit sur l’évolution de l’Histoire (Céline s’interroge sur ce qui a pu conduire à la première guerre mondiale alors que des relations d’amitié pouvaient exister entre Allemands et Français à titre individuel).

-  L’écrivain vit dans un monde réel avec lequel il interagit. Il s’engage dans les combats de son temps (Voltaire et l’affaire du chevalier de la Barre) avec une certaine efficacité (l’article « Torture » va conduire à l’abolition de cette pratique officialisée, à la fin du XVIIIè s.).

→ Mais les textes qui s’inscrivent dans l’Histoire n’auraient donc de valeur que par rapport à leur contexte, nécessairement périmé ?

III. Même lorsque la littérature s’attache à l’Histoire, elle n’en délivre pas moins un message universel

- Une situation peut se reproduire dans l’histoire, si bien qu’il ne faut pas limiter un texte à son contexte immédiat (l’engagement militaire forcé dont il est question dans le texte de Boris Vian est toujours d’actualité dans certains pays du monde : enfants ou jeunes-soldats).

...