Le cas d'une dissertation redigée et corrigée
Analyse sectorielle : Le cas d'une dissertation redigée et corrigée. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 30 Septembre 2014 • Analyse sectorielle • 3 029 Mots (13 Pages) • 1 133 Vues
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Le cas d'une dissertation redigée et corrigée
La dissertation en philosophie est un exercice difficile car elle suppose la maîtrise
d'une méthode et d'une structure déterminée.
Nous vous donnons donc un exemple de dissertation redigée et corrigée par un
professeur, tant d'un point de vue méthodologique (forme) qu'éditorial (fond).
Nous avons volontairement choisi un sujet de dissertation très classique en terminale philo :
"La liberté est-elle une illusion ?" (fréquent pour les terminales littéraires)
La liberté est-elle une illusion ?
Travail préparatoire
A) L’analyse des termes du sujet :
1) La liberté : Il s’agit de toujours partir de la conception spontanée, immédiate que l’on se fait de
la liberté, celle de l’ « homme de la rue » qu’aurait pu interroger Socrate. Ainsi, la liberté, c’est
« faire ce que l’on veut », elle correspond, semble-t-il à la toute-puissance de la volonté de chacun.
Spontanément, tout individu se sent libre dès lors qu’il peut accomplir tous ses désirs, toutes ses
envies.
Or l’expérience ordinaire de la vie montre aussi, paradoxalement, l’être humain soumis à de
nombreuses contraintes à la fois externes (physiques, sociales, politiques) et internes (instincts,
habitudes, passions) qui pèsent sur sa liberté et qu’il lui est difficile voire impossible de surmonter
totalement de sa propre initiative. Dès lors, le sentiment de liberté ne serait-il qu’illusoire ?
2) l’illusion : Il s’agit de saisir l’importance de ce terme à distinguer de l’erreur. L’illusion procède
certes de l’erreur en ce qu’elle trompe l’individu, mais elle procède également de la mystification.
Qu’est-ce à dire ? Tout individu est responsable de ses erreurs et dispose du pouvoir de les
corriger. En revanche, dans l’illusion, qui peut être à la fois individuelle et collective, nous serions
victimes d’une puissance trompeuse impossible à vaincre.
La question qui s’impose est donc la suivante : Quel type de désir proprement humain se trouve à
la racine d’une illusion ? Ou bien quel besoin l’homme cherche-t-il à satisfaire dans la pérennité
d’une illusion ?
B) Repérer les notions du programme en jeu dans le sujet : la liberté, la conscience et
l’inconscient, le désir.
C) Problématiser le sujet : Si tout individu éprouve un sentiment immédiat de liberté, cette
conviction renvoie-t-elle à une croyance illusoire ou à une véritable connaissance de soi ?
L’objectif consistera donc à faire la part de ce qui relève d’une liberté réelle, repérable, de ce qui
relève d’un désir infondé de liberté, dans un souci de lucidité et de vérité.
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D) Mobiliser des références utilisables :
- Platon, dans le Gorgias, dénonce la confusion commune entre la liberté du sage et la réalisation
impulsive de tous ses désirs.
- Descartes, dans La Méditation quatrième, donne une définition du libre arbitre qui apparente
l’homme à Dieu.
- Spinoza, dans L’Ethique, montre que la conscience d’exister n’implique pas nécessairement la
liberté humaine.
E) Elaboration du plan : elle doit obéir à la règle du « plus proche au plus lointain », c’est-à-dire
aller de l’explicite à l’implicite, du plus évident au moins évident.
Exemple de plan possible :
I) La liberté est un sentiment immédiat : la thèse du libre arbitre
II) La critique déterministe du libre arbitre
III) La liberté est à conquérir : de la libération à la quête d’autonomie
Introduction à la dissertation
1) Amorce : Il nous faut partir de ce constat de départ que le sentiment commun et immédiat
éprouvé par tout homme est de se sentir libre : en effet, chaque homme peut faire l’expérience, du
moins intérieure, d’une liberté de penser et d’agir, indépendamment de toute contrainte
extérieure. Cette conviction intérieure est donc profondément ancrée en chacun de nous.
2) Annonce du sujet et problématisation : Cependant, la liberté ne serait-elle pas une illusion ?
Ou pour le dire autrement, le fait de se sentir libre n’est-il pas susceptible de ne renvoyer qu’à une
croyance illusoire ? Le sentiment immédiat de notre liberté est-il vrai, c’est-à-dire renvoie-t-il à
une véritable connaissance de soi-même ?
3) Annonce du plan d’étude : elle doit être suffisamment explicite sans en dire trop, sans être
trop « lourde » : Nous tenterons, tout d’abord, d’évaluer la pertinence et les limites du sentiment
spontané de liberté, commun à tous les hommes. Puis nous tâcherons de montrer que cette
expérience immédiate du libre arbitre est susceptible de camoufler
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