L'apologue
Dissertation : L'apologue. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar SengaB • 19 Avril 2017 • Dissertation • 2 297 Mots (10 Pages) • 2 174 Vues
Dissertation: Apologue
Sujet : L’apologue (les fables et les contes essentiellement) est-il vraiment destiné aux enfants comme on a tendance à dire des contes de fées ? Vous appuierez votre réflexion sur les textes et les œuvres que vous avez étudiés en classe ou rencontrés dans vos lectures personnelles.
L’apologue est un court récit a visée argumentative qui illustre une morale souvent dite explicitement. Nous considérons Esope, auteur et philosophe du VIe siècle avant JC, comme le père de l’apologue et notamment des fables. En effet, si il a des origines grecques, l’apologue reste une forme de récit que nous pouvons retrouver dans toutes les sociétés et toutes les époques, que l`on pense aux Contes des Mille et Une Nuits ou bien aux fables de Jean Anouilh. L’apologue est souvent utilisé avec un but instructif et c’est ainsi que Jean de La Fontaine écrit son premier livre de fables en le dédiant au Dauphin, alors âgé de sept ans. Mais l’apologue est-il vraiment dédié aux enfants comme on le dit des contes de fées ? Cette audience peut-elle réellement comprendre le message cache sous ces belles phrases ? Avec ces histoires remplies de magies ou de personnifications, l’apologue parait être mieux adapté pour un jeune public. Néanmoins seule une audience adulte et éduquée peut comprendre le message qui passe à travers ces contes et ces fables. L’apologue est donc un genre qui n’est pas réellement destiné aux enfants même si certaines fables ou contes sont plus adaptés à un enfant qu’à un adulte.
Les fables et les contes sont en apparence des récits simples et plaisants qui répondent à tous les critères d’une belle histoire qui plaisent aux enfants. Les enfants apprécient plus l’histoire quand ils peuvent s’identifier à un des personnages. Dans L’Eau de la Vie des frères Grimm (1812), conte tiré des Contes de l’enfance et du foyer, les enfants apprécient les aventures du benjamin. Ce jeune homme correspond au prince qui va sauver une princesse, puis son père en lui ramenant de « l’eau de la vie » pour le guérir. Ils peuvent s’imaginer en train de vivre les mêmes aventures, de « délivré une belle princesse » et comme le prince, sauver « trois pays. ». Les fables aussi peuvent être un récit qui attire et dans lequel les enfants peuvent s’identifier à un des personnages. En effet, dans la fable L’enfant et le miroir de Jean-Pierre Claris de Florian, une jeune audience peut se rappeler le moment où ils ont découvert le miroir et leurs reflets. Cet enfant « aima son image ; et puis, par un travers bien digne d’un enfant, et même d’un être plus grand, il veut outrager ce qu’il aime, lui fait une grimace, et le miroir la rend. Alors son dépit est extrême ; il lui un poing menaçant, il se voit menace de même. » Dans cette fable, Florian met en scène un enfant auquel l’audience peut facilement s’identifier car il ne comprend pas le principe du miroir et celui du reflet, et comme l’enfant qu’il est, s’énerve contre ses actions insolentes, et violentes qui se reflètent dans la glace.
Les contes et les fables plaisent aussi aux enfants car ils mettent en scène le registre du merveilleux avec la personnification des animaux, de la magie ou encore des animaux imaginaires qui leur font peur ou les font rêver. Dans La Cigale et la Fourmi écrit en 1668, La Fontaine anime des animaux qui on chacun des points vues différents. La Cigale se consacre à sa passion jusqu’à en oublier ses besoins vitaux, tandis que la Fourmi « n'est pas prêteuse ;
C'est là son moindre défaut. »
Deux caractères que l’on peut retrouver dans la vie de tous les jours et auquel les enfants peuvent associer des personnes de leur entourage. Cela est encore plus facile car les animaux parlent et ont une conversation, argumente. Ici la Cigale et la Fourmi pourraient être des humains et ils auraient la mémé discussion. Dans le Conte du Pécheur et de Démon, un Djinn apparait et pour jeter un sort au pécheur qui l’a délivré. Le pécheur réussi à le faire promettre de ne pas le maudire et le démon lui donne des consignes pour arriver à un trésor. Le personnage du génie parle beaucoup aux enfants car c’est un des éléments surnaturels qui est très présent dans l’univers magique. Le pécheur pèche une amphore et « il en sortit une fumée fort épaisse qui l’obligea de reculer deux ou trois pas en arrière. Lorsque la fumée fut toute hors du vase, elle se réunit et devint un corps solide, dont il se forma un génie deux fois aussi haut que le plus grand de tous les géants. » Le Djinn fait rêver les enfants par ses pouvoirs magiques et ses apparitions surnaturelles.
L’apologue est défini comme étant un court récit moraliste. C’est donc aussi dans ce but que l’apologue est dédié aux enfants : dans un but pédagogique. C’est histoire enseigne à l’enfant des règles simples qui sont essentielles. Le côté pédagogique est certainement le but de certains apologues comme La Belle et la Bête, écrit par Jeanne-Marie Leprince de Beaumont (1757). Tout ce conte justifie qu’il ne faut pas se fier aux apparences et placer son jugement au-delà de l’apparence. Belle a « préféré la vertu à la beauté et à l'esprit » et se marie avec la Bête tandis que ces deux sœurs au « cœur méchant et envieux » deviennent des statues. Certains passages du Roman de Renard ont aussi un but instructif. En effet, dans Renard et la mésange, écrit par Pierre de Saint-Cloud entre 1174 et 1177, la personne la plus rusé n’est pas celle que l’on croit. Le renard est connu pour être considéré comme l’animal le plus ruse « mais elle [la mésange] évente le piège ». Le message est relativement facile à comprendre, même pour des enfants : il ne faut pas faire confiance à tout le monde et ce que l’on croit être les plus rusés ne le sont finalement peut être pas.
L’apologue semble être destiné aux enfants mais finalement, ne serait-il pas destiné aux adultes ? Nombre de fables et de contes sont bien trop complexes pour qu’un enfant puisse les comprendre. Esope, le père des fables, écrit Le débiteur athénien, fable qui ne repose seulement sur du second degré. Un débiteur doit de l’argent a son créancier pour cela il vend une truie et ne raconte seulement des histoires et des promesses invraisemblables sur la fécondité de sa truie. Le créancier est à côté et rajoute a l’acheteur surpris : « Cesse de t’étonner; car cette truie te donnera aussi des chevreaux aux Dionysies. ». Seul un adulte peut comprendre que le créancier veut prévenir l’acheteur qu’il ne faut pas écouter le vendeur. Jean de La Fontaine dédie son premier livre au Dauphin, alors âgé de sept ans, mais écrit aussi des fables qui sont destinées aux adultes comme celle Le Loup et le Chien (1668). En effet cette fable ayant un vocabulaire complexe et des figures de styles, comme les antithèses, qui embrouille un lecteur qui n’est pas mure. De plus le message a passé et la morale n’est pas dite explicitement. Le Loup conclu en disant : « Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. » L’allégorie est bien trop complexe pour des enfants car il faut bien voir que le chien représente les courtisans et les dépendants du roi et de la cour et le loup l’homme libre.
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