L'héroisme au féminin
Dissertation : L'héroisme au féminin. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Amandine London • 11 Avril 2017 • Dissertation • 1 718 Mots (7 Pages) • 2 194 Vues
l’héroïsme au féminin
Document 1 : un article de dictionnaire (source : site www.linternaute.com)
Document 2 : Marc Tourret, « Le corps ravi de l’héroïne », 2004.
Document 3 : Marie Huret, « Le combat de Latifa Ibn Ziaten », site du magazine Marianne, semaine du 2/03/ 2013.
Document 4 : documents autour de la BD de Pénélope Bagieu, Les Culottées, 2016, éditions Gallimard.
Document 5 : Dulce Pinzon, extrait de La Véritable Histoire des Superhéros, éditions Images En Manœuvres, 2012.
L’égalité entre les hommes et les femmes est un objectif admis désormais par tous dans notre société, mais encore difficile à réaliser, comme en témoigne le corpus soumis à notre étude, qui aborde le thème de l’héroïsme au féminin. Celui-ci peut-il exister ? Indéniablement, comme nous le verrons dans un premier temps, avant d’expliquer que le problème est plutôt celui de sa reconnaissance publique.
Il est certain que les femmes admirables ne manquent pas. Admirables tout d’abord par leur courage, qui est une qualité commune aux deux sexes, comme le prouve l’article du dictionnaire en ligne linternaute.com, de même que l’article de M. Huret[1], paru le 2/03/ 2013 dans l’hebdomadaire Marianne, et intitulé « Le combat de Latifa Ibn Ziaten ». Elle y rappelle que si son fils n’a pas flanché devant son assassin, cette femme veut elle aussi « rester debout » et ne pas se laisser moralement abattre. De même, la photographe D. Pinzon, dans son livre datant de 2012, La Véritable Histoire des Superhéros, veut célébrer des travailleurs des deux sexes, affrontant non seulement l’épreuve de l’exil par nécessité économique, mais aussi des conditions de travail pénibles : la photographie intégrée au corpus, montrant une employée d’une laverie new-yorkaise, met en évidence que les femmes en sont capables tout autant que les hommes. On imagine très bien la fatigue physique de cette employée, d’autant plus que l’horloge indique une heure tardive, sans compter la chaleur qui peut parfois régner dans ce commerce uniquement doté d’un ventilateur, qu’on aperçoit dans le coin gauche du cliché. M. Tourret, quant à lui, évoque en 2004, dans « Le corps ravi de l’héroïne », le courage moral des résistantes. Il existe aussi le courage physique, tel celui de Katia Krafft, qui n’a pas eu peur de prendre des images des volcans, comme le raconte la bédéiste P. Bagieu répondant aux questions d’A. Schmitt, le 21-09-16, pour le Nouvel Observateur. A ce propos elle laisse entendre, ainsi que l’un de ses lecteurs, que les femmes ont souvent plus de mérite que les hommes car elles ont dû surmonter plus d’obstacles pour s’accomplir. D’ailleurs, le titre qu’elle a choisi pour sa BD publiée en 2016, Les Culottées, est significatif, ce terme désignant des personnes qui ont du cran et de l’audace.
Ainsi les femmes peuvent-elles accomplir de véritables exploits dans des domaines très divers : celui de la vie familiale, comme la travailleuse émigrée mexicaine[2] qui arrive à prélever sur un salaire sans doute faible de quoi aider tous les mois les siens restés au pays, ou Latifa Ibn Ziaten, qui a su élever, remarquablement et sans jamais relâcher ses efforts, ses cinq enfants, à la fois dans leur culture d’origine et la culture française, alors qu’elle-même n’a immigré en France qu’à 18 ans, et qu’elle exerçait en même temps un emploi. Mais d’autres se sont distinguées dans le domaine artistique comme la photographe Gerda Taro citée par M. Tourret, et P.Bagieu pour sa part a voulu rendre hommage à une actrice et à une chanteuse. Elle a été aussi très frappée par l’histoire d’une scientifique telle que Katia Kraff, ou par celle de Giorgina Reid, qui a sauvé un phare de l’érosion. Autre femme étonnante : la grande aviatrice Hélène Boucher, signalée par M. Tourret. Ce dernier rappelle aussi comment certaines se sont lancées dans l’engagement politique et citoyen, ce que fait Latifa Ibn Ziaten qui intervient inlassablement un peu partout, et a créé une association pour mener à bien ce combat utile à tous. Comme on le voit, les exemples ne manquent pas, comme le rappelle P. Bagieu qui leur a consacré deux tomes de sa BD. Un de plus mémorables est celui de Joséphine Baker, artiste qui a su se faire accepter et aimer malgré la couleur de sa peau, résistante, mère adoptive et militante pour la tolérance.
Ce corpus témoigne donc bien que l’on peut parler d’héroïsme autant pour la gent féminine que pour la masculine, mais aussi qu’il reste beaucoup à faire pour porter cela à la connaissance du public.
En effet, la reconnaissance de la valeur des femmes est malheureusement encore insuffisante. Tout d’abord, le corpus nous permet de constater que la notion d’héroïsme est encore systématiquement associée au masculin. Si l’on suit ce que nous en dit l’article de dictionnaire, le héros au sens premier est une sorte d’Hercule qui se fait remarquer par des prouesses, et cela, précise M. Tourret, dans des domaines réservés aux hommes, c’est-à-dire le combat physique et l’aventure. Or ce premier sens est absent de la définition du mot « héroïne », ce qui occulte par exemple la lutte des résistantes, d’où le titre « Le corps ravi de l’héroïne », car « ravi » signifie ici « enlevé, ôté ». Certes, dans la culture populaire sont apparues des super-héroïnes, notamment Wonder Woman dont le personnage de la photo porte le costume, mais ses armes sont en partie défensives (ses bracelets magiques)[3]. Enfin, la constatation selon laquelle, quand on veut citer des noms de héros ce sont surtout des noms d’hommes qui nous viennent à l’esprit, est partagée par M. Tourret et P. Bagieu. Le premier observe même que c’est le 3° sens du terme « héroïne » que font apparaître en premier les moteurs de recherche, autre preuve que le mot « héros » est rarement employé au féminin.
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