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Dom Juan par Jean-Baptiste Poquelin / Molière

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Par   •  1 Juin 2022  •  Dissertation  •  1 452 Mots (6 Pages)  •  329 Vues

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Dom Juan ou le festin de Pierre est une œuvre théâtrale célèbre du XX-XXIe siècle, écrite par Jean-Baptiste Poquelin en 1665. Elle sera longtemps censurée pour plusieurs de ses répliques osées visant à dénoncer les mœurs de la haute société. Pourtant, la pièce revient sur scène au milieu du XXe siècle et rencontre un succès considérable, notamment grâce à une mise en scène actualisée par plusieurs artistes de l’époque. Aussi, suivant un parcours porté sur les registres du théâtre, il serait nécessaire de noter l’aspect comique de la pièce, qui entre autres, reste une de ses principales caractéristiques. Si la question est La pièce Dom Juan de Molière n’est-elle qu’une comédie ? Il conviendra de s’interroger sur les autres registres éventuellement présents dans la pièce. Pour se faire, nous évoquerons dans un premier temps les aspects comiques de l’œuvre, de telle sorte à s’interroger ensuite sur l’éventualité d’un registre tragique dans la pièce.

Avant toute autre chose, il serait important de souligner la construction de la pièce sur plusieurs registres, majoritairement comiques. Alors, il conviendrait de montrer les différents procédés employés par l’auteur à cet effet. Si l’on se réfère à l’acte II, scène IV présentant deux paysannes, conquêtes amoureuses de Dom Juan, nous pourrions y trouver l’ensemble des différents procédés comiques de l’œuvre, témoignant de son caractère farcesque. Par l’exemple du comique de situation, nous voyons le caractère comique du jeu des acteurs tel que les échanges rapides qui manifestent l’incapacité des paysannes à imposer leurs points de vue. Aussi, nous observons la faiblesse caractérisée de Dom Juan durant cette scène, aspect également comique de la pièce, qui le montre pour la première fois en difficulté. Encore, il semblerait bon de préciser la part évidente que joue le comique de caractère dans l’œuvre. Par lui, est créé un certain contraste entre la condition des paysannes et celle de Dom Juan, marqué par l’emploi du patois, le manque flagrant de manière et une certaine niaiserie accentuant l’effet des procédés employés (« Vrament » l24, « Quement donc ? » l15, « Le vlà » l53-54). Ainsi, il serait aisé de retrouver l’aspect comique de l’œuvre de Molière, soulignant le soin apporté à la construction des procédés amenant le rire.

Pour poursuivre, il serait convenable de s’interroger à propos de la célèbre citation latine « castigat ridendo mores », autrement dit « Corriger les mœurs par le rire ». En effet, la pièce Dom Juan de Molière montrerait certaines caractéristiques d’une pièce comique, mais est-elle aussi destinée à corriger, à renouveler, à dénoncer les attitudes de quelques-uns. En effet, si l’on se réfère à l’acte III, scène II dite « du pauvre » nous pourrions observer que l’auteur s’attèle à dénoncer le comportement médiocre de Dom Juan face au pauvre. Ici le souverain profiterait consciemment de la situation de son vassale le pauvre, très pauvre, très pieu, très honnête. Il tenterait de le soudoyer mais pourtant, au terme de la scène le pauvre ne plie pas devant les propositions de son bourreau. Alors, c’est en ce moment précis que l’auteur introduit une certaine morale et fait se soustraire Dom Juan à ses responsabilités. Par une réplique prêtant à rire, sans réel rapport logique avec les propos précédant « Un homme attaqué par trois autres ? La partie est trop inégale, et je ne dois pas souffrir cette lâcheté » l48-49 il montre la droiture du pauvre soulignée à juste titre et le comportement de Dom Juan dégradé, rendu ridicule par le rire des spectateurs.

Enfin, un troisième élément définirait le comique de Dom Juan, et plus généralement des pièces de Molière. En effet, ses jeux d’acteurs très maniérés, ses répertoires et la construction de ses pièces témoignent chez Molière d’une importante influence Italienne. Depuis 1660 environ, Molière côtoie de nombreux artistes Italiens, du fait de l’admission de sa troupe à la Salle du Palais Royal, et ceux-ci lui inspirent plusieurs pièces particulièrement célèbres aujourd’hui. Aussi, nous retrouvons de nombreuses caractéristiques spécifiques du mouvement dans les pièces de Molière. Concernant Dom Juan, nous pourrons par exemple noter l’emploi régulier de la farce, de mimiques, de comportements, de répliques courtes et le nom des personnages directement issus ou inspirés de pièces italiennes. Ainsi, la singularité des personnages de Molière fait que tous sont appréciés du public, par l’incarnation du comique (de la farce) Italienne.

        Dans une seconde partie, nous nous pencherions sur un autre aspect éventuel de l’œuvre. En effet, sont soulignés à plusieurs reprises dans les œuvres de Molière des sentiments de caractère graves qui suscitent la compassion du lecteur. Ainsi, nous rencontrerions à la lecture de Dom Juan plusieurs tournures similaires telles que la formulation du désespoir ou le décès d’un personnage. Si nous tenons pour exemple la scène III de l’acte premier, au cours des échanges houleux entre Done Elvire et Dom Juan nous remarquons l’emploi régulier des champs lexicaux du malheur, du désespoir ou de la fatalité. Emplois particulièrement vérifiés par les répliques « J’ai pitié » l54 « Ah, scélérat » l 98 « pour mon malheur » l99 ; aussi les champs lexicaux présentés seraient voués à accentuer l’aspect tragique de la scène, à faire ressentir au spectateur une certaine compassion pour les victimes nombreuses de Dom Juan. C’est pourquoi nous nuancerions nos précédents propos en ajoutant au registre comique de la pièce, certains aspects relevant du tragique.

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