L'étranger d'Albert Camus
Dissertation : L'étranger d'Albert Camus. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar valouxxx • 29 Mars 2022 • Dissertation • 1 940 Mots (8 Pages) • 1 250 Vues
Dissertation l’Etranger
Albert Camus est un romancier et philosophe qui développe tout au long de ses œuvres une réflexion concernant l’absurdité de la vie humaine. Il développera également la question de la révolte contre cette condition de vie absurde. Cette notion de l’absurde est apparue en premier lieu dans Le mythe de Sisyphe et L’Etranger. C’est justement la personnalité du personnage principal de ce dernier roman que nous allons développer. Aristote nous dit que le héros tragique doit susciter en nous la crainte et la pitié dans la mesure où il est à la fois victime et coupable. Nous allons chercher à démonter en quoi cette définition peut s’appliquer, ou non, au personnage principal de L’Etranger : Meursault.
Tout d’abord, qu’est-ce qu’un héros tragique ? Un héros tragique est caractérisé par le fait qu’il est à la fois coupable et innocent de son destin. Il subit un grand nombre de fatalités et le hasard s’acharne sur lui. Il doit inspirer la crainte car il est capable de tout pour parvenir à ses fins et également la pitié dans le sens où il ne choisit pas ce qui va lui arriver, il ne fait que le subir.
Je vais commencer par essayer de démontrer que Meursault est un héros tragique, qu’il incarne la définition des héros de l’Antiquité et qu’il est également la victime du roman.
L’intrigue de cette histoire tourne autour du meurtre d’un Arabe par Meursault. En effet, Meursault a tiré avec un pistolet sur ce dernier par un bel après-midi où le soleil tapait sur la plage d’Alger. Le soleil est très important dans cette scène puisque c’est lui qui va pousser Meursault à cet homicide. La scène du meurtre commence déjà avec un face à face entre Meursault, Raymond, Masson et deux Arabes. Parmi ces arabes, le frère de l’ex-femme de Raymond : il existe donc une très grande rivalité entre les deux hommes. Dès que les trois acolytes eurent aperçus les Arabes, un combat est engagé. Durant ce dernier, la notion de soleil fait son apparition pour la première fois, en effet, le sable semble rouge et surchauffé à Meursault. Bien-sûr, le narrateur avait déjà expliqué qu’il faisait très chaud sur cette plage ce jour ci, mais la notion de chaleur excessive est abordée pour la première fois. Ce premier affrontement annonce la couleur de ce qui va suivre. Les Arabes sortent un couteau, qui va jouer un rôle très important dans le meurtre, et blessent Raymond. Ce dernier, accompagné de Masson, se rendent chez le docteur. Cela laisse Meursault tout seul avec les femmes et les Arabes. Il nous témoigne alors que cela l’ennuyait de rester seul à expliquer aux femmes ce qui s’était passé. Meursault montre ici rapidement le fait qu’il ne respecte pas les conventions sociales, mais nous y reviendront plus tard. Raymond a besoin de vengeance. Et il est confronté une nouvelle fois aux Arabes mais décide, sous les conseils de Meursault, de ne rien leur faire. Meursault montre une nouvelle fois son étrangeté, en effet, alors qu’un nouvel affrontement se préparait, il eu le temps de remarquer que les doigts de pied de l’Arabe étaient très écartés. En effrayant un peu l’Arabe, Raymond se satisfait et rentre au cabanon avec Meursault. Ils se préparent à rentrer chez eux quand Meursault, sous l’effet de la chaleur commence à délirer. Il commença à marcher sans but précis, puis accablé par la chaleur, à se diriger vers la grotte où se trouvaient les Arabes. Alors qu’il ne supportait plus du tout le soleil, il décida de s’avancer vers la grotte et l’Arabe sortit son couteau pour se défendre. Mais la chaleur et le reflet du soleil sur la lame du couteau eurent raison de Meursault qui tira une balle, qui tua l’Arabe. Mais Meursault continua et tira quatre autres balles sur son corps inanimé. Un héros tragique doit toujours effectuer des actes non-désirables pour parvenir à ses fins. Ce meurtre est donc une preuve que Meursault peut être considéré comme un héros tragique.
On peut également dire que Meursault est la victime de ce roman. Mais cette phrase peut être interprétée de plusieurs manières. Meursault est à la fois la victime de son subconscient et de la machine judiciaire.
Pour commencer, je vais chercher à montrer que Meursault est la victime du soleil. J’ai commencé à en parler précédemment mais nous allons ici approfondir cette réflexion. Le soleil est présent dans deux des trois événements importants de l’Etranger. L’enterrement de la mère de Meursault, au début de l’histoire, se déroule sous un soleil de plomb et le meurtre de l’Arabe est également très lié au soleil puisque c’est lui qui l’a poussé à effectuer cet homicide. On peut en tirer la conclusion que le soleil est étroitement lié à la mort, que ce soit celle de la mère ou de l’Arabe. Toujours en rapport avec la mort, on peut noter que le nom du personnage principal peut se décomposer en « Meur », qui se rapproche beaucoup du mot « mort » et « Sault », qui se rapproche, lui, du mot « soleil ». Tout ramène à la notion de la mort. Lors de l’enterrement de la mère, et c’est ce dont je parlerai dans la partie consacrée à la machine judiciaire, Meursault ne respecte aucun code social puisqu’il ne pleur pas et n’exprime à aucun moment sa peine. Ce qui lui parait plus insoutenable est le soleil. Il dit même que ce dernier rendait le paysage inhumain. Concernant le meurtre maintenant, Meursault nous rappelle que tout est de sa faute, il fait même une comparaison entre le soleil du jour de l’enterrement et celui qui tape sur la plage. Il fait allusion au soleil un grand nombre de fois durant la scène du meurtre de l’Arabe. Ce dernier avec qui il n’avait aucun conflit personnel d’ailleurs. Il va d’ailleurs dire devant le juge qu’il a tué l’Arabe à cause du soleil. Il est donc victime de la machine judiciaire puisqu’il semble qu’il n’a pas la place dans ce procès. Meursault est présent car c’est l’accusé mais il ne s’exprime pas clairement. Et quand il s’exprime, c’est pour s’indigner de la situation, du fait qu’il n’est pas accusé de meurtre mais de ne pas respecter les conventions sociales. La thèse de la légitime défense est écartée très rapidement puisque Meursault a tiré une balle, tuant l’Arabe, mais il continua et en tira quatre autres dans un corps sans vie. En fait, le juge va plutôt accentuer la séance sur le fait que Meursault n’ai pas pleuré ni laissé s’exprimer ses émotions le jour de l’enterrement. On va même jusqu’à lui reprocher d’être sortit pour aller se divertir alors qu’il était en période de deuil. En effet, la tradition voulait que l’endeuillé se retire de la société pendant quelques jours pour ne pas perturber le deuil. Or, Meursault retrouvait Marie le lendemain de l’enterrement pour aller se baigner. Meursault n’avait donc pas son mot à dire dans le procès.
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