L'Ecole des Femmes, Molière

INTRODUCTION

Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, est un dramaturge classique. Il est l'auteur de nombreuses pièces de théâtre au XVII e siècle et connu pour ses comédies dénonciatrices de certains usages à cette époque.

Il écrit en 1662  «L'école de femmes », une pièce en cinq actes et composée en vers, appartenant au mouvement littéraire du classicisme. Cette même année, Molière épouse Armande Béjart, de vingt ans plus jeune que lui. Cette pièce est une critique de la société du XVIIe siècle sur l'inégalité des sexes devant l’éducation. A cette époque, on se souciait de la vertu des filles et non  de leurs qualités intellectuelles. Le mariage ne repose pas sur l’amour mais sur la puissance de l’autorité. Être amoureux ne garantit en rien le mariage car les filles sont livrées aux hommes par des marchés entre les pères de famille. D'ailleurs, le titre de la pièce atteste de l'ignorance dans laquelle les femmes étaient soumises. Cette pièce reçoit un grand succès mais aussi de nombreuses critiques pour son « immoralité ». « L'école des femmes » précède les trois grandes œuvres polémiques qui sont « Tartufe » (1664), « Don Juan » (1665) et « Le misanthrope » (1666).

« L'école des femmes » met en scène la libération par l'amour d'une jeune fille, Agnès, qui est tenue enfermée depuis son enfance par un homme tyrannique, Arnolphe. Pour lui, l'absence d 'éducation est une garantie d'innocence et donc de fidélité. Dans le passage que nous allons étudier, tiré de l'acte V, scène 4, Arnolphe, tuteur d'Agnès, cherche à imposer à cette jeune fille de l'aimer alors que son cœur est pris par un jeune homme, Horace. Ce sont ces deux personnages qui sont mis en scène dans cet extrait.

C'est une scène de confrontation et l'un des sommets dramatiques de la pièce. Agnès, transformée par l'amour, a maintenant de l'assurance et un aplomb qui lui permettent de tenir tête à son tuteur. Elle a appris à s'exprimer et à penser par elle-même, c'est pour cette raison qu'elle affirme clairement et sans peur son droit au savoir et à l'amour. Arnolphe, lui est piégé dans sa situation où il se dévoile, il étale sa passion d'une façon maladroite, furieuse jusqu’au ridicule.

Nous pourrions nous demander comment l’auteur fait-il ce cet extrait un moment à la fois comique et suggérant une certaine profondeur tragique ?

Pour répondre à cette question, nous verrons dans un premier axe de quelles manières Molière présente un conflit tragique, puis dans un second axe, comment il montre la folie amoureuse d'Arnolpe face à l'assurance d'Agnès et enfin, dans un troisième axe, nous étudierons comment le comique l'emporte dans cet extrait.

INTRODUCTION

        A/Présentation de Molière

                a) mouvement littéraire : le classicisme

                b) le siècle : XVIIe

                c) le contexte

        B/ Présentation de l’œuvre

                a)une critique de la société : éducation des filles

                c)succès et critiques de la pièce

                d)quelques œuvres de Molière

                e)Sujet de la pièce

        C/Présentation de l'extrait dans l’œuvre

                a) sujet et résumé

                b) personnages en présence : Arnolphe et Agnès

                c) intérêt du passage : scène de confrontation ; sommet dramatique

        D/Formulation de la problématique

                Comment Molière fait-il de cet extrait un moment à la fois comique et suggérant un certaine                         profondeur tragique ?

        E/Annonce du plan du commentaire

                Axe I -   Molière présente un conflit tragique

                Axe II -  Arnolphe montre sa folie amoureuse face à l’assurance d'Agnès

                Axe III -  Mais le comique l'emporte !

I/ UN CONFLIT TRAGIQUE

        A/ Une situation tragique

        -Ar passionnément amoureux d’Agnès qui ne l'aime pas

        B/Arnolphe et le registre de la tragédie

        a) Clémence d'Arnolphe

        « faisons le paix » « Je te pardonne tout et te rends ma tendresse » (v.1580-1581)

        b) Supplication d'Arnolphe

        Ar supplie Agnès de l'aimer « Aime-moi » (v.1583)

        c) Jalousie d'Arnolphe

        Horace traité de « morveux » par Arnolphe  (v.  ) : montre de la souffrance

        d) exclamation et interjection de douleur

         « Ah !  C'est trop me braver........mon courroux »(v.1607)

        e) figure de style

        anaphores :         «  veux-tu » (v.1600 à 1603)

                         « ….trop me braver, trop pousser mon courroux » (v. 1607)

        f) accumulation de questions (v.1600 à 1603) : style de la tragédie

        g)Arnolphe se discrédite 

        il est « tout prêt » pour « prouver sa flamme » (v.1604)

        C/Vouloir et Pouvoir

        a) fatalité de la passion ou la différence entre vouloir et pouvoir

        Agnès : « Du meilleur de mon cœur je voudrais vous complaire.....si je le pouvais faire ? »(v.1584-85)

        Arnolphe veut l'amour d'Agnès mais ne peut pas l'avoir. Agnès ne peut pas le lui donner

b)Tentative d'Arnophe pour être aimé d'Agnès

-volonté : « tu le peux, si tu le veux » (v.1586)

- il se soumet à la volonté d'Agnès « Tout comme tu voudras, tu pourras te conduire» (v.1596-97)

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