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La dissertation philosophique: art ou technique?

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Par   •  12 Mai 2015  •  Étude de cas  •  2 533 Mots (11 Pages)  •  952 Vues

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LA DISSERTATION PHILOSOPHIQUE

INTRODUCTION : LA DISSERTATION, ART OU TECHNIQUE ?

La dissertation philosophique est un exercice scolaire qui consiste à poser un problème en

fonction d’un sujet donné et à y répondre par une argumentation rigoureuse. Elle n’est pas pure

technique, aucune série de « conseils » ne saurait constituer le moyen automatique – la

« recette infaillible » – pour obtenir une très bonne note. Cependant la dissertation constitue un

exercice suffisamment objectif et codifié pour que les professeurs se retrouvent d’accord sur un

certain nombre de conditions impératives, nécessaires quoiqu’insuffisantes, pour réaliser un bon

devoir de philosophie.

1 - LA FORME DU DEVOIR

La longueur de la dissertation est souvent source d’interrogation pour les étudiants. Il n’y a

pas de règle absolue en la matière et tout dépend des conditions dans lesquelles on réalise le devoir

(à la maison ou en temps limité, en 4h aux examens ou 7h à l’agrégation, etc.). On peut dire qu’une

moyenne de deux copies double constitue un travail honnête en L1.

Des critères formels entrent en jeu : d’une manière générale, la qualité expressive d’un

devoir implique un sens de la mise en page pour une copie sobre, nette et informative. On évitera

les bariolages multicolores et les lourds astérisques internes pour séparer les parties d’un devoir.

Pour le traitement administratif, commencer le devoir à mi-première page en recopiant en entier le

sujet choisi. Les paragraphes doivent être visualisés par un alinéa d’amorce d’un quart de ligne et en

allant à la ligne quand on change de paragraphe, et par un décalage d’au moins une ligne pour

séparer les parties.

2 – LE SUJET

Plusieurs types de sujets peuvent vous être proposés :

• La question : « Désirer, est-ce souffrir ? », « Pourquoi parle-t-on ? »

• La notion : « La joie », « La démesure »

• Le rapport de notions : « Identité et mémoire », « Justice et vengeance »

• La citation : « Nul n’est méchant volontairement. »

Dans tous les cas, un devoir de philosophie demande à ce que soit traité le PROBLEME

supposé par le sujet. Ce problème n’est JAMAIS donné directement, mais se présente le plus souvent

sous la forme d’une question, parfois sous la forme d’une ou deux notions. Attention donc, si l’on

pense connaître LA réponse à donner à la question, il faut être d’autant plus méfiant qu’il n’y a

JAMAIS UNE réponse qu’il faudrait donner mais au contraire une situation ouverte qui admet

plusieurs directions de réponse également sensées et pourtant divergentes.

Le sujet doit être compris :

- à la lettre : lire les mots sans les substituer par d’autres, plus ou moins consciemment. Faire

éventuellement la part de la formule, voire du jeu de mots.

- en esprit : certains sujets peuvent avoir des significations équivoques, auquel cas il

convient de situer la problématique du meilleur intérêt philosophique. 2

ex : « peut-on tout dire ? » peut se comprendre comme « est-on capable de tout dire » - le

sens de pouvoir comme can en anglais, ou comme « a-t-on le droit de tout dire ? » - le sens de

pouvoir comme may en anglais. Ici, il convient de distinguer ces deux options et de les hiérarchiser

ou de les articuler. La plus intéressante philosophiquement, à savoir la première, sera

principalement traitée, ce qui n’exclut pas d’articuler la seconde pour montrer qu’elles ne sont

finalement pas radicalement indépendantes.

3 – L’OBJECTIF DU DEVOIR

Compte tenu de la nature de la réflexion philosophique, l’objectif général du devoir est

moins de répondre à une question que de traiter le problème supposé par le sujet.

Théoriquement, il faut :

- VOIR le problème : un problème est une question ouverte, qui n’admet pas une seule réponse

évidente. Elle peut se poser sous forme d’alternative (ou bien… ou bien), qui peut apporter des

réponses différentes qu’il va falloir évaluer, discuter.

- MONTRER-DEMONTRER l’existence de ce problème (rôle de l’introduction). Le sujet ne vous

donne qu’une question, à vous de faire apparaître que c’est un problème, qu’il y a différentes pistes

de réponses plausibles.

- EXAMINER les directions possibles de solution et leur valeur (développement)

- ABOUTIR à une solution optimale (conclusion)

Pratiquement, il faut :

- Soigner l’EXPRESSION dans ses deux dimensions :

- les mots (richesse et précision du lexique)

- les relations entre les mots (cohérence logique des phrases, paragraphes et de l’ensemble

du

...

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