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Les enfants délinquants et les maisons de redressement à travers le temps

Dissertation : Les enfants délinquants et les maisons de redressement à travers le temps. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  24 Avril 2017  •  Dissertation  •  1 247 Mots (5 Pages)  •  826 Vues

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Nom du professeur correcteur :

Note :

Observations générales :

1- ETUDE DES PARATEXTES

     1-1 Document 1

L'introduction du texte, dont on ignore l'auteur, permet de situer le contexte historique. Sans elle, le poème serait plus abstrait. On prend ainsi connaissance du fait divers qui a amené Jacques Prévert à l'écrire. Des enfants enfermés dans une maison de redressement à Belle-Iles-en-Mer se sont révoltés et se sont échappés.

Non seulement la population s'est lancée à leur poursuite, mais également les touristes présents et on peut imaginer qu'ils étaient nombreux car l'événement a eu lieu en août.

Seul l'un d'entre eux parviendra à se soustraire aux poursuivants. L’événement défrayera la chronique et la sphère intellectuelle fut choquée.

Au delà des informations de bases du l'auteur, le texte « Qui est Jacques Prévert » nous montre qu'il a toujours pris position pour les opprimés, on imagine alors quelle sera son opinion sur ce fait divers et on se doute qu'il prendra la défense des enfants.

Grâce à la présentation du texte et de l'auteur, le titre « La chasse à l'enfant » prend tout son sens. On sait d'ors et déjà quel en sera le sujet. Le choix du terme « chasse », habituellement utilisé pour les animaux confirme la position de l'auteur en faveur des enfants.

La chasse à l'enfant fut mis en chanson et interprété par Marianne Oswald, amie de Jacques Prévert.

Ce poème est tiré du recueil « Paroles ». La date indique que l'auteur a réagi immédiatement aux faits puisqu'il l'année même où ils ont eu lieu.

     1-2 Document 2

L'introduction précédant le texte  nous informe sur le contexte politique et les protagonistes des mesures. Nicolas Sarkozy et Jules Ferry veulent ouvrir des prisons pour adolescents. L'auteur, dont on ne connaît pas le nom, prend clairement position contre et on imagine bien qu'il en va de même pour l'article qui suit. En effet, il argumente en expliquant que « toutes les expériences d'enfermement ont échoué », et donne son opinion : les enfants devraient être considérés comme des victimes et non comme des coupables à punir.

Le titre confirme l'idée, « le fantôme » ayant une connotation négative et effrayante.

Le texte est un article tiré du mensuel le monde diplomatique de juin 2002 et écrit par Jacques Bourquin. L'auteur est président d'une association qui a pour but la protection de l'enfant face à la justice. Il est également corédacteur en chef de la revue le temps de l'histoire. On peut en déduire qu'il va retracer la gestion de la délinquance des mineurs à travers l'histoire.

2- IDENTIFICATION DES GENRES, DES TYPES ET EXTRACTION DU PROPOS DIRECTEUR

     2-1 Document 1

Les rimes et les vers permettent de reconnaître le genre poétique du texte qui est de type narratif, en effet, Jacques Prévert nous retranscrit bien là une histoire.

En août 1934, à Belle-Iles-en-Mer, toute la population de l'île prend en chasse un jeune garçon qui s'était évadé de la maison de redressement pour cause de mauvais traitements.

     2-2 Document 2

Il s'agit d'un article de presse de type informatif, donnant des indications chronologiques et factuelles.

D'une répression ultra-disciplinaire de la délinquance infantile en 1860, on tend au fil du temps à aller vers des mesures plus éducatives et non pénales, le projet de loi de juin 2002 est donc un retour en arrière qui anéantirait le travail de plus d'un siècle.

     2-3 Document 3

Il s'agit d'un article de presse de type informatif expliquant le programme télévisé du soir.

Emmanuelle Bouchez résume l'intrigue du film les vauriens qui sera transmis sur france 3 et qui retrace les aventures de 2 jeunes garçons incarcérés à la maison de redressement de Belle-Iles-en-Mer.

3- SELECTION D'IDEES DANS UN DOCUMENT

Avant 1860, l'enfant coupable de quelques larcins était perçu comme un malheureux et non comme un criminel, pas vraiment responsable de ses actes car il gardait son innocence d'enfant.

En 1860, cette vision change radicalement, l'heure est à la sanction sans concession. Les maisons de redressement fleurissent et la répression est le maître mot. Il faut punir pour éradiquer la délinquance, et si le résultat obtenu n'est pas celui escompté, c'est qu'il faut punir plus fort, plus durement. Ainsi, en 1890, les règles et les châtiments se durcissent afin de redresser ces enfants indisciplinés, quitte à employer des méthodes draconiennes et militaires.

A la fin du XIXème siècle, grâce aux réformes sociales qui ont caractérisé la IIIème république, les pouvoirs publics tendent vers un système plus éducatif que répressif. Des psychologue tentent de comprendre l'enfant délinquant et d'apporter des solutions autres que la maison de redressement. Les comités de défense de l'enfant auprès des tribunaux permettent de grandes avancées législatives. Cependant, les maisons de redressement continuent d'exercer une politique punitive.

En 1934, le scandale de Belle-Isle-en-Mère où des pensionnaires se sont rebellés et ont fui une colonie pénitentiaire a soulevé l'opinion publique et les médias et a contraint les pouvoirs publics à revoir la législation concernant la délinquance infantile et la protection des enfants. En raison de la guerre, le faible nombre d'enfants à cette époque a également conduit l'opinion public à prendre fait et cause pour eux, la menace ne semblait pas grande.

Ainsi donc, à partir de 1938, tout est fait pour que les délinquants infantiles puissent être dans un cursus scolaire normal et ainsi éviter la marginalisation et la stigmatisation. Ce n'est cependant qu'à la fin des années 50 que les pouvoirs publics n'associe plus la délinquance infantile à des notions pénales.

On voit donc qu'il a fallu de nombreuses années, des événements dramatiques et un travail de longue haleine des médias, associations et également de la population pour amener le législateur à changer son fusil d'épaule. En 2002, le projet de loi de Luc Ferry et de Nicolas Sarkozy semble détruire tout le travail et toutes les avancées du siècle précédent en terme de protection et d'éducation de l'enfant et la vision du législateur fait un bond en arrière.

4- COMPARAISON DE DOCUMENTS

Qu'il s'agisse du poème de Jacques Prévert, de l'article de presse de Jacques Bourquin ou de l'article d'Emmanuelle Bouchez, le thème principal est la délinquance infantile ainsi que la vision de la société. Logiquement, la question des maisons de redressement est également traitée. Les sévices corporels infligés aux pensionnaires et la révolte des pensionnaires de Belle-Isles-en-Mer sont mentionnés par les trois auteurs. Cet événement apparaît comme marquant dans l'histoire des enfants délinquants. Ces enfants sont souvent des vagabonds coupables de menus larcins et Jacques Bourquin, comme Emmanuelle Bouchez, déplore qu'on ne les différencie pas des véritables criminels tels que les violeurs. Tous se retrouvent au final dans la même maison de redressement, ce qui amplifie la violence du lieu. Emmanuelle Bouchez nous parle de palme de l'horreur en évoquant la colonie de Belle-Isles-en-Mer, tandis que Jacques Bourquin évoque les châtiments et l'enfermement. Les enfants subissent autant les mauvais traitements infligés par leur détenteurs que celle des caïds de l’établissement.

Par les termes employés, on peut voir que les trois auteurs sont favorables à des mesures éducatives plutôt que répressives. Jacques Prévert y met beaucoup d'ironie en nous expliquant que ce sont des honnêtes gens, des gens biens qui poursuivent cet enfant tel un animal. L'article du monde diplomatique et surtout l'introduction qui le précède met en avant l'évolution à travers le temps pour mieux prouver que le retour aux mesures punitives est primitif et représente une régression de la société.

Commentaires du correcteur :

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