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La Curée

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Par   •  3 Mai 2022  •  Dissertation  •  1 637 Mots (7 Pages)  •  359 Vues

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II- Des personnages sous influence                                                        

  1. L’influence du milieu
  2. L’hérédité familiale
  3. Une attention portée aux états du corps

           Dans La Curée, Zola nous entraine au cœur de la bourgeoisie parisienne sous le Second - Empire. Il se propose d’étudier la famille des Rougon-Macquart, s’intéressant autant à leur ascension sociale qu’à leur cupidité insatiable. A travers cette famille, il laisse entrevoir l’idée que l’homme est influencé par son milieu et son histoire. De plus, il accorde une attention particulière aux états du corps ce qui illustre le caractère naturaliste et réaliste du roman et met en valeur un appétit vital pour les plaisirs de la chair. Zola qualifiera d’ailleurs ce mode de vie parisien par les termes « l’or et la chair », reflétant parfaitement les principaux vices de cette bourgeoisie perverse ainsi que le naturalisme de l’œuvre.

             C’est un Paris en pleine métamorphose que nous décrit Zola dans La Curée. En effet, les grands travaux voulus par Haussmann occupent une place importante dans l’histoire puisqu’ils vont occasionner de nombreuses spéculations immobilières. Dans cette bourgeoisie mercantile, l’argent est au cœur des préoccupations et particulièrement chez l’ambitieux Aristide Saccard.  Ce dernier, auparavant Rougon, opte d’ailleurs pour le patronyme de Saccard sur les conseils de son frère, Eugène, avec la pensée qu’« il y a de l’argent dans ce nom-là ».  En outre, ce goût avide pour l’argent nous est rendu visible à travers l’énonciation d’importantes sommes. Par exemple, lorsque Saccard rachète « cent cinquante-mille francs » l’immeuble de sa femme, rue de la Pépinière, pour le revendre « six cents-mille ». Dans ce milieu, l’argent est omniprésent : que ce soit dans les somptueuses robes de René conçues par « l’illustre Worms », dans sa rivière et son aigrette qui font « chuchoter le bal entier » ou encore dans la description du luxueux hôtel Monceau avec ses « larges tentures de velours » et son plafond « orné de rosaces saillantes, posées sur un treillis de baguettes d’or ». De plus, c’est une bourgeoisie des apparences que décortique Zola, dans laquelle il est primordial d’apparaitre sous son meilleur jour si l’on ne veut pas être l’objet de commérages, comme c’est le cas pour la pauvre Laure d’Aurigny et ses bijoux.  L’influence de ce milieu aristocratique a d’ailleurs complétement changé Maxime qui est passé d’un garçon turbulent à un jeune homme charmeur et distingué.  René elle-même est manipulée par ce milieu car en souhaitant être à la mode, elle finit par s’endetter auprès de Worms. Néanmoins, elle est « une des colonnes du second Empire », pour son plus grand plaisir, car elle est même reconnue par l’Empereur lors d’un bal. Enfin, Zola s’attache à montrer les rituels de ces classes privilégiées avec les nombreux bals auxquels se rend René, les promenades au bois de Boulogne ou encore avec la mémorable pièce de théâtre « Les amours du beau Narcisse et de la nymphe Echo » dans laquelle Maxime et René tiennent un rôle. L’environnement social et familial détermine donc la personnalité, les choix mais aussi les comportements de chacun.

              Si le milieu social influence fortement les personnages de La Curée, il en est de même pour l’environnement familial.

Zola choisit d’étudier la famille des Rougon- Macquart en raison de leur rapport singulier à l’argent.  En effet, c’est « cet appétit de l’argent » et « ce besoin d’intrigue qui caractérisaient la famille » comme l’explique bien Saccard lorsqu’il dresse le portrait de sa sœur Sidonie. Leur vie est dictée par l’appât du gain et de la jouissance. Chez les Rougon, chaque relation est faussée par l’argent. Il faut avant tout y trouver une opportunité. Premièrement, on le comprend à travers le lien qui unit René et Saccard. S’il accepte d’épouser René qui « était finie », c’est parce que la dot de « cent mille francs » est suffisamment intéressante pour lui. De plus, lorsqu’il connait un revers de fortune, il revient vers sa femme dans l’optique de la manipuler grâce à ses dettes pour qu’elle se décide à vendre ses terrains qui pourraient alors rapporter une somme « de cinq cent mille francs » au couple. On retrouve d’ailleurs l’opportunisme de Saccard chez son fils.  En évoluant dans cette bourgeoisie hypocrite, il finit par développer la tare héréditaire des Rougon et va même jusqu’à commettre l’inceste. A l’instar de son père, il se sert de sa relation avec René pour en tirer profit. Il se laisse inviter dans les restaurants, les bals « et même c’était elle qui payait, du bout de ses doigts gantés, chez le pâtissier… ». Il finit par épouser Louise de Mareuil, toujours, par intérêt. Enfin, Zola nous laisse un dernier aperçu de cette influence héréditaire chez les deux hommes, à la fin du roman, lorsque Saccard donne des conseils à son fils pour faire prospérer son argent, lui assurant qu’« il y a cent pour cent à gagner dans l’affaire » dont il lui parle. Deuxièmement, Zola souligne le caractère cupide des Rougon avec la proposition que Sidonie fait à René. Sachant cette-dernière dans le besoin de « cinquante mille francs », la sœur de Saccard lui suggère de se « vendre » à M. de Saffré, amoureux d’elle. En effet, Sidonie affirme qu’à la place de sa belle-sœur, elle se serait adressée à M. de Saffré, « tout simplement ». Cet épisode amoral montre bien que pour de l’argent, la sœur de Saccard est prête à tout.  Enfin, Zola nous dévoile à la fin du roman le coté vindicatif de Sidonie, lorsque « n’ayant pas pardonné l’affront » que René lui avait fait en refusant sa proposition, elle se charge d’espionner et de dénoncer à Aristide la relation entre Maxime et René. Au final, elle y gagne dix mille francs et son « appétit » s’en trouve quelque peu rassasié.  

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