Dissertation : l'Etranger, Albert Camus
Dissertation : Dissertation : l'Etranger, Albert Camus. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ottereyes • 9 Avril 2020 • Dissertation • 1 588 Mots (7 Pages) • 2 337 Vues
Un héros est, au sens historique du terme, un demi-dieu qui comme le héros moderne, se définit par ses qualités, son courage, ses actions hors du commun. Mais Albert Camus le voit d’un autre oeil. Cet écrivain franco-algérien né en 1913, publie en 1942 L’Etranger, roman dans lequel le héros, Meursault, est en rupture totale avec le héros traditionnel. Camus, inspiré par Stendhal et son roman Le Rouge et le Noir, défend son opinion selon laquelle le personnage de roman n’est pas cantonné à cette unique fonction de modèle. Il écrit d’ailleurs dans L’Homme révolté : “les héros ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Leur univers n'est ni plus beau ni plus édifiant que le nôtre. Mais eux, du moins, courent jusqu'au bout de leur destin et il n'est même jamais de si bouleversants héros que ceux qui vont jusqu'à l'extrémité de leur passion”. D’après lui, un héros est un personnage banal, qui a ses qualités et ses défauts mais qui diffère de nous en allant jusqu’au bout de ses passions. Il est donc en opposition avec le héros traditionnel qui apparaît comme un idéal. Mais le héros doit-il être représenté comme un modèle? Doit-on s’y reconnaître en lui pour l’aimer? Nous verrons tout d’abord que le héros selon Camus est un personnage banal mais passionnel. Nous étudierons ensuite ce qu’un héros “modèle” peut apporter au lecteur. Enfin, nous développerons l’idée selon laquelle les personnages évoluent et qu’il n’existe pas un seul type de héros idéal.
Le nouveau héros littéraire est banal : simple, sans capacité exceptionnelle particulière. Il vient en rupture du héros “traditionnel”. En effet, initialement d’origine divine ou remarqué par ses actes, le héros est un modèle, un idéal. Mais les personnage mis en scène par Stendhal, dans Le Rouge et le Noir et Albert Camus dans l’Etranger sont d’un tout autre registre. En effet, Stendhal, étant un auteur réaliste, ne va pas idéaliser son héros mais va le représenter tel qu’il est. Né dans une famille modeste, Julien Sorel vit une enfance très dure, notamment marquée par la violence de son père, le rejetant du fait de sa différence. En effet, étant un jeune homme frêle, ne peut pas être comme ses frères et aider son père, charpentier. Méprisé par ses ainés et sans grande qualité particulière, Julien Sorel ne ressemble en rien au demi-dieux de l’Antiquité. “Elle eut pitié de cette pauvre créature, arrêtée à la porte d’entrée, et qui évidemment n’osait pas lever la main jusqu’à la sonnette” (p26). Julien au début du roman paraît fragile. Il se réfugie dans la lecture dans laquelle il acquit des connaissances qui vont, par la suite, lui permettre de devenir précepteur et de s’élever socialement. En effet, Julien va alors voir la littérature comme un recours. Va alors naître en lui une passion pour la lecture mais également pour Napoléon Bonaparte, chef militaire dont la personne est un modèle pour Julien. Alors insatisfait de sa situation sociale sans issue un sentiment d’ambition va alors naître chez lui. A l’image de Napoléon, il va alors tenter de s’élever dans la société bien qu’avec hypocrisie et ambition. Le jeune homme va alors se consacrer à sa passion et va prendre des risques pour la faire perdurer. En effet, Julien “à cheval sur l’une des pièces de la toiture” au lieu de surveiller attentivement les machines, lit le Mémorial de Saint-Hélène oeuvre emblématique de Napoléon, au risque de représailles venant de son père. Chez Mr de Rênal, le personnage romanesque va également cacher sous son lit un portrait de Bonaparte. Ces deux situations montrent à quel point Julien va à l’extrémité de sa passion au risque d’essuyer la répression paternelle ou de menacer sa place de précepteur chez les de Rênal. Mais Julien éprouve également une passion amoureuse avec Mme de Rênal. En effet, leur relation secrète prend forme petit à petit. Malgré la présence de Mr de Rênal, maire de Verrières et mari de Madame, Julien va, progressivement, la séduire jusqu’à lui prendre la main. Il va même prendre le risque de passer une nuit avec son amante alors que son mari dormait dans la chambre voisine. Julien, quand il tire sur Mme de Rênal, commet un crime. Cette action est en opposition avec celles du héros traditionnel. Mais une fois en prison, et condamné à mort, Julien accepte son sort et se résout à la mort. Par ses actions passionnelles et l’assumation de ses actes, il prend, selon la thèse de Camus, les caractéristiques d’un héros.
Dans le roman l’Etranger, Albert Camus met en scène son personnage principal Meursault dont la description colle parfaitement à la thèse de l’auteur. En effet, le personnage principal de l’oeuvre évolue en marge de la société. Il n’a pas, comme les héros traditionnels des caractéristiques physiques ou psychologiques
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